L’aéroport de Biarritz veut devenir multimillionnaire


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Publication PUBLIÉ LE 28/01/2016 PAR Felix Dufour

Pour ces vœux annuels, le président du Syndicat mixte de l’aéroport et maire de Biarritz Michel Veunac et Didier Riché, son directeur arboraient un magnifique pin’s « Happy derby » pour le match qui allait opposer dans la soirée Aviron et BO. Anglet se contentant d’offrir 80 % de son territoire à la piste de cet aéroport devenu « Biarritz Pays basque », une des vingt marques déposées et reconnues par le gouvernement pour faire la promotion des territoires. Une marque dont le vernis aurait pu être érodé, en raison des conflits sociaux à Air France et des événements dramatiques de novembre à Paris et passer sous la barre fatidique du million de passagers. Par bonheur, elle en affiche 1 039 817, soit un recul de 2,31 %. Dans le détail on notera 812.590 voyageurs nationaux (-2,31 %), 226.756 voyageurs internationaux (+1,23 %)

« On constate un fort recul sur Paris tant avec Air France (-2.69 %) qu’avec EasyJet (-12.46 %) annonçait Didier Riché qui a fêté en 2015 ses dix ans à la tête de l’aéroport. Cette érosion s’explique en partie par les événements de fin d’année, mais aussi possiblement par un changement d’habitude des voyageurs. Le volume de trafic global au-delà donc du million de passagers, ne met pas ainsi en péril la situation financière de l’aéroport. » Or, paradoxalement le trafic a augmenté de 1,65 %, 9742 mouvements. « Ce qui veut dire que les avions sont moins remplis » constate Didier Riché.

Malgré tout, au printemps, une bonne nouvelle a évacué les nuages et éclairci le ciel basque : le retour, dès le 27 mars prochain, de la ligne Biarritz-Roissy. Indispensable pour la clientèle étrangère qui ne sera plus obligée de traverser la capitale et jongler avec des horaires et perdre quasiment une journée pour gagner la Côte basque. « Ce retour du Paris Charles de Gaulle avec Air France, toute l’année est le travail collaboratif avec Air France, et l’implication des élus sur ce dossier ont permis la réouverture de cette ligne », se réjouissait le président du Syndicat mixte. Présents parmi la nombreuse assistance Jean-Luc Cousty et Bruno Sagné, respectivement directeurs de l’Hôtel du Palais et du Sofitel Miramar, acquiesçaient avec le sourire.

En revanche sur les lignes intérieures, si l’on note d’excellents résultats sur Marseille (+9.76 %) remise en service en mai avec 26 000 voyageurs, en revanche, la liaison sur Lyon végète depuis des années avec 100 000 voyageurs/an et ne parvient pas à décoller. « Le prix élevé du billet ne doit pas y être étranger constatait Didier Riché en faisant un appel du pied à la compagnie nationale.
Satisfaction pour ce qui concerne les lignes européennes du nord avec les bons résultats sur Londres avec Ryanair et EasyJet : près de 120 000 passagers au global. La Scandinavie, Helsinki tire son épingle du jeu avec une croissance de 16 %. Stockholm et Copenhague de SAS sont en retrait. Swiss, troisième compagnie à opérer sur Genève, a apporté près de 3 000  passagers supplémentaires sur un marché en développement. « Comme quoi, la concurrence favorise le développement », commentait-il.
 19 liaisons internationales, symbole de séductionAu niveau de l’international, la meilleure nouvelle sera l’ouverture d’une liaison sur Madrid qui avait été expérimentée il y a quelques années. Cette fois c’est Air Nostrum, qui est à Iberia ce que Hop est à Air France qui assurera la liaison toute l’année.  Il s’agit pour l’aéroport d’une très belle opportunité de lancer cette ligne l’année de l’évènement San Sebastian  2016, capitale européenne de la culture a du favoriser cette décision.Michel Veunac Riché aéroport 2016 Ouverture au printemps également d’une liaison vers Londres-Heathrow avec British Airways, de mai à septembre comme d’une liaison vers Southampton (située sur la côte sud de l’Angleterre) avec Flybe, de juillet à septembre. Ces nouvelles lignes avec leurs connexions internationales sont importantes  pour une meilleure desserte du territoire, autant au profit du tourisme notamment pour les Britaniques grâce à la destination golf développée depuis des années par Olivier Lépine, ancien directeur de Biarritz Tourisme, ainsi que des entreprises.

C’est-à-dire que l’aéroport comptera en 2016, 19 liaisons au départ de Biarritz, et 12 compagnies aériennes.  En 2015, Atout France a sélectionné la marque « Biarritz Pays Basque » parmi les 20 dont elle fera la promotion à l’étranger. Cette marque est aujourd’hui portée par les acteurs majeurs de l’économie, l’aéroport faisant partie de ceux-là; aéroport qui a donc logiquement débouché sur « Biarritz-Pays Basque », et a profité de ces voeux pour dévoiler un nouveau logo. « Mais attention, avertit Didier Riché (à droite au côté de Michel Veunac), fermer une ligne peut intervenir du jour au lendemain c’est automatique si elle n’est pas rentable. En ouvrir une est difficile, en rouvrir une autre l’est encore plus ». (NDLR, l’ancien aéroport du BAB en a déjà fait l’expérience…)

Investissements: après le taxiway, le réaménagement de l’aérogareSi en 2015 les investissements ont concerné essentiellement  à  la rénovation de la voie de relation entre la piste et l’aérogare appelée taxiway dont les travaux avaient démarré en novembre 2014, pour une mise en service en avril 2015 pour un budget total de 3 millions d’euros, en 2016, une grande partie sera consacrée à l’amélioration du service aux passagers : nouvelle conception du bar-restaurant, plus réduit pour un meilleur rapport surface rentabilité (notre photo), de nouvelles salles d’embarquement, reconfiguration des parcs-autos et voirie, réfection des parkings avion, mais également, et un nouveau site internet lisible qui remplacera celui mis en service il y a cinq ans. Le montant prévisible d’investissement en 2016 est de plus de 6 millions d’euros, après une première tranche de plus de 9 millions d’euros réalisée de 2012.
Mais tout cela doit s’accompagner de l’essentiel, par-dessus tout, la satisfaction du client. « Un passager est avant tout un client qui paie un service. Le client est roi. Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, son insatisfaction peut faire le tour de la planète très rapidement et cela peut vous détruire »,  ajoute Didier Riché qui a toujours choisi la ligne la plus droite pour exprimer ce qu’il pense.

futur aérogare Biarritz

Et de dénoncer quelques lourdeurs internes -syndicales- ou externes comme le fonctionnement des taxis dont il regrette l’organisation du système. « Ils ne nous offrent aucune perspective en raison de la règlementation de cette corporation. Il ne s’agit pas de la critique de ceux qui sont là, mais d’un système. » L’excellence, toujours l’excellence. Didier Riché, avec l’aide des élus et des acteurs économique, tient à ce que cet aéroport international qui s’affirme de manière croissante le point de décollage des Donostiars de Saint-Sébastien passe en nombre de passagers de millionnaire à multimillionnaire.

Tous renseignements, les départs et arrivées à l’aéroport en direct sur: www.biarritz.aeroport.fr

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