L’horizon se dégage pour la papeterie de Condat


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 12/02/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

Après des mois voire des années d’inquiétudes concernant  l’avenir de leur usine, les 457 salariés de la papeterie de Condat ont vécu « très positivement » les annonces d’Agnès Pannier Runacher, sécrétaire d’état auprès du ministre de l’économie, en visite sur le site ce jeudi. Elle a présenté le plan de relance de la papeterie de Condat, évoquant non pas « une sauvegarde », mais un « véritable retournement ». On passe d’une situation qui semblait désespérée avec une menace de fermeture à une industrie  compétitive et qui réduit son empreinte carbone. » Ce plan prévoit la reconversion de la ligne de production numéro 8 arrêtée depuis avril 2019, vers une nouvelle production,  la fabrication de papiers pour étiquettes adhésives, un créneau plus porteur et la contruction d’une chaudière biomasse pour diminuer le coût de la facture énergétique du site.  La reconversion de la ligne de production suppose un changement de process industriel, de la formation du personnel et de lourds investissements. Ce plan s’accompagne de l’effacement de la moitié de la dette. « L’entreprise va ainsi arrêter de courir avec un boulet au pied, » souligne la ministre.
Ce vaste plan d’aides qui assure aux personnels une nouvelle lisibilité pour quelques années, va permettre à l’actionnaire principal, le groupe espagnol Lecta (leader dans la fabrication et la distribution de papiers spéciaux pour étiquettes et emballages souples) d’investir 92 millions d’euros. L’Etat va apporter son soutien à hauteur de 14 millions d’euros, via l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), pour financer la nouvelle chaudière biomasse dont le coût est estimé à 36 millions d’euros. Ce qui va permettre de gagner en productivité et d’économiser des émissions de dioxyde de carbone  de l’ordre de 30 000 tonnes par an. Les créanciers (dont l’Etat) ont également abandonné entre 3 et 400 millions d’euros de créances, en contrepartie d’actions du groupe Lecta.  » Nous sommes le principal contributeur sur ce dossier, » indique Agnès Pannier -Runacher, ne souhaitant pas dévoiler les chiffres  précis de la restructuration.

Le soutien exceptionnel de la Région


La réindustrialisation du site de Condat est également soutenue financièrement par la Région Nouvelle Aquitaine. Celle-ci a voté à l’unanimité en début de semaine une aide de 19 millions d’euros sous la forme d’un prêt  public à taux zéro. La Région accompagne aussi la formation des personnels, qui doivent monter en compétences en vue de la nouvelle production. L’objectif est de permettre à la papeterie de Condat de rester une entreprise rentable face à la concurrence internationale d’autres groupes papetiers sur un marché plus porteur. Les différents partenaires, l’Etat, la Région et Andréa Minguzzi, PDG de lecta,  ont qualifié ce dossier d’exemplaire. « Les investissements qui viennent d’être lancés marquent donc un nouveau chapitre de l’histoire de Condat et je veux ici remercier la Région qui par son financement inédit a à nouveau témoigné de son indéfectible engagement au service de l’industrie, a souligné la ministre. Ils ont tous tenu à remercier l’attitude des salariés, qui n’ont jamais bloqué l’usine, les organisations syndicales qui ont su interpeller parfois avec véhémence et aussi faire des propositions. Chez les salariés il y a eu de vrais efforts avec de réels moments de doute, avec les mesures d’activité partielle. « Certains se sont engagés dans des formations sur site, sans savoir s’il y aurait l’émergence d’un vrai projet pour assurer la pérennité du site, souligne Patricia Canto, de FO. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les premières commandes ont été passées le 4 février et la première production d’étiquettes adhésives sur la ligne 8 est espérée d’ici quinze à dix-huit mois. Présent ce jeudi matin sur l’usine de Condat, Alain Rousset, le président de la Région, a exprimé un sentiment de fierté, de soulagement. C’est aussi un territoire rural qui va pouvoir revivre et la municipalité va pouvoir réinvestir. » Condat, c’est 457 emplois directs, 1800 emplois induits, c’est le premier employeur privé du département de la Dordogne. On semble désormais avoir échappé à un séisme social. 

 

 


 
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