La chaux de saint Astier à la conquête du monde


Claude Hélène Yvard
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/02/2018 PAR Claude-Hélène Yvard

A Saint -Astier, au coeur de la vallée de l’Isle, les fours à chaux font partie depuis 150 ans du paysage. A 20 mètres sous terre, une entreprise  familiale exploite depuis plus d’un siècle, une chaux d’une qualité exceptionnelle. Cette qualité est réputée en dehors des frontières du Périgord. D’ailleurs, elle a été utilisée pour la rénovation du château de Monbazillac, au Grand Palais à Paris,  ou encore lors du chantier de rénovation de la forteresse de Massada en Israël, la Sagrada Familia à Barcelone, le Metropolitan Museum de New York, la Tour de Londres en Grande Bretagne.
Ce savoir- faire se perpétue grâce à une société familiale et indépendante qui depuis quatre générations façonne et transforme une chaux naturelle hydraulique d’excellence avec un savoir-faire inégalé. Cette entreprise, connue pendant des décennies, sous l’appellation Chaux et enduits de Saint Astier (CESA), a décidé de lancer sa marque en devenant simplement « Saint Astier », devenant une marque d’origine et de territoire.  » c’est notre identité avec la chaux, souligne Antoine Bastier, un des dirigeants de l’entreprise issue d’une des familles fondatrices. Au delà de sa nouvelle identité de marque, les descendants des fondateurs ont procédé ces derniers mois à sa réorganisation pour conserver son leadersip sur le marché  de la restauration du patrimoine bâti et sur le secteur de la restauration des bâtiments historiques. « c’est notre ADN », observe Antoine Bastier. Et l’entreprise familiale devenue le premier producteur français indépendant de chaux tient à cette indépendance dans un marché concurrentiel. Les concurrents de Saint Astier sont des grands groupes internationaux, cimentiers pour la plupart, qui conçoivent la chaux comme une diversification d’activité. L’objectif affiché est clair : avoir une image plus moderne pour  conquérir de nouveaux marchés notamment à l’export en conservant les valeurs de la société.  

Un million d’euros d’investissements

le site s'étale sur 22 kilomètres de galerie

 Saint Astier emploie actuellement 130 personnes pour un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros. Au cours de ces derniers mois, l’entreprise a considérablement investi dans différents secteurs industriel, recherche et développement, marketing, pour un montant d’un million d’euros dont 600 000 sur la R&D. Cela s’est traduit par des embauches d’ingénieurs, des investissements dans des matériels de laboratoire. « Un de nos objectifs est d’apporter des solutions sur mesure pour nos clients et trouver la solution technique appropriée en fonction du type de chantier, indique Frédéric Savart, directeur général et petit fils de l’autre famille fondatrice. L’offre produit a été remaniée.
Saint Astier a une autre particularité de disposer d’une carrière souterraine unique en Europe  avec un calcaire d’exception exploité sur 40 ha et dispose de la plus importante capacité de chaux de construction en France qui peut atteindre 200 000 tonnes. L’automatisation est telle que six des 130 employés extraient le calcaire.Grâce à des chantiers prestigieux, Saint Astier a acquis une notoriété au delà des frontières hexagonales : le chaufournier collabore à des projets d’envergure internationale. « Nous avons pas mal de projets aux Etats unis, en Angleterre, en Italie, au Liban. Il s’agit de chantiers de « haute facture ». Cela fait vingt ans que nous avons débuté l’export. Au fil des ans, notre particularité est d’avoir construit un réseau de spécialistes  du patrimoine, spécifiquement formés à nos produits, parfaitement anglophones, capables d’accompagner les chantiers et de proposer des produits adaptés au contexte local, explique Lilian Daurie,  Directeur Général Opérationnel..« . Aujourd’hui, l’export représente 15% du chiffre d’affaires. L’objectif est le doublement des ventes à l’international d’ici cinq ans.

D’autres  projets sont sur les rails : le développement de la partie formation pour les utilisateurs des produits de la gamme (maçons, décorateurs) . Saint Astier devrait disposer de son propre centre de formation agréé d’ici peu et elle souhaite aussi être labellisée entreprise du patrimoine vivant.  



Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Dordogne
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles