En Charente, Emmanuel Macron veut réconcilier industrie et écologie


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/01/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

En débutant sa journée de jeudi en Charente, avant de se rendre au Festival de la bande dessinée d’Angoulême, Emmanuel Macron a souhaité montrer le soutien de l’Etat Français à la fois à la mobilité verte, à sa politique économique « qui perme,t selon ses propres mots, de récréer dans  notre pays de l’emploi industriel. »  Le chef de l’Etat, accompagné de Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, et de Anja Karliczek, ministre allemande de l’Education et de la Recherche, a participé au lancement d’une nouvelle ligne de batteries haute performance chez Saft. Cette nouvelle ligne est portée par un consortium qui réunit Saft (filiale de Total depuis 2016) et PSA.
« L’objectif est de produire des batteries sur Nersac  qui soient en avance par rapport à celles fabriquées aujourd’hui, qu’elles soient d’une autonomie de 20 % supérieure et que le temps de recharge soit deux fois plus rapide, explique le PDG Patrick Pouyanné. « Notre pari est de produire à une échelle industrielle dans des usines à grande échelle et rapidement, c’est à dire en 2023 ou 2024.« Cette ligne pilote s’inscrit dans le projet européen « l’Alliance Européenne pour les batteries », ayant pour objectif la mise au point, la qualification et l’industrialisation de nouvelles technologies de batteries lithium-ion de haute performance pour les véhicules électriques. PSA et Total s’engagent financièrement à hauteur de 200 millions d’euros sur l’usine de Nersac.

 Un projet européen

Ce projet européen, initié par la France et l’Allemagne, vise à faire de l’Europe la première puissance industrielle verte de demain permettant de répondre à trois objectifs : renforcer la souveraineté européenne (la batterie est l’un des éléments stratégiques des véhicules électriques et représente 30 à 40 % de la valeur du véhicule : faire émerger une offre industrielle française et européenne dans le domaine des batteries est un enjeu clé, afin de ne pas dépendre à terme d’approvisionnements étrangers) ; répondre à l’objectif de neutralité carbone avec le développement de la mobilité électrique  et créer des emplois dans nos territoires. Le site pilote de Nersac, constitue, la première étape du projet.  L’objectif est ainsi de développer en Europe des technologies plus respectueuses de l’environnement que les batteries actuellement sur le marché. Les batteries produites ont vocation à être intégralement recylables. « Sur ce programme, les pouvoirs publics français  vont y consacrer près de 850 millions d’euros (dont 690 de l’Etat). C’est un investissement massif du gouvernement. Les Régions Haut de France et Nouvelle-Aquitaine s’engagent également au côté de l’Etat dans cette stratégie, ainsi que des Länder allemands », a précisé le chef de l’Etat dans son intervention au côté des salariés.  L’industrie automobile européenne pourrait dans un horizon proche proposer des véhicules électriques véritablement verts, et avec une empreinte carbone fortement diminuée grâce à la relocalisation de la production en Europe.

Des créations d’emplois dans les territoires

Au sein de « l’Alliance Européenne pour les batteries », le projet porté par Saft et PSA permettra d’investir plus de 5 milliards d’euros et de créer entre 3 500 et 4 000 emplois directs (environ à moitié-moitié entre la France et l’Allemagne). Le plan de développement industriel engage la construction de trois sites à échelle franco-allemande : un centre de R&D et une ligne pilote pour la mise au point des équipements de production à Nersac en Nouvelle-Aquitaine ; une gigafactory en France ; une gigafactory en Allemagne. Sur le site de Nersac, 150 emplois très qualifiés devraient être créés sous trois ans confirme le PDG. Le centre de Recherche et développement de Saft situé à Bordeaux devrait également embaucher des ingénieurs. À Nersac, Emmanuel Macron a ainsi salué la concrétisation d’une triple ambition « européenne, industrielle et écologique ». Et d’appuyer :  » On va réconcilier l’industrie et l’écologie « .

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