Uniqua fabrique des sneakers personnalisées et éco-conçues


Les sneakers personnalisées Uniqua se vendent comme des petits pains…

Les sneakers personnalisées Uniqua se vendent comme des petits pains…Corinne Merigaud
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 09/03/2022 PAR Corinne Merigaud

Les sneakers deviennent des objets de collection qui atteignent parfois des prix astronomiques comme une paire de Jordan adjugée plus d’un million d’euros. Ce n’est pas encore le cas des baskets personnalisées Uniqua fabriquées à Couzeix depuis plus d’un an et demi. Le concept commence à trouver sa clientèle avec plus d’un millier de paires écoulé. Les visiteurs du Salon Made in France pourront découvrir à Bordeaux, du 11 au 13 mars, ce produit sans équivalent.

« Je suis issu d’une famille qui a travaillé dans la chaussure, je suis la septième génération. Mon père dessinait des pantoufles pour un fabricant de Dordogne », raconte Julien Jourdanne pour qui le premier confinement a été un électrochoc. Le jeune homme a eu le temps de réfléchir à son projet de création d’entreprise. Après avoir travaillé pour une grande marque française de chaussures, il avait envie de voler de ses propres ailes en proposant une basket personnalisable. 

« Bloqué trois mois pendant le confinement, j’ai travaillé pour créer ma propre marque dans le haut de gamme. Cela faisait longtemps que j’avais envie de faire cela, une basket 100 % française, en vente directe pour que le client les paye au juste prix et sans intermédiaires. Une paire produite en Chine revient à 20 € et elle est vendue 150 € ! » Sans distributeurs et sans campagne de publicité au coût pharaonique, les baskets Uniqua sont vendues entre 155 € en version basse jeans recyclé et 169 € pour les montantes. La moitié des clients passe directement commande sur le site en concevant leur paire, guidés par l’interface. D’autres préfèrent venir à l’atelier que Julien a aménagé dans son garage à Couzeix, près de Limoges, depuis plus d’un an.

Des surplus et des jeans recyclés

Durant les premiers mois, il a mené de front son entreprise et son emploi de responsable du bureau méthodes chez Weston, poste auquel il a renoncé en octobre. Désormais, il se consacre 100 % à sa marque en respectant les objectifs fixés initialement. Il a fait donc appel à des entreprises françaises pour trouver la matière première. Le cuir provient de surplus industriels achetés à la société Decourt et fils de Nontron (Dordogne). Le fil est également recyclé comme les jeans usagés apportés par des clients. Les impressions cuir sont réalisées par la société Métaï à Couzeix. Les boîtes de chaussures sont fournies par Savpen et le sac en toile par Artipack basées à Limoges. L’adhésif est produit par Lima installée à Couzeix. Les lacets proviennent de Cholet et le papier de soie des Papeteries Montségur (Drôme).
« La seule concession à l’importation est la semelle et la semelle anatomique qui viennent du Portugal car il n’y a pas de fabricant en France », déplore-t-il. Une semelle 100 % en fibres végétales biodégradables. « Au total, 70 % de la valeur de nos baskets provient d’un rayon de 100 km. Ce produit est éco-conçu, réparable et nous offrons en plus nos chutes de cuir à une société de Limoges qui fabrique des bijoux.»

Julien Jourdanne a imaginé un concept à partir de matières premières recyclées

La personnalisation est sans limite, tout est possible avec plus d’un milliard de versions. Cela concerne tous les éléments de la tige et le client peut même apporter un dessin qui sera reproduit fidèlement. « Une maman est venue avec un dessin de sa fille que nous avons reproduit», se souvient Julien. « Nous avons fait une 2 CV et même une basket sur le thème du Pays Basque. » Un forfait est aussi proposé pour réparer les baskets qui auront subi quelques avaries avec un ressemelage complet.

Une boutique à Limoges et des mini-séries à collectionner

Le bouche à oreille et la médiatisation au niveau local lui ont permis de se faire connaître. Quelques 1 400 commandes ont été enregistrées, l’an dernier, pour 1 150 paires sorties de l’atelier. « Le début de l’année est plus calme après les fêtes mais nous avons reçu environ 200 commandes, précise-t-il. J’ai recruté à temps plein Stéphanie qui a travaillé chez Louis Vuitton et je prévois d’embaucher à temps complet un jeune salarié qui est en CDD chez nous et étudiant en école de design. »

Uniqua sera présent au Salon du Made in France qui ouvrira ses portes le 11 mars à Bordeaux. Une participation qui fait suite à celle de Paris en novembre. « Le but n’est pas de vendre car nous n’avons pas de stock compte tenu de notre concept de pièce unique. Mais l’idée est de communiquer sur la marque, de montrer ce que nous savons faire et de proposer des choses qui n’existent pas. Nous avons eu un gros succès à Paris malgré un mauvais emplacement, nous avons vendu des cartes cadeaux. »

A l’occasion des 40 ans du stade Beaublanc, il a créé une basket en série limitée à l’effigie de l’équipe du Limoges CSP. « Les 80 paires se sont vendues en une soirée et 70 % des gens ne les porteront pas. Les joueurs les ont dédicacées et elles sont bien rangées dans des vitrines ! »

Julien collabore aussi avec des artistes limougeauds pour créer des baskets ressemblant à des œuvres d’art et il compte développer des collaborations avec des dessinateurs de BD pour produire des mini-séries à collectionner de 50 à 100 paires. L’ouverture d’une boutique à Limoges est prévue rapidement, « dès que j’aurai trouvé l’emplacement idéal », et il vise d’autres villes du Sud-Ouest comme Bordeaux et Toulouse. 

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