Entreprises : la Nouvelle Aquitaine attire toujours


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 03/04/2018 PAR Romain Béteille

Des projets plus nombreux

305, c’est donc le nombre de projets d’investissement qui ont vu le jour en 2017 en Nouvelle Aquitaine, ces derniers concernant 6546 nouveaux emplois (+69% par rapport à 2016). Parmi eux, on retrouve, fait plutôt notable, treize projets à plus de 100 emplois (contre trois un an auparavant), locomotives générant à eux seuls le gros tiers du total (33%). La création de petites entreprises, elle, progresse tout de même de 40% et représente toujours un peu plus de la moitié (52%) des projets régionaux. « C’est la deuxième année que cette étude est réalisée sur le territoire de la grande région, mais je suis à l’Observatoire sur le perimètre aquitain depuis déjà quelques années, et c’est vrai que l’on constate une très forte hausse, aussi bien sur les investissements français qu’étrangers en Nouvelle Aquitaine », souligne Agnès Champalaune, responsable attractivité à l’agence ADI Nouvelle Aquitaine.  

« C’est une tendance de fond depuis une dizaine d’années : on a des emplois qui progressent surtout grâce à une augmentation du nombre de petits projets. Même si cette année était exceptionnelle, les gros projets restent quand même rares. C’est un phénomène qu’on retrouve dans d’autres régions ». Selon l’Observatoire, la conjoncture nationale et européenne n’est pas étrangère à cette embellie, qu’il qualifie sans problème d’année « record » : croissance du PIB de la zone euro de 2,5% en 2017 selon une première estimation d’Eurostat. S’ils ne seront pas visibles tout de suite, les effets de la future loi sur la croissance des entreprises, présentée en Conseil des ministres début mai, auront à charge de conforter ce bilan dans un contexte d’évolution des carnets de commande et d’une hausse toujours soutenue des investissements. Dans le détail, on remarque aussi que le profil de certains secteurs se démarque. Le numérique, par exemple, « représente à lui seul 14% des projets et 22% des emplois, soit +81% par rapport à 2016 »; logistique et commerce suivent derrière. La typologie des projets démontre aussi qu’en région, les investisseurs préfèrent créer de nouveaux sites (63% pour 47% des emplois créés) qu’opérer des extensions (30%) ou effectuer des rachats (7%). Dans le premier cas, Ubisoft à Bordeaux (250 emplois), Hermès à Saint-Vincent de Paul (290), Hierros Annon à Tarnos (140) ou, plus récemment, EasyJet à Mérignac (117) figurent parmi les nouvelles implantations les plus importantes et font donc office de têtes de pont. 

Une répartition disparate et des investissements étrangers en hausse

La deuxième tendance de fond soulignée par les données de l’Observatoire, c’est le fait que « la croissance profite à tous les territoires », malgré des disparités évidentes. En effet, en termes de répartition géographique, la tendance régionale ne surprend pas vraiment : l’Aquitaine reçoit toujours « 70% du flux global des projets pour 75% des emplois » contre respectivement 23% et 7% pour les régions Poitou-Charentes et Limousin. Pour la Gironde, par contre, c’est plus surprenant : si elle concentre toujours 41% des projets d’implantation et 55% des emplois, son poids « est en retrait de 9 points en Nouvelle Aquitaine », précise l’étude, quand les Pyrénées-Atlantiques, la Charente Maritime et les Deux Sèvres progressent : +13 à 16 projets et + 250 à 270 emplois pour chacun de ces départements par rapport à 2016. « Même s’il est difficile d’avoir du recul d’une année sur l’autre sur chaque département, dix départements sur douze sont en croissance sur le nombre de projets ou d’emplois. Les deux restants sont plus ruraux et ont un poids économique moins fort, ils vont éventuellement prospérer d’avantage sur des projets endogènes, mais sur les projets qui viennent de la région, on n’est pas mal répartis. En Occitanie, par exemple, c’est beaucoup plus concentré sur Toulouse », analyse encore Agnès Champalaune. Un autre facteur important montre la particularité des différentes typologies des territoires de la région : celui des investissements étrangers.

« Les investissements étrangers sont souvent plus industriels que les projets français, plutôt numériques. C’est le constat que l’on peut faire pour la Nouvelle Aquitaine, mais les autres régions n’ont pas forcément un observatoire incluant les projets français », continue Agnès Champalaune. Ils se répartissent, en revanche, « plus équitablement », sur l’ensemble du territoire : 29% des projets étrangers sont implantés en Gironde (contre 49% des projets français). Dans huit départements sur douze, le poids des projets étrangers est même plus important que les français, comme dans les Pyrénées Atlantiques (19% VS 13%). Du côté du Limousin, en revanche, la tendance s’inverse (quatre projets en 2017). Plus globalement, on comptait, en 2017, 97 opérations d’investissement venant de l’étranger, soit une augmentation de 54% par rapport à 2016, pour 1701 emplois (+73%); « une croissance plus forte qu’en moyenne pour la France (+16%) ». La Nouvelle Aquitaine devient ainsi la cinquième région d’accueil des investissements étrangers en France après l’Ile de France, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et la région Grand-Est. Un indice qui n’est, selon la responsable de l’Observatoire, pas totalement fortuit. « Ça s’explique aussi par une reprise économique en Europe, il y a une embellie sur l’image de la France à l’étranger en termes de business, d’où l’augmentation du nombre d’investissements. C’est encore amplifié chez nous en raison de notre actualité, l’arrivée de la LGV par exemple. Les projets attirent les projets ». La reprise économique en Europe, tendance de fond, profite donc à la région, dont la volonté est toujours de créer un fonds régional d’investissement pour les entreprises dans les mois qui viennent. Car la volonté de la région, répétée depuis plusieurs mois, est bien là : faire passer les start-ups en taille XXL. Ces premiers indices de croissance, en tout cas, ne peuvent que l’y encourager. 


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