Objectif de ce rapprochement entre monde de l’entreprise et l’univers de la recherche : partager ses savoir-faire et ses expertises pour trouver des solutions communes à des problématiques concrètes, permettant d’améliorer l’habitat d’un point de vue thermique, énergétique, environnemental, etc. « Nous avons des compétences et des outils complémentaires », explique Thierry Duforestel, du département EnerBat d’EDF. « Par exemple, là où nous avons une connaissance globale de la modélisation d’un bâti, les chercheurs d’ici (de LaSie et du CNRS, ndlr) vont avoir des connaissances spécifiques sur les caractéristiques des matériaux composant ce bâti. » Il s’agit donc autant de mettre en commun des données acquises chacun de son côté, que de mener des études ensemble. Les outils de ces trois pôles de recherches sont également mis en commun : LaSie et EnerBat possèdent chacun des plateformes de test, comme des façades ou des pièces de maisons reconstituées, permettant de réaliser des expériences en conditions réelles. Des équipements à première vue indispensables, mais que peu de laboratoires européens possèdent.
« Mettre toutes nos compétences dans la même balance va également nous permettre de peser à l’échelle européenne, voire à l’international », poursuit Thierry Duforestel. Ce regroupement des forces peut permettre notamment de décrocher des bourses de recherches auprès de l’Union européenne, et/ou de se faire connaître des autres laboratoires du monde, qui pourront vouloir travailler en collaboration avec le pôle de La Rochelle…Lequel espère bien devenir une référence internationale en matière d’amélioration du bâti.
L’autre objectif de cette union est bien évidemment de trouver ensemble des solutions applicables et concrètes dans le quotidien des usagers. Et en matière d’amélioration de l’habitat, les possibilités sont nombreuses, que ce soit en termes d’isolation, d’énergie, de confort, de pollution, etc. Les chercheurs du 4evLab ont donc défini quatre grandes thématiques autour desquelles travailler : la qualité de l’air intérieur, la maîtrise de l’humidité dans les bâtiments, l’impact du bâtiment sur son environnement et l’adaptation des bâtiments aux évolutions du climat. Parmi ces thématiques, certaines font déjà l’objet d’études avec EDF depuis 25 ans, comme sur l’amélioration de la qualité de l’air : des études ont par exemple été réalisées (et sont toujours en cours, car perfectibles) pour créer un système de ventilation qui permettrait une meilleure répartition de l’air ambiant au sein d’un logement.
Pourquoi maintenant ?Si laSIE, le CNRS et EDF ont décidé de s’unir maintenant autour d’un programme de recherche de quatre ans, après des années de collaborations ponctuelles mais régulières, c’est en quelque sorte pour accélérer la cadence. Pour les dirigeants du 4evLab, Thierry Duforestel et l’universitaire Christian Inard, il devient urgent de se pencher sur l’évolution du bâti, autant pour l’adapter aux évolutions climatiques qu’aux nouvelles contingences énergétiques. « C’est un enjeu sociétal et économique […] et il l’est d’autant plus qu’il nous faut désormais passer du concept du bâtiment à énergies positives à celui du territoire à énergie positive ». Autrement dit, penser localement et agir globalement.