Biarritz : Four Seasons et le Palais sans suites?


F.D.
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 20/06/2017 PAR Felix Dufour

Depuis quelques semaines, les rumeurs allaient bon train sur les négociations menées entre le groupe international Four Seasons dont le siège est basé à Toronto, sacré meilleur groupe hôtelier mondial, de Singapour à Paris et la Socomix, la société d’économie mixte gestionnaire du palace présidée par le maire de Biarritz, Michel Veunac. Elles semblent appartenir  au passé. L’assemblée extraordinaire de son conseil d’administration qui se tenait lundi et dont les  résultats ont été révélés en fin de matinée ce mardi à la presse  a apporté une légère nuance. Mais le fol amour exclusif avec le mastodonte canadien a pris du plomb dans l’aile.

Après s’être montré très satisfait « du chiffre d’affaires record du palace en 2016 avec 21 millions d’euros et de merveilleuses perspectives pour cette saison », le président est venu au cœur du sujet. Pour l’avenir, l’hôtel se trouve confronté à deux obligations: réaliser dans les cinq ans des travaux structurels de rénovation et d’embellissement pour se maintenir dans son rang de palace et se doter d’une force commerciale qui peut être trouvée dans un partenariat avec un groupe hôtelier international de premier plan. Pour ce qui concerne les travaux nécessaires au maintien de son statut de palace, la dernière estimation des travaux s’élevait à 48,5 millions d’euros. Jusqu’à ce jour, nous l’avions écrit, sur un panel de douze groupes intéressés, une négociation exclusive avait été conduite avec le groupe canadien Four seasons. Mais voilà, après avoir traîné en longueur elle n’a pas abouti à ce jour car Four Season exige aujourd’hui car outre les travaux de rénovation et d’embellissement indispensables il exige en outre la mise de l’Hôtel du Palais aux normes des établissements du groupe, soit au total une enveloppe 64,5 millions d’euros. Un plan d’affaire jugé insuffisant par les experts financiers (cabinet PWC) pour couvrir cet investissement.

Aussi lors de sa réunion extraordinaire, par 8 voix contre 5 et 2 abstentions, le Conseil d’administration a adopté une résolution dans laquelle il décide de mettre un terme aux négociations exclusives, sans lui fermer complètement la porte mais « en élargissant le champ à d’autres groupes hôteliers de premier plan….. »
Quelque part, un retour à la case départ, assorti d’une certaine urgence: La Socomix fixe au 31 octobre 2017 – en fin de saison — la date limite de ce nouveau round d’observation. « En tout état de cause, conclut le communiqué, les travaux de rénovation et d’embellissement débuteront en janvier 2018. »

Deux adjoints dans le front du refus, un dans l’abstention

Avec quatre de ses collègues, Anne Laffolé-Pinatel,  Virginie Lannevère, Guillaume Barrucq, adjoint à l’environnement et Edouard Chazouilleres, François Amigorena, adjoint aux techniques nouvelles, -après avoir été dépossédé de sa délégation du tourisme pour avoir été « trop bavard sur ces négociations » — a voté contre la délibération proposée par Michel Veunac au Conseil d’Administration de la Socomix. Guy Lafite, premier adjoint et Marc Dhospital eux se sont abstenus.
« L’Hôtel du Palais est le vaisseau amiral de l’hôtellerie biarrote et la locomotive de l’économie touristique de Biarritz, explique François Amigorena. Son destin et celui de notre ville sont indissociables, surtout lorsque l’on sait que 25% des emplois biarrots sont directement liés à l’activité touristique et que l’Hôtel du Palais est l’un des plus importants employeurs locaux avec un effectif moyen “à l’année” de 240 à 250 personnes. La clientèle attirée par le palace biarrot est de plus indispensable à la survie économique de tout notre écosystème “haut de gamme” biarrot, boutiques, restaurants, bars, entreprises de services.
Cette délibération est extrêmement floue et ne garantit en rien la poursuite de négociations efficaces et constructives avec Four Seasons, alors même que des problèmes culturels et de personnes semblent avoir amené celles-ci à un point de blocage artificiel
Et de poursuivre: »Elle ouvre la voie à la consultation de groupes hôteliers ne faisant pas partie du trio retenu lors de l’appel à candidatures initial (Four Seasons, Starwood, Hyatt) et ne présentant donc pas le positionnement, l’image de marque et les performances d’exploitation nécessaires pour atteindre les objectifs stratégiques assignés à l’Hôtel du Palais et pour permettre le financement de son projet de transformation ».

« Ce nouveau rebondissement risque de retarder encore des travaux qui n’ont pas été faits au fil des ans, précise pour sa part Guillaume Barucq, adjoint à l’Environnement et dont la non-réalisation a généré une série de « pathologies » du bâtiment qui ne feront que s’aggraver avec le temps. Tous les 50 ans, le Palais a connu de grands travaux. Il est aujourd’hui plus que temps d’offrir une nouvelle vie au Palais dans le respect de son prestige et de son histoire. »

Un autre élu, Patrick Destizon estime que face à l’exigence très nord américaine, il ne faut pas plier l’échine. Avec une question qui taraude bien des Biarrots: une ville a-t-elle vocation de s’obstiner à s’incruster dans le domaine de l’hôtellerie?

Le personnel informé de la situation dans la matinée ne cache pas son inquiétude, même si le devoir de réserve se situe à tous les étages de la prestigieuse résidence secondaire de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. En outre, il faut savoir que l’Hôtel du Palais, le joyau biarrot aux 5 étoiles en fait voir souvent 36 à ceux qui l’approchent de trop près.

La rumeur ayant horreur du vide, les spectre du groupe Accor, déjà propriétaire du prestigieux Sofitel Miramar de Biarritz qui était apparu lors du premier examen de passage, revient à nouveau. Et il se dit, que l’entrée du groupe français dans l’avenir du Palais serait très encouragé en très très haut lieu. Mais ce n’est qu’une rumeur ou une légende. De celles qui habitent encore la prestigieuse demeure de Napoléon III et Eugénie. Alors Four Seasons et le Palais? Sans suite? Un comble…


Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles