Eric et Michel Sarrat : L’agilité, moteur de la GT


Pierre Sauvey
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 31/05/2014 PAR Pierre Sauvey

Eric et Michel Sarrat peuvent sourire. Malgré le contexte économique maussade, GT, leur groupe familial de transport et de logistique, affiche une croissance globale de 5% sur 2013. « L’ensemble des branches du groupe a progressé, et nous sommes passés d’un chiffre d’affaires de 157 à 166 millions d’euros, avec 2100 salariés et un parc de 1200 cartes grises » résume Eric. « Nous avons une profitabilité correcte et un investissement de 16,3 millions d’euros, pour l’essentiel sur les camions » complète-t-il. Voilà pour les fondamentaux du groupe créé par Gaston Trochery,  le grand-père des deux frères aujourd’hui aux commandes.

Actionnariat familial et salariéPour comprendre les moteurs du succès dans un environnement concurrentiel difficile, il faut donc se pencher sur les particularités de GT. « Nous avons une capacité d’autofinancement particulièrement importante, avec très peu d’endettement et un actionnariat familial et salarié » rappelle Eric, le PDG du groupe. « C’est dans notre culture familiale : nous n’avons de cesse de nous désendetter » confie Michel, PDG de la filiale GT Location.

Désendetter,  investir, s’adapter, former  les salariés, les écouter et les impliquer dans la marche de l’entreprise : telle paraît être la recette globale des frères Sarrat à la tête de GT.

Sur le plan de l’environnement économique, Eric Sarrat, ancien président du MEDEF aquitain, « ne fait pas partie de ceux qui critiquent le  CICE »  (Crédit Impôt Compétitivité Emploi) créé par le gouvernement, qui représente environ 4,4 millions d’euros sur deux ans pour le groupe, et qui sera utilisé pour amortir des pertes dans certains secteurs et renforcer les fonds propres. 

Illustration GT1

Un maître mot : l’agilitéMais tout n’est pas rose pour autant ! « Quand la croissance économique est proche de zéro, nos clients font face à des contraintes importantes, avec des tensions au niveau des prix, et nous devons nous adapter en permanence » constate Michel Sarrat. « Nous nous appuyons sur la notion d’agilité, et nous devons en faire preuve constamment» souligne-t-il.

L’écotaxe en est une parfaite illustration. « Nous avons travaillé pendant des mois avec nos clients pour voir comment répondre le mieux possible à cette problématique. Et en fait nous nous retrouvons dans une incertitude réglementaire » remarque celui qui dirige la branche GT Location.

Autre exemple frappant  avec la décision du groupe Napali  de déplacer près du port d’Anvers (Pays-Bas) sa base logistique européenne jusqu’alors implantée près de Grenoble et gérée par GT depuis huit ans, avec 89 salariés. « Nous sommes en train de nous battre pour  relever le défi de la reconversion de ce site. Mais cela montre combien l’économie est globalisée : une décision prise en Californie pour l’importation en Europe de produits fabriqués en Asie nous impacte directement, nous un groupe girondin » analyse Eric Sarrat.

La culture du changementAu-delà des affres de la mondialisation, les deux frères l’assurent, le groupe GT a fait de la gestion des hommes sa spécialité. GT investit ainsi beaucoup sûr la formation de ses salariés et a même créé ses propres écoles (1), mais elle a aussi inventé et développé le concept de « lease back social ». Pour certains de ses clients, elle reprend l’activité et les salariés qui y sont affectés !  Plus de 1.000 personnes ont déjà été ainsi intégrées dans le groupe !

Illustration GT2

La « Générale de Traction » innove dans l’approche managériale. Ainsi, une fois par mois, après le conseil de direction, une « réunion palier » est organisée et chacun peut y participer. « Cela limite les bruits et les rumeurs » remarque Michel Sarrat. « Cela permet aux collaborateurs de comprendre les raisons des décisions qui sont prises et de se les approprier».

Michel Sarrat a aussi demandé sur le réseau social interne de l’entreprise créé il ya un an ce que ses collaborateurs pensaient de sa façon de manager. Près des deux tiers  d’entre eux ont répondu. « Nous avons aussi décidé de ne plus avoir de DRH. Celui qui occupait ce poste, et qui possède de nombreuses qualités, David Bordessoules, est désormais M.Innovation » révèle Michel Sarrat.

« Nous développons le management participatif et la culture du changement. Nous faisons en sorte qu’elle ne soit pas seulement portée par les cadres, mais que tout le monde se l’approprie. Quand on libère la créativité des salariés, on est étonné des résultats » affirme Eric Sarrat. Ceux du groupe GT le démontrent sans ambigüité.

(1)    Ecole du conducteur GT, Institut GT, Ecole du Management GT

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