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PUBLIÉ LE 14/12/2010 PAR Nicolas CésarC’est « l’autoroute de Gascogne ». Cette nouvelle autoroute, de 2X2 voies, qui relie Langon à la capitale du Béarn en traversant la Gascogne selon un axe nord-sud, place Bordeaux désormais à 2 heures de Pau, contre 2h50 auparavant. Mais, tout ceci a un prix. Sa construction, financée par des fonds privés, a coûté 1,2 milliard d’euros. Un surcoût lié notamment aux compensations environnementales exigées par l’Etat qui a fixé sa « dette écologique » à 1 372 hectares. Selon A’Liénor, le concessionnaire, les aménagements liés à la protection de l’environnement ont représenté environ 15% du budget des travaux. Résultat, l’aller-retour Bordeaux-Pau s’élève à 44 euros par voiture. L’A65 devient une des autoroutes les plus chères de France, ce qui suscite la colère de ses détracteurs.
L’A65 sera-t-elle rentable ?
« Qui va pouvoir se payer le luxe d’aller sur cette autoroute ? Les élites ? », s’interroge Bernadette Durac, présidente de l’Alternative régionale Langon-Pau. D’ailleurs, symboliquement, un groupe d’une cinquantaine d’opposants à la liaison, représentant un collectif d’associations écologistes, a manifesté sur un rond-point d’accès à l’A65, à 200 mètres du chapiteau dressé pour les cérémonies en contrebas du péage de Thèze. « L’Aquitaine était la seule région qui n’avait pas de liaison rapide entre sa capitale et sa deuxième ville », rétorque Alain Rousset. « Cette autoroute ne sera jamais rentable », assure Philippe Barbedienne, directeur de la Sepanso, Fédération des sociétés pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest. Pour lui, « c’est le contribuable qui paiera la note dans quelques années ». « On est loin de l’autoroute écologique que nous vante le gouvernement et de la soi-disant grenello-compatibilité », regrettent les responsables Europe-Ecologie-Les Verts.
Photo : Michelin tous droits réservés
Nicolas César
