En Dordogne, l’artisanat du bâtiment attend une vraie reprise


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/02/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

Quand le bâtiment va, tout va. Il est loin le temps où les entreprises du bâtiment avait deux à trois ans de carnets de commandes remplis. Aujourd’hui, celles qui ont deux à cinq mois de visibibilité s’estiment pas trop mal loties. Les artisans périgourdins, interrogés par la Capeb, organisation professionnelle représentant 3200 entreprises dont une écrasante majorité de TPE, n’ont pas le moral. L’étude de la Capeb démontre que 56 % voient leurs marges diminuer, et 38,7 % stagner. « Le ressenti de terrain, c’est qu’il se dégage une profonde inquiétude sur l’avenir de leur entreprise, » indique Frédéric Liogier, président de la Capeb Dordogne  depuis un an et responsable d’une entreprise de détermitage. Le secteur a perdu 350 emplois au cours de l’année 2015, soit un par jour. « On nous promet des baisses de charges et de cotisations, des aides à l’embauche. Ce que veulent les artisans, c’est avoir suffisamment de commandes pour sauvegarder leurs salariés.  Il nous est très difficile d’imaginer de nouvelles embauches tant qu’une vraie reprise économique n’est pas au rendez vous. L’urgence, c’est sauvegarder les emplois existants, » insiste Frédéric Logier.  

Concurrence déloyale L’enquête de la Capeb révèle que la grande majorité des artisans se plaignent de la concurrence déloyale ( auto entrepreneurs, travailleurs détachés). « Ce que nous voulons, ce sont les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous. Ceux qui ont choisi le statut fiscal de l’auto entreprenariat, ne sont pas assujettis à la TVA,  sous un certain seuil, ce sont autant de recettes qui ne rentrent pas dans les caisses de l’Etat, » poursuit le président de la Capeb.
Le nombre de de nouveaux auto entrepreneurs enregistrent une forte diminution depuis un an ( -21 %,). Le gouvernement planche sur la possiblité de modifier ce statut pour relancer l’économie, en montant le seuil  d’assujetissement à la TVA (actuellement de 32900 euros). Le projet de loi Noe pourrait le faire passer à 98 000 euros. « Ce serait une catastrophe de plus, pour la Capeb. Frédéric Liogier se déclare inquiet sur les risques de disparition de qualifications pour certains métiers. « Maintenir l’exigence des qualifications professionnelles n’est pas un frein à la création d’entreprises. Baisser le niveau ce compétence ouvrirait une brèche dangereuse pour les salariés et les consommateurs. « 
L’organisation professionnelle se prononce pour un renforcement des contrôles sur le terrain, en particulier les week end et les jours fériés et d’assurer la suspension immédiate de tout chantier dès qu’une infraction est constatée. Autre souhait exprimé par les artisans : une simplication du travail administratif. Les chefs d’entreprises ont des difficultés à rester productifs sur un chantier face à la masse de travail administratif.  Le compte pénibilité est aussi dans le collimateur des artisans, qui le jugent irréalisables à instaurer dans les très petites entreprises et le considèrent comme une « usine à gaz » . 

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