Tourisme : La Dordogne mise sur la clientèle française


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 07/05/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

En Dordogne, le secteur du tourisme pèse un peu plus d’un quart de l’activité du département, un poids sensiblement équivalent à l’agriculture. La période de confinement a eu des conséquences économiques très importantes pour les professionnels. Sur les mois de mars, avril mai, les pertes sont estimées à 93 millions d’euros sur un chiffre d’affaires annuel de 700 millions d’euros. En année normale, le département de la Dordogne enregistre 17,7 millions de nuités (marchandes et non marchandes). L’hôtellerie représente un million de nuitées dont 25 % sont assurées par la clientèle étrangère et 30 % par le tourisme d’affaires, les campings génèrent 3,4 millions de nuitées et pour l’hôtellerie de plein air, les étrangers représentent 30 % de la clientèle. En locations saisonnières, on dénombre 5789 établissements.
Pendant deux mois, ces structures et les 194 sites et monuments (dont certains commencent à rouvrir cette semaine) ont été complètement à l’arrêt, même si les hôtels n’ont jamais été officiellement fermés, la très grande majorité a fermé faute de clients. « Nous avons de grosses inquiètudes actuellement sur la survie économique de certaines structures. En Dordogne, le secteur est majoritairement composé de toutes petites TPE, avec quelques salariés, mais cela peut être aussi des entrepreneurs travaillant seuls. Tous les professionnels sont en attente des mesures qui vont être annoncées dans les prochains jours, notamment la réouverture des campings et des restaurants », indique Sylvie Chevallier, présidente du comité du tourisme de la Dordogne. La situation serait encore plus critique pour certains types d’établissements comme les campings, hôtels et résidences touristiques saisonniers, pour qui la période d’activité est plus courte. Ces derniers pourraient, par ailleurs, avoir du mal à mettre en place l’aménagement sanitaire nécessaire à cause du manque de trésorerie. Pour relancer le secteur, le CDT de la Dordogne a mis en place un vrai plan de bataille selon trois axes : l’axe sanitaire, l’axe communication et le soutien aux professionnels.

Un guide des bonnes pratiques à l’usage des professionnels

« Nous avons beaucoup travaillé avec le Conseil départemental sur l’aspect sanitaire, d’abord sur la question des masques. Grâce à des initiatives solidaires, accompagnées par le Département qui a fourni les élastiques, le fil et le tissu, ce sont plus de 500 000 masques qui ont pu être fabriqués », précise Sylvie Chevallier. Mais l’initiative la plus remarquable est la réalisation d’un guide des bonnes pratiques sanitaires  à l’usage de toutes les entreprises du tourisme. C’est le résultat d’une « collaboration remarquable » entre CDT et  le Service de santé au travail de Périgueux, Sarlat. « L’objectif ce petit guide est de donner les 100 bonnes idées pour accueillir la clientèle touristique dans de bonnes conditions sanitaires, afin de relancer l’activité du secteur. Il s’agit d’une initiative locale qui intéresse déjà d’autres départements : elle a été conduite avec des infirmiers du service de la santé au travail et un médecin du travail de la Corrèze. Ce petit fascicule devrait être édité cettre semaine sous forme numérique et papier. Il se présente sous la forme sous la forme de fiches métiers : restaurateur, gérant de campings, cuisinier, jardinier », explique Philippe Francois président du Service de santé au travail et président de François tourisme consultant. Il comporte un tronc commun applicable à tous, et un focus sur 6 domaines d’activités précis: OT, campings, gîtes, sites de visite, activités de pleine nature, etc.
Toujours au chapitre sanitaire, le Conseil départemental collabore avec l’Agence régionale de santé qui met en place une campagne de dépistage par secteur géographique avec huit infirmières du Département qui sont volontaires. 

L’espoir du retour de la clientèle hexagonale

 « Sur le soutien économique, le Département qui ne peut pas intervenir directement, a été à l’initiative d’une collaboration entre les trois chambres consulaires et Périgord initiative, et les EPCI, afin de réunir des fonds destinés à compléter les dispositifs de soutien mis en place par le Conseil régional, qui aide les structures qui ont 5 salariés, et ceux mis en place par l’Etat. Le but est d’aider les toutes petites structures, auto entrepreneurs, et celles qui ont moins de 5 salariés. Tous les secteurs sont concernés, pas seulement le tourisme. Il s’agit d’un fonds de soutien proposé par Périgord initiative », explique Sylvie Chevallier. Et le comité départemental du tourisme poursuit son travail de promotion, malgré de grosses incertitudes. Pendant la période de confinement, un important travail  a été réalisé sur les réseaux sociaux et sur le site internet de la structure. Le Département a mis en ligne des visites virtuelles en 3 D pour répondre à la curiosité des internautes.

De plus, le comité compte bien donner envie aux touristes français de venir découvrir la région, puisqu’on ignore encore si les étrangers pourront prochainement fouler le sol national. Les campagnes concernant la clientèle étrangère et européenne ont été reportées d’un an. La campagne prévue dans les cinémas a été annulée, précise Sylvie Chevallier. Une importante campagne publicitaire à la télévision (France 2 et la 5) doit être lancée en juin, du 8 au 21 juin,  pour vanter les mérites du Périgord. « On réfléchit à une stratégie de communication à l’intention d’une clientèle locale et régionale. Notre département a des atouts à faire valoir : les gens aspirent à retrouver la nature, ils ont envie d’espaces et d’endroits peu bondés, nos sites sont préservés. » Un avis partagé par Jean Fred Drouin, vice président du Conseil départemental en charge du tourisme, qui rappelle que les sites de pleine nature du Département (bases de loisirs, parc du château de Campagne, voie verte Thiviers Saint Pardoux) ont rouvert lundi 11 mai. Les activités individuelles de pêche et de randonnée y sont autorisées, en aucun cas les activités collectives. « J’espère pour cet été, un tourisme francais, avec le retour de clients originaires du Nord de la France, du bassin parisien ou de la Loire Atlantique, habituellement très nombreux à passer leurs vacances en Périgord. Ils pourront profiter des nombreuses activités de pleine nature qu’offre la Dordogne. »

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