Le paradoxe aquitain: entre forte croissance et rechute des investissements


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 10/09/2019 PAR Solène MÉRIC

Pour mémoire, au cours du premier trimestre 2019, l’activité des entreprises du périmètre a été en hausse de 3%, face à une moyenne nationale de +2,4%. « La progression la plus forte a été celle du mois de mai 2019 : +4,7% par rapport au même mois de 2018, dans le prolongement d’une forte croissance en avril 2019 (+4,5%) mais avant un arrêt brutal en juin (-0,3%) », rappelle le document.

Sur le deuxième trimestre les données recueillies auprès des cabinets d’expertise comptable confirment que le taux de croissance de l’activité est proche et élevé sur trois des quatre départements de la région ordinale : la Gironde (+3,6%), les Landes (+2,7%) et les Pyrénées-Atlantiques (+3,2%). En revanche, l’activité a stagné en Lot-et-Garonne (+0,1%). selon les analyses de Christian Prat dit Hauret, « cela traduit une nouvelle fois le phénomène de « métro­polisation» de Bordeaux et l’attractivité des départements maritimes de la Ré­gion. Malgré ses atouts, le Lot-et-Garonne éprouve une nouvelle fois des difficultés à tirer son épingle du jeu, pris en étau entre les deux grandes villes dynamiques que sont Bordeaux et Toulouse. »
Au total, la croissance de l’économie de la région Aquitaine (indice de 103) est supérieure à celle de l’économie française (indice de 102,4). « Ce chiffre confirme que, depuis deux ans et demi mais à l’exception du premier trimestre 2019, le niveau d’activité a toujours été meilleur en Aquitaine que sur le plan national. »

Dynamisme et attractivité: les atoûts régionaux d’une activité économique élevée

Sur le détail par secteurs d’activité, les chiffres collectés par les experts-comptables mettent en lumière une bonne croissance de l’activité des commerces (+1,9%), bien que légèrement inférieure au chiffre national (+2,3%) et un très bon résultat pour l’activité du secteur de la construction (+3,1%), en parfaite cohérence cette fois avec la situation nationale (+3,1%). Pour le Professeur des université, « on peut légitimement supposer que les commerces ont retrouvé une partie de leurs clientèles, les mouvements sociaux ayant progressivement perdu de leur vi­gueur. Quant au bâtiment, c’est un point fort de l’économie régionale. »
Autres secteurs dans lesquels l’activité est « extrêmement dynamique » : l’information et la communication (+4,6%), et les activités financières et d’assu­rance (+8,9%). Une bonne santé que l’on trouvait déjà pour ces 2 secteurs dans le baromètre du premier trimestre 2019. Du côté des bonnes surprises, voire « très bonnes surprises » selon le document, figure l’activité manufacturière qui enregistre une forte croissance de +6,1%.

Selon Christian Prat dit Hauret, ces différents chiffres traduisent le dynamisme et l’attractivité de la région Aquitaine. « Forte de son double capital géographique et humain, c’est un territoire où il fait bon vivre et qui est extrê­mement favorable au développement de deux types d’économie : l’économie résidentielle et l’économie de services. La côte Basque (de Bayonne à Saint Jean de Luz) et une partie de la côte landaise (l’axe Seignosse-Hossegor-Capbreton) en sont l’illustration. Ainsi, derrière la « locomotive » de la métropole bordelaise, la région Aquitaine peut continuer à consolider son développement économique en s’appuyant sur quatre points forts : l’économie touristique, les activités viticole et agro-alimentaire, l’économie résidentielle et l’économie des services. »

Des investissements « en panne »

Pour autant qui dit dynamisme économique sur l’activité et progression du chiffre d’affaires, ne dit pas forcément investissements. En effet, sur ce point là, le deuxième tri­mestre 2019 est marqué par « une rechute » : l’investissement a baissé de 3,2% par rapport au même trimestre de l’année 2018. Une diminution d’autant plus frappante qu’elle est bien supérieure à celle de la moyenne nationale qui n’a baissé que de 0,9%.

Les chiffres du Baromètre livrent que la baisse des investissements est particulièrement marquée dans les domaines du commerce (-5,4%) et de la construction (-3,5%). Cette double baisse ne se confirme pas au niveau natio­nal même si les chiffres ne sont pas transcendants : commerce (+1,4%) et construction (0%). Néanmoins, et en cohérence avec les progressions de chiffre d’affaires, les investissements sont réels dans des activités de services aussi différentes que les acti­vités financières et d’assurance, l’enseignement, la santé humaine, l’action sociale ou l’information et la communication.
D’un point de vue territorial, la situation est contrastée selon les départements. Les investis­sements ont fortement chuté dans les Pyrénées-Atlantiques (-9,7%) et en Lot-et-Garonne (-7,6%). Ils sont stables en Gironde (+0,1%) et ont réellement progressé dans le département des Landes (+3,8%).

Sur ces investissements « en panne », le commentateur du baromètre n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, « ce mal qui « ronge » l’économie française né­cessite plusieurs remèdes : une diminution des impôts de production et des prélèvements sociaux qui réduisent la rentabilité économique des investissements, un renforcement des capitaux propres des TPE et PME françaises par une incitation fiscale à la mise en réserve des bénéfices réalisés et un suivi extra-comptable des investissements immatériels en capi­tal humain à travers la mise en place d’un reporting d’informations extra-financières, venant compléter la qualité des comptes annuels produits. »

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