L’INSEE Nouvelle-Aquitaine dresse le portrait de la jeune pousse qui réussit


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/12/2019 PAR Solène MÉRIC

Plusieurs des facteurs de croissance de la jeune pousse, en réalité lui préexistent, puisqu’ils sont liés à son porteur de projet. A commencer par sa motivation. Si parmi les objectifs principaux poursuivis par les porteurs de projets, assurer son propre emploi constitue la motivation la plus répandue, pour 7 créateurs sur 10, l’insee relève qu’une entreprise à deux fois plus de chance d’entrer dans la catégorie « florissante », si son créateur vise, plus que son propre emploi, le développement d’un projet au travers d’emplois ou d’investissements. Toujours lié à la personne du créateur, les analyses de l’INSEE montre qu’une jeune pousse aura plus de chances, de se développer si son créateur était cadre ou exerçait une profession intellectuelle supérieur.

Un créateur expérimenté
Mais la part des « florissantes » (20 %) varie sensiblement selon d’autres critères. Elles sont ainsi plus nombreuses si le créateur a gardé une activité rémunérée dans une autre entreprise (27 %), s’il exerce cette autre activité à temps complet (29 %) et davantage encore s’il conserve un rôle de dirigeant dans une autre entreprise (33 %). Les revenus que cette autre activité procure permettent alors aux créateurs de concentrer leurs efforts financiers sur l’emploi et les investissements afin d’accroître leur activité…
Autre déterminant majeur selon l’INSEE : l’expérience. L’expérience entrepreneuriale d’abord : avoir côtoyer des chefs d’entreprise ou avoir déjà créé ou dirigé une entreprise facilite l’essor de la jeune pousse. En effet, « 3 jeunes pousses créées par d’anciens dirigeants salariés sur 10 sont florissantes, soit 10 points de plus que la moyenne ». Mais au-delà de l’expérience entrepreneuriale, d’autres aptitudes personnelles, plus techniques, apparaissent aussi comme déterminantes. « Ainsi, lorsque le secteur d’activité de l’entreprise coïncide avec le métier de son créateur, la mobilisation de son savoir-faire est immédiate et se révèle favorable au développement » selon l’INSEE, qui ajoute que « les secteurs où la part de florissantes est la plus élevée sont ceux où la concurrence entre jeunes pousses semble moins forte : l’industrie manufacturière (24 %), le transport-entreposage (25 %) et l’hébergement-restauration (30 %) ».

Des investissements et un réseau
Mais au-delà du porteur de projet, le montant des moyens financiers consacrés au démarrage des nouvelles entreprises, s’il varie selon les activités, n’est pas non plus étranger au développement de la jeunes pousse. « La part de  »florissantes » augmente avec le montant de ces moyens : elle représente 8 % des jeunes pousses créées avec moins de 1 000 € et jusqu’à 40 % de celles créées avec au moins 80 000 € ». Si les moyens engagés à la création impactent son évolution, les investissements réalisés au cours des premières années d’existence ont aussi un effet significatif, ils sont même fortement liés ; la part de florissantes augmente au fil de la croissance des investissements : « de 5 % parmi les jeunes pousses qui ont investi moins de 1 500 € à 34 % pour celles dont l’investissement est d’au moins 75 000 € », selon l’INSEE.
Prenant un peu de hauteur et considérant l’environnement des jeunes pousses, l’INSEE note que parmi celles-ci, « 8 % sont des filiales, la moitié de leur capital au moins étant détenue par une ou plusieurs autres sociétés ». Autre situation favorable : appartenir à un réseau. « Ce choix s’avère particulièrement positif dans les cas de franchises, coopératives ou chaînes volontaires : 40 % des jeunes pousses appartenant à ces types de réseau sont des florissantes. Le réseau d’enseigne pousse sans doute à une analyse préalable approfondie, puis facilite et accélère le développement par le partage de sa notoriété, d’un savoir-faire et d’une assistance, notamment en matière de gestion et de communication. » note l’étude.

Mais pas de recette miracle
La communication, la formation et l’innovation sont en effet aussi des aspects à ne pas négliger pour le développement de sa jeunes pousses… En prenant garde que les innovations les plus porteuses concernent les méthodes d’organisation et de gestion des ressources, bref, ce ne sont pas forcément les plus voyantes, même si les autres domaines d’innovation, les produits, les procédés de fabrication, production ou distribution, ainsi que les méthodes de commercialisation et communication ont également un impact positif, « mais moins prononcé », précise l’INSEE, qui se garde bien ici de donner une  »recette miracle » au développement des très jeunes entreprises.
En effet, rappelle-t-il, « les premières années d’activité ont surtout servi à installer l’activité pour assurer la pérennité. Parmi les créateurs qui souhaitaient voir leur entreprise se développer, une large part n’a pas encore atteint cet objectif. Globalement, sur 10 créateurs de jeunes pousses, 6 font état de difficultés pour développer leur entreprise », principalement en lien avec des obstacles d’ordre commercial.

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