L’enjeu du très haut débit pour l’Aquitaine et la Dordogne


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Publication PUBLIÉ LE 19/03/2012 PAR Claude-Hélène Yvard

De nombreux Périgourdins, en particulier ceux qui vivent dans les territoires ruraux, sont victimes de la fracture numérique. En cinq ans, le haut débit a pu être amené à l’ensemble de la population, mais aujourd’hui l’enjeu concerne le très haut débit. Celui ci a été décrété par le gouvernement enjeu essentiel à l’aménagement et à l’attractivité des territoires. Comme l’a rappelé le préfet de Région, Patrick Stéfanini, lors du débat organisé par Sud Ouest éco, vendredi 16 mars au centre multimédia de Neuvic, l’État a décidé d’engager deux milliards d’euros dont 900  millions pour les collectivités locales. Faut-il amener le très haut débit dans tous les foyers ou utiliser des alternatives telles que la 4 G. Dès 2009, l’Etat a mis l’accent sur la fibre optique.

Renouveler l’exploit de l’arrivée de l’électricité
En janvier 2010, le Syndicat départemental de l’Energie de la Dordogne (SDE24) s’est doté de la compétence « communications électroniques » et  souhaite aujourd’hui renouveler l’exploit de l’arrivée de la fée électricité dans tous les foyers périgourdins. Créé en 1937, le SDE est parvenu en une dizaine d’années seulement à équiper tous les foyers de la Dordogne en électricité. Le syndicat veut relever un nouveau défi en prévoyant  l’équipement en très haut débit de tous les foyers  d’ici dix ans. « Notre syndicat est propriétaire de 24 000 km de lignes électriques. C’est une vraie valeur marchande à faire valoir dans les futures négociations. Nous avons référencé et géolocalisé 218 000 prises, explique Philippe Ducène, son président. Le schéma départemental prévoit  7000 kilomètres  de réseau de collecte assurant la desserte de 24 000 kilomètres de fibres, en souterrain ou en aérien. Les travaux pèsent pour 90 % des coûts. Philippe Ducène table sur un investissement de 35 millions d’euros par an, ce qui pour Arnaud Sorges, représentant le Conseil général de la Dordogne, ne représente que 10 % des investissements locaux.
Alain Rousset, le président du Conseil régional, a regretté qu’une loi ait été adoptée pour permettre aux quatre opérateurs historiques d’intervenir sur les secteurs rentables, correspondant aux zones urbaines et laissant les zones non rentables, correspondant aux secteurs ruraux, aux collectivités. « L’agence de régulation aurait-elle organiser des ententes entre les opérateurs, où est donc la concurrence ?, interroge Alain Rousset.  Il a défendu l’idée d’une plus grande complémentarité public -privé.

85 % à la charge des collectivités
Alain Heyraud, directeur adjoint à la direction des relations avec les collectivités locales du groupe Orange, a revendiqué le droit à l’initiative privée et d’investir 13 % du chiffre d’affaires dans la fibre optique pour le très haut débit et la 4 G. Mais la priorité a été donné aux agglomérations : Bordeaux, Bayonne, Pau, Périgueux, Mont-de Marsan, Bergerac.  « En Dordogne, les agglomérations de Bergerac et de Périgueux ne représentent que 15 % des Périgourdins. Dans notre département, il s’agit d’une ruralité voulue et non subie. Le système actuel semble trop généreux pour les opérateurs et pas assez soucieux des territoires. Il reste donc 85 % à la charges des collectivités locales, » intervient Arnaud Sorge, du Conseil général.
Actuellement, une expérience sur le très haut débit via la fibre optique est menée à Fougueyrolles, commune frontière de la Gironde et de la Dordogne, de 480 habitants. Elle permet de réaliser des tests grandeur nature sur l’impact technique et commercial et sur les usages de ce projet dont la globalité est évalué à 700 millions d’euros.
En Dordogne, il a fallu une réelle volonté politique pour aboutir à un schéma directeur départemental sur le très haut débit, porté par le SDE. Les élus périgourdins s’accordent sur un réseau de desserte efficace et prenant en compte tous les foyers de Dordogne, mais cette opportunité économique doit disposer d’une gouvernance régionale et d’une gestion publique. Les élus périgourdins de tous bords semblent au moins d’accord sur ce point.
De nombreuses interrogations demeurent  : la plupart concerne les usages et les besoins de demain. Le SDE, la Région, évoquent l’intérêt du très haut débit dans les domaines de la santé, des services à domicile, de l’agriculture, de l’éducation, de certains usages extraordinaires comme pour Lascaux 3. Tous les usages ne sont pas définis. « Les professionnels du numérique doivent avoir la possiblité de travailler n’importe où en Aquitaine, mais le très haut débit reste onéreux pour bon nombre de TPE, » indique Benjamin Rosoor, président d’Aquinum. Le Conseil régional par la voix de son président a promis de renégocier avec les opérateurs afin de rendre les coûts acceptables pour les utilisateurs.

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Claude -Hélène Yvard

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