« Le Village s’est réinventé » – Florent Merit, Maire du Village by CA Aquitaine


Village by CA
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/01/2021 PAR Yoan DENECHAU

@qui! : Vous avez été nommé « Maire » du Village by CA en septembre 2019. Six mois plus tard, la crise sanitaire éclate… Comment l’avez-vous vécue ?

Florent Merit :
Le Village vit sur deux pieds : les startups et les partenaires. Ces derniers participent à la vie économique du Village, ils viennent chercher des innovations et de la digitalisation. Quand je suis arrivé, on était en pleine phase de renouvellement des partenariats et nous sommes très satisfaits aujourd’hui. Des partenaires comme EDF, Fidal, Pichet, Keolis Bordeaux Métropole ont continué de suivre le village. Ils ont tenu la barre malgré le contexte et leurs difficultés.
D’un autre côté, nous avons pris du retard sur la recherche de nouveaux partenariats, c’est très compréhensible. Nous avons été contraints de faire beaucoup moins d’animations et d’évènements avec le réseau des Villages by CA. Il s’est réinventé pendant cette période : nous avons trouvé de nouveaux outils pour faire se rencontrer les startups et les partenaires, au niveau digital notamment. Le déploiement d’outils digitaux était déjà un point sur lequel nous travaillions mais finalement au lieu de le faire en un an nous l’avons fait en deux mois. Ce n’est pas la première année sereine et de développement que j’espérais mais il y a quand même pas mal de positif à retenir de cette période. Nos startups vivent et même plutôt bien, donc on tient la barre. Le Village reste un lieu de vie et d’échange entre entrepreneurs, même si le télétravail a un peu cassé cette dynamique.

@! : Justement, quel bilan tirez-vous de cette année 2020 pour les startups hébergées par le Village ?

F.M. :
C’était une année très particulière. Aujourd’hui, nous sommes plutôt rassurés de la santé économique des start-ups du programme Village by CA. Les aides gouvernementales ont permis à nos startups de passer le cap, pour l’instant. Le gros de la crise économique est encore devant nous mais, à ce stade, nous sommes confiants. Les start-ups ont des structures généralement assez légères et peuvent, en termes d’agilité, réduire assez facilement les coûts et les charges.
Nous avons trois typologies d’acteurs qui sortent après cette année 2020 : ceux qui sont très digitaux et qui ont réellement profité de la crise sanitaire. Par exemple Satelia sur le volet télémédecine ou Qapa dans le recrutement en intérim ont tiré des bénéfices de cette crise en termes de croissance. Ensuite, on retrouve des startups qui ont subi, mais sans trop de dommages à part le report de certains projets ou du retard sur le volet commercial et leurs levées de fonds, mais globalement elles vont bien. Enfin, on en a quelques unes, évidemment, qui souffrent, notamment sur les secteurs très frappés comme le tourisme ou la restauration. C’est difficile pour elles.

@!: Juste avant les fêtes, vous avez dévoilé les onze nouvelles startups à intégrer l’antenne bordelaise du Village by CA. Vous restez très éclectique dans les secteurs d’activité : du sport de la santé, du vin, du management… Comment sentez-vous ces startups et comment cela va se passer pour elles ?

F.M. : Nous avons pour vocation d’être généraliste et donc de rester hyper éclectique. La seule chose qu’on ne veut pas ce sont les biotechnologies, les cycles sont très longs et nous ne sommes pas assez compétents pour les accélérer.
Pour ces entrepreneurs, j’espère que 2021 sera l’année du rebond. Chez les ETI et les grands groupes, on voit une volonté de refaire des projets et d’avancer. La fin d’année 2020 et le début d’année 2021 sont assez emballants, ça bouge, les gens veulent faire des choses. Le premier semestre restera, je pense, particulier, mais nous sommes vraiment contents de la promo qui vient de rentrer. Leur maturité correspond à ce qu’on recherche: elles sont déjà bien avancées.

« Des crises naissent les innovations »

@! : Parmi ces startups, Maracuja, qui sort de l’incubateur Sportech (Unitec – Région Nouvelle-Aquitaine – Mouvement sportif), a connu une année 2020 riche. Avez-vous des entreprises dans cette nouvelle promotion qui montrent déjà des signes encourageants ?

F.M. :
Madeinvote a bouclé le 11 décembre une levée de fonds de plus d’un million d’euros. C’est une société d’études de marketing et d’opinion qui compte déjà pas mal de gros clients, on croit beaucoup en eux. Nous accueillons aussi Soan qui arrive de Paris. Ils s’adressent aux TPE/PME pour les aider à se faire payer dans les délais par le biais d’une plateforme collaborative, ce qui peut être un vrai coup de pouce dans le contexte actuel.
Nous avons aussi une start-up du monde du vin, Yes We Wine. C’est un super projet : un carnet de dégustation digitalisé dédié aux professionnels du vin. Un dernier exemple, qui nous vient de la santé. Même si nous n’avons plus de partenaires acteurs de la santé pour l’instant, on a fait le choix de prendre Certis Therapeutics qui conçoit des solutions pour le traitement des pathologies cardiaques, cancers et troubles neurologiques.

@! : Comment se porte la création d’entreprise aujourd’hui ? On constate, suite à la crise sanitaire, un boum en termes de créativité : nous étions confinés, avions le temps de réfléchir, les Mairies ont profité de la crise pour accueillir des artistes et les accompagner dans leurs processus de création, les maisons d’éditions sont face à une forte hausse du nombre de manuscrits qu’elles reçoivent. Constatez-vous un phénomène similaire dans l’écosystème des startups ?

F.M. :
Effectivement, il va y avoir une reprise des créations d’entreprise, ça commence à repartir. Outre le fait de rester chez soi et d’avoir des idées, d’autres phénomènes vont apparaître : des jeunes diplômés vont avoir du mal à entrer sur le marché de l’emploi et certains vont créer leur entreprise et c’est très bien. D’autre part, certains secteurs d’activité vont occuper moins de personnes, je ne sais pas s’il s’agira de licenciements ou des départs volontaires, mais davantage de personnes seront en capacité de créer des entreprises.
C’est à la fois terrible pour ces jeunes diplômés et salariés qui perdent leur emploi et une chance pour le pays d’avoir des créateurs d’entreprises, des bonnes idées et donc de la relance. Des crises sortent les bonnes idées, les innovations, les ruptures…

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles