Le préfet d’Aquitaine veut améliorer le dialogue entre chefs d’entreprises, banques et services de l’Etat


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Publication PUBLIÉ LE 14/01/2015 PAR Nicolas César

« La France est aujourd’hui dans un combat pour la liberté. Elle est aussi dans un combat pour le redressement économique », a lancé Laurent Courbu, le président de la chambre régionale de commerce et d’industrie en introduction de la soirée. Le préfet d’Aquitaine, Michel Delpuech, a ensuite rappelé l’importance des mesures prises ces deux dernières années par l’Etat pour améliorer la compétitivité des entreprises, notamment le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité). « Au moment du lancement, les chefs d’entreprises avaient du mal à y croire. Aujourd’hui, en Aquitaine, c’est déjà 385 millions d’euros », a-t-il mis en avant. Autre grande attente des « patrons », le « choc de simplification administrative ». Tels étaient les thèmes des deux tables-rondes lors de cette soirée. En préambule, Jean-Claude Bach, le directeur de la Banque de France en Aquitaine a dressé un état des lieux de la situation économique dans la région en 2014. Une année morose. Mais, au troisième trimestre 2014, l’accès des PME au financement bancaire s’est amélioré. Au passage, il a rappelé que les banques membres de la Fédération bancaire française (FBF) ont pris cinq mesures pour financer les PME dans ce contexte difficile.

Les conditions d’accès au crédit s’améliorent

Dans la première table-ronde, qui avait pour thème « Agir sur le coût du travail, un levier pour améliorer la compétitivité des entreprises », Vincent Thiery,président de la FBF en Aquitaine, a souligné qu’ici, nous avons un « taux d’acceptation des demandes de crédits des entreprises parmi les meilleurs en France ». Il a rappelé aussi que le tableau n’était pas si sombre : « six entreprises sur 10 vont bien ». Pour elles, les conditions d’emprunt sont excellentes : faible taux d’intérêt… Un sentiment partagé par Jean-Luc Treillou, directeur général de LNC (Laboratoires nutrition & cardiométabolisme), qui suggère tout de même d’avoir deux banquiers pour faire jouer la concurrence et obtenir plus facilement certains crédits. Ce n’est pas l’avis d’Alain Brettes, vice-président de la CGPME, qui a tiré la sonette d’alarme sur la situation des PME. Christian Aubard, le président du Médef Aquitaine, a, quant à lui, évoqué le problème du coût du travail et de la concurrence déloyale dans le secteur du transport et du BTP, notamment dans les Pyrénées-Atlantiques. De son côté, Jean-Louis Blouin, directeur général délégué d’I2S, leader mondial du scanner patrimonial, a expliqué que « demain, la performance financière ne sera plus le seul critère pour évaluer la valeur d’une entreprise » et a averti sur les dangers d’une baisse trop importante du coût du travail. En 2009, son entreprise a subi de plein fouet la crise économique et il a préféré avoir recours au chômage technique et proposer des formations à son personnel, plutôt que de licencier et perdre un capital humain, indispensable pour rebondir après la crise. A la fin de cette table-ronde, Thomas Metivier, chef du pôle 3E de la DIRECCTE Aquitaine et commissaire au redressement productif dans la région a rappelé l’action de l’Etat pour préserver la compétitivité des entreprises, indiquant notamment que 300 entreprises, représentant 900 emplois, ont été accompagnées dans le cadre du redressement productif.

Une volonté politique  » sans précédent  » de simplification administrative

Dans la deuixème table-ronde sur la « simplification de la vie des entreprises », Julien Szabla, chargé de mission auprès du préfet d’Aquitaine, référent unique aux investissements d’avenir, a présenté les dernières mesures de l’Etat, notamment le certificat de projet, qui permet de geler la réglementation environnementale pendant dix huit mois, une fois un projet d’investissement déposé par une entreprise. « Seules quatre régions, dont la nôtre, expérimente ce dispositif en France », a-t-il précisé. Philippe Salièges, directeur régional de l’Urssaf est ensuite revenu sur ce qui va changer avec la Déclaration sociale nominative, visant à simplifier la fiche de paie. Dans leurs témoignages, les entrepreneurs présents, Elie Sloïm, président de Temesis, spécialisé dans l’accessibilité des sites Internet aux personnes handicapées, et Jean-Noël de Charentenay, directeur du développement commercial d’Exosun, spécialiste des trackers solaires, ont fait part de leur souhait d’avoir plus « d’empathie » de la part de l’administration afin d’améliorer le dialogue, tout en soulignant les progrès importants réalisés ces dernières années pour simplifier les procédures, notamment grâce au numérique. Didier Gouraud, président de l’UPA (Union professionnelle artisanale) a évoqué, pour sa part, la difficulté des professionels à faire face à l’inflation de textes réglementaires, notamment dans le secteur de l’alimentation. De son côté, Jean-François Clédel, président du Médef Gironde, s’est inquiété des effets du compte pénibilité. « Sachez qu’il y a peu de précédents d’une telle volonté politique de simplification administrative et de faire en sorte qu’elle se traduise en actes », a mis en exergue le préfet d’Aquitaine, Michel Delpuech.

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