Le « Livre blanc », nouveau vecteur de l’Economie Sociale et Solidaire en Gironde


RB
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 04/11/2014 PAR Romain Béteille

« Pas de Gironde à deux vitesses, mais une région qui place la personne au coeur de ses préoccupations ». Ces mots, prononcés par Philippe Madrelle, Président du Conseil Général de la Gironde, ont été adoubés par Jean-Luc Gleyze, Vice-président chargé de l’aménagement économique et solidaire, pour définir la politique de l’ESS en Gironde, et la création de ce nouveau « livre blanc », sorte de synthèse des attentes des différents acteurs qui participent à cette économie autour de laquelle gravitent 51 500 salariés dans le département. « C’est à nous de créer une politique publique adaptée, sans aucune opposition entre le milieu urbain et rural, de faire en sorte qu’ils soient complémentaires ». Ce livre blanc a donc été réalisé par un groupement solidaire entre février et juillet dernier, et a mobilisé plus de 180 participants pour identifier les forces, les faiblesses, les difficultés mais aussi les opportunités et les voies de progression de l’ESS en Gironde. 

L’ESS, difficile à définirPour tenter d’avancer dans le débat, Jean Luc Gleyze a notamment rappellé la définition même de l’ESS, qui réunit de nombreux acteurs dans des pôles d’activité économiques très différents : « L’ESS est un véritable acteur économique, territorial et social. Ce n’est pas une économie au rabais. Notre objectif, c’est d’aider à structurer ce réseau d’acteurs ». Une volonté que partage Martine Jardiné, vice-présidente chargée du logement, de l’habitat, du développement social, de la précarité et de l’insertion : « L’exemple concret que je peux donner, c’est la création du pôle « Solidarité 2013″, qui était un pôle de solidarité dont le but était de déterminer les projets du territoire. Ce travail en réseau entre les départements, le territoire et la région est primordial, notamment sur des réseaux comme les épiceries solidaires », a rappelé l’élue.

Que propose le livre blanc ?
Le fameux livre blanc proposé par le département vise donc à trouver différentes pistes d’action afin de contribuer au dynamisme de l’ESS en Gironde, qui représente quasiment un emploi sur dix, et environ 10% de l’emploi au niveau national. Pour cela, 4 pistes ont été présentées. La première portait donc sur la structuration et l’animation de la communauté d’acteurs. Renforcer les dynamiques territoriales était aussi l’une des clés de cette réflexion, étant entendu que l’on « connaît mieux les acteurs de son propre secteur aujourd’hui », comme l’ont souligné les élus. La 3ème piste visait à développer et sécuriser les emplois et organisations. Comme le souligne Jérémy Brémaud, Directeur de l’ATIS (Association Territoires et Innovation Sociale), « le contexte est tendu, mais il n’y a paradoxalement jamais eu autant de possibilités. Les problèmes, on les trouve essentiellement dans la mise en oeuvre et la financement des projets, et c’est pour ça qu’il faut développer cette logique d’écosystème ». Autrement dit ouvrir les dispositifs de droits commun des entreprises traditionnelles à l’économie solidaire et sociale, mais aussi créer de nouveaux dispositifs spécifiques.

Enfin, le dernier point portait sur « Promouvoir et faire connaître l’ESS », qui demeure encore une nébuleuse dans laquelle se rassemblent beaucoup d’acteurs, notamment en valorisant et en démontrant l’utilité de cette économie pour les territoires, les entreprises et les bénéficiaires. Pour David Lenorcy, « il faut défendre son exemplarité, parce que l’ESS représente une nouvelle manière de faire les choses, dans laquelle les bénéficiaires sont partie prenante. Il ne faut pas seulement que ce soit les gros acteurs qui viennent s’inscrire dans le mécénat pour se déculpabiliser ». Reste à définir le véritable impact et les résultats à long terme de ce type d’économie. Jérémy Brémaud insiste également sur le fait que la « coopération, c’est aussi un savoir-faire technique, c’est faire comprendre l’intérêt de l’ESS aux acteurs, et ça prend forcément du temps ». 

Le « mois de l’ESS », prochaine étape du débatEn laissant le temps à chacun d’étudier le « livre blanc », le Département organisera ensuite trois rencontres thématiques dans le cadre du « Mois de l’ESS », dans les bâtiments du Conseil Général. La première portera sur l’insertion professionnelle et l’emploi, et invitera notamment les porteurs de projets, les demandeurs d’emploi ou les professionnels de l’insertion à débattre autour de deux tables rondes. Le deuxième débat concernera l’ESS dans le monde de l’alimentaire (produits sains, circuits courts, consommation locale), et sera également ouvert au grand public et aux curieux adeptes ou non de l’économie collaborative. Enfin, le dernier débat aura pour thème les réseaux et la coopération entre les territoires. L’occasion pour Jean-Luc Gleyze de rappeler que « Le Conseil Général a un rôle d’ensemblier, de consolideur de la politique d’emploi mais aussi de communicant. Le but futur est de faire des conférences périodiques comme c’est le cas pour le vin et plein d’autres secteur dans le département, ce qui pourrait contribuer grandement à l’inclusion et à l’insertion sociale ». 

L’info PratiquePour voir le programme détaillé du « mois de l’ESS » et avoir quelques infos supplémentaires sur la présentation du livre blanc, rendez vous sur le site du Conseil Général de la Gironde

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles