Ecla fait le zoom sur l’impact des tournages audiovisuels en Aquitaine


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/11/2010 PAR Solène MÉRIC

Comme la plupart des régions françaises, le Conseil régional d’Aquitaine, en dehors de toute compétence obligatoire, est devenu un incontournable en matière de cinéma et d’audiovisuel sur le territoire. Via un fonds de soutien à la création et à la production cinématographique, il distribue, en partenariat avec le CNC, près de 2 millions d’euros d’aides par an dans ce secteur. Un soutien qui porte ses fruits puisque, selon Anne-Marie Coccula, Vice-présidente du Conseil Régional en charge de la culture et de l’éducation, « la part des tournages en Aquitaine a doublé entre 1998 et 2007 ». Une bonne nouvelle pour l’art et la création en Aquitaine, mais pas seulement. En effet, selon Pierre Delfaud, économiste à Bordeaux IV, et Vice Président du CESR, en charge de la veille et de la prospective, la réalisation audiovisuelle peut avoir un triple effet sur l’économie d’un territoire.

Impacts économiques: du revenu au tourisme
Le premier, qui est aussi selon lui le plus évident à quantifier, est « l’impact sur le revenu régional ». Il s’agit ici de prendre en compte « les dépenses effectuées en région par la société de production pendant la durée du tournage que se soit pour le transport, l’embauche de techniciens, de figurants, etc. » Le deuxième impact dit « d’activité » ou « de filière » se mesure cette fois davantage dans la durée lors de tournages réguliers dans la région. « Il s’agit ici de mesurer l’installation de sociétés qui vivent uniquement de la fourniture de services aux tournages, ou pour lesquelles ce type d’activité est un complément précieux à leur chiffre d’affaire ». En Aquitaine, on assiste à ce phénomène, sur le quartier des Terres Neuves à Bègles, où un certain nombre d’entreprises prestataires de ce type d’activité se regroupent peu à peu(1). Enfin, beaucoup plus large et difficilement quantifiable : le tournage sur un territoire génère souvent un « effet image », qui se traduit par l’augmentation soudaine du nombre de touristes, voire du nombre d’installations résidentielles sur un territoire suite à un événement cinématographique.

Prioriser les objectifs
Pour autant, Patrick Lamassoure, directeur général de Film France, prévient que « cet argument touristique est à prendre avec précaution car certains décors sont souvent utilisés comme décors de substitution pour d’autres lieux ». D’autre part trop insister sur les retombées touristiques, amènerait à ne plus s’intéresser, dans les critères d’aide à la production, à la qualité d’un film que sous l’angle du tourisme. » Ce qui pourrait être préjudiciable à la qualité artistique des films soutenus ou trop favorable au seul soutien de grosses productions. Or, selon lui, les objectifs prioritaires d’une politique de soutien au cinéma et à l’audiovisuel ne doivent pas céder aux sirènes de l’objectif touristique mais bien davantage se concentrer sur le développement d’une filière cinéma et audiovisuel sur le territoire, ainsi que sur la défense de la dimension culturelle des tournages.. Une politique d’action culturelle, dont la journée a par ailleurs démontré la fragilité, la difficile évaluation et parfois le manque de moyen.

Solène Méric

(1): Ce 19 novembre, sera d’ailleurs posée la première pierre du « Pôle Image », un équipement dédié à la production cinématographique et audiovisuelle à Bègles.

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