Nouvelle Aquitaine: un territoire hétérogène dopé par sa démographie


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/09/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

La Grande Région, qui réunit l’Aquitaine, le Limousin et Poitou-Charentes, continue de gagner des habitants : +1,1 million d’habitants depuis 1968. Cette croissance de population, au rythme de 0,64 % par an, est portée par un solde migratoire positif, selon la dernière étude de l’Insee ALPC publiée ce mardi. Depuis de nombreuses années, le nombre d’arrivées dans la région est en exédent par rapport aux départs. L’aire urbaine de Bordeaux concentre  20 % de la population régionale qui représente 5,8 millions d’habitants. 
L’étude statistique menée en collaboration avec le Ceser,  dont les données portent sur la période 1968 – 2012,  s’intéresse également au développement économique des territoires sur l’ensemble des douze départements. « L’économie et l’emploi sont au coeur de nos préoccupations. Nous devons veiller à ce que les inégalités territoriales ne soient pas aggravées, précise le professeur  Pierre Singaravélou.

Sept habitants sur dix dans les grandes aires urbaines

L’étude met en exergue l’importance des grandes aires urbaines : Bordeaux, Pau, Limoges, La Rochelle, Poitiers. Sept habitants sur dix vivent dans les 25 grandes aires urbaines. Sur la période 1968-2012, la croissance démographique est forte sur ces territoires, elle est plus modérée dans les petites et moyennes aires. Sur cette période, on a assisté à une baisse de la population dans les communes isolées. Cependant un phénomène récent apparait, les grands pôles urbains attirent moins que leurs couronnes, qui expliquent, à elles seules, sur la période 2007-2012, près des deux tiers de la croissance des grandes agglomérations. En parallèle, le littoral conforte son attractivité tandis que de nombreuses communes rurales parviennent à stabiliser leur population. Sur la période 2007-2012, les secteurs de Bordeaux, Arcachon, Marmande, Bayonne, Mont de Marsan  enregistrent une croissance démographique supérieure à 1 % par an.  Conséquence : les trajets domicile-travail tendent à s’allonger. « Cette attractivité démographique a plusieurs effets : croissance des aires urbaines, extension territoriale mais aussi une certaine densification, précise Stéphane Levasseur, chef de la division études développement économique et emploi, de l’Insee régional. Les données 2012-2013, les dernières connues, confirment qu’un tiers des nouveaux arrivants dans la région s’installent dans l’aire urbaine de Bordeaux. Bordeaux structure fortement la région avec 21 % de la population et 23 % des emplois. 

 Dynamiques d’emploi hétérogènes en fonction des territoires

La grande région compte 33 zones d’emploi avec des positionnements très différents.  L’emploi reste concentré sur les pôles. Bordeaux occupe une place prépondérante mais il existe d’autres zones d’emploi d’importance. Depuis trente ans, les emplois de fonctions métropolitaines ont progressé à un rythme plus soutenu que l’emploi total. Dans les zones d’emploi de Niort, Bordeaux, Pau, mais aussi la Rochelle, Poitiers, Bayonne et Agen, leur part dans l’emploi total est supérieure à la moyenne régionale et l’emploi continue de progresser.  « Dans l’étude, le terme « métropolisation » se définit par une concentration de fonctions dites supérieures, une dynamique d’emploi, un développement des pôles secondaires et le flux et animation d’un réseau, », précise Stéphane Levasseur.  L’évolution des fonctions métropolitaines est plus forte dans les zones d’emploi du littoral (grâce en partie à l’apport du tourisme) , dans les zones les plus grandes mais aussi dans des zones de plus petite taille : exemple Dax. Par contre,  les dynamiques d’emploi sont moins favorables dans les zones du Nord est de la région : Guéret, Parthenay, Tulle,  Ussel, Sarlat, où la fonction agriculture enregistre une baisse de 4 % par an. L’étude de l’Insee démontre une forte hétérogénéité de l’évolution des territoires, tant au niveau démographique qu’à celui de l’emploi. Les dynamiques ne dépendent pas uniquement de la taille des métropoles et des zones urbaines.  Ces évolutions font apparaître des déséquilibres entre les territoires, créant des enjeux, pour les pouvoirs publics  que ce soit en matière d’urbanisme, d’équipements et d’animation économique. 

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