Edouard Martin, figure du syndicalisme ouvrier, était l’invité de la FDSEA de la Dordogne


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/11/2013 PAR Claude-Hélène Yvard

Une figure du syndicalisme ouvrier au milieu d’une assemblée d’agriculteurs : l’image peut surprendre. Mais Edouard Martin, qui s’est illustré contre la fermeture de l’usine de Florange, en Moselle était en Dordogne ce jeudi après midi. « La FDSEA de la Dordogne a beaucoup insisté pour que je me rende à ces premières assises. J’ai hésité, j’ai eu peur d’un piège. J’avais pas mal de clichés à l’esprit et finalement j’ai accepté. L’agriculture et l’industrie étaient les deux pilliers de la reconstruction de la France de l’après guerre. Aujourd’hui, ces deux pans de l’économie sont oubliés au nom du produire moins cher. Il y a de moins en moins d’agriculteurs, de moins en moins de sidérurgistes. »  Pendant plus d’une heure, Edouard Martin, figure du syndicalisme ouvrier, ne connaissant rien à la production agricole est venu témoigner de son combat, de celui d’une poignée de sidérurgistes qui a refusé la fermeture de leur usine.
« La fermeture, c’était la mort de la vallée. Nous n’avions pas le droit de baisser les bras, au nom des générations futures. » Edouard Martin a aussi raconté ses moments de doutes, a subi parfois le désaccord de ses collègues, des contres manifestations. Le combat contre la fermeture de l’usine a duré deux ans, c’est très long. « C’était le combat de la  sauvegarde d’un modèle social. » Aujourd’hui les hauts fourneaux n’existent plus, plus de 600 salariés sont en voie de reclassement et ceux qui atteignaient l’âge de la retraite sont partis dans des conditions convenables. Six mois après l’arrêt des hauts fourneaux, l’usine n’est pas morte : elle emploie 2200 personnes pour la production d’un acier high tech pour l’industrie automobile. 

Faire preuve de pédagogie« L’agriculture et l’industrie ont en réalité beaucoup de points communs.  La richesse d’un territoire comme la France, c’est son agriculture et son industrie. Un pays sans agriculture et sans activité sidérurgique, c’est un pays qui se meurt. Il faut relancer les investissements en agriculture. Les Français méconnaissent la problématique des agriculteurs et ces derniers passent souvent pour des gens qui touchent uniquement des subventions de l’Europe. Pour sauver notre usine, nous avons sorti le conflit de notre usine. Nous sommes allés à la rencontre de la population de la vallée, puis nous avons médiatisé notre dossier. La campagne électorale nous y a beaucoup aidé. Je n’ai pas de solutiuon toute faite, mais je pense que les agriculteurs doivent sortir de leurs champs, de leurs exploitations pour expliquer ce qu’ils vivent. Les gens doivent comprendre que les agriculteurs entretiennent les paysages, qu’une famille d’agriculteurs, cela contribue au maintien d’un commerce et parfois d’une école dans un village. Les consommateurs, moi le premier doivent s’interroger sur leur manière de consommer. Ce fruit et ce légume que je consomme, d’où vient il ? de la ferme voisine ou d’ailleurs. Plusieurs agriculteurs ont évoqué le taux de suicide élevé, la baisse du la participation aux élections de la chambre d’agriculture, la lassitude. Edouard Martin a exhorté les agriculteurs à ne pas pas baisser les bras, le syndicalisme, c’est aussi se sentir moins seul. » 


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