Les artisans du bâtiment aquitains sur le pied de guerre


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 18/01/2013 PAR Claude-Hélène Yvard

Les peintres, menuisiers, électriciens et maçons manifestent rarement. La dernière fois, à Périgueux, c’était en 2002, déjà pour le maintien de la TVA à 5,5 sur les travaux de rénovation. Ce vendredi matin, ils étaient 150 artisans du bâtiment périgourdins à avoir répondu à la journée d’action nationale voulue par la Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment.
Dès 7 h 30, ils étaient sur le pied de guerre postés aux principales entrées de l’agglomération périgourdine, diffusant des tracts aux automobilistes, plutôt compréhensifs. La manifestation a occasionné des ralentissements mais finalement peu d’embouteillages. « Nous avons voulu marquer les esprits au niveau local. Et nous avons plutôt le sentiment d’être compris par la population. Le secteur du bâtiment, c’est 4500 entreprises en Dordogne, en majorité des petites. Depuis le début de la crise, les artisans ont tout fait pour conserver leurs salariés, mais pour certains, cela n’est plus possible, » explique Patrick Meynier, président de la Capeb Dordogne qui compte 750 adhérents.
Pour bon nombre d’entreprises du bâtiment, la situation devient intenable  : les commandes se raréfient, les trésoreries sont au plus bas, les banques rechignent à prêter. Les artisans du bâtiment réclament un retour de la TVA à 5,5 % et dénoncent la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs. « Ils ne paient ni les charges d’une entreprise, ni la TVA, ne contribuent pas à la transmission des savoir-faire, ni à la formation, » souligne Jean-Marie Carton, artisan plombier à Périgueux et vice-président national de la Capeb. « Autre point, le crédit d’impôt de compétitivité ne profitera pas aux artisans travaillant seuls. » En Dordogne, la moitié des entreprises artisanales du bâtiment n’ont pas de salarié.  Les artisans du bâtiment demandent une lutte plus accrue du travail clandestin, notamment en accentuant les controles en soirée et le week end. 

300 artisans expriment leur ras le bol à BordeauxUne délégation a été reçue par Jean-Louis Amat, secrétaire général de la préfecture avant qu’un petit groupe prenne la direction de Bordeaux pour se joindre à la manifestation régionale. La Capeb de la Gironde, fort de son millier d’adhérents sur les 10 000 entreprises du secteur, a été réjoint par les cinq délégations venues en bus des Pyrénées -Atlantiques, des Landes et du Lot et Garonne. Une délégation représentant les cinq départements, menée par le Landais Patrick Lalanne, a été reçue pendant plus d’une heure par le préfet de Région. « Nous avons eu une écoute attentive du représentant de l’Etat. Ce fut un entretien positif où chacun a pu s’exprimer. Il a été sensible à la question des emplois dans nos petites entreprises et à la question des auto entrepreneurs qui entrent en concurrence directe avec bon nombre d’artisans », estime Patrick Meynier. La question du recours à de la main d’oeuvre espagnole a aussi été évoquée. Au même moment à Paris, les Capeb de l’Ile de France manifestaient devant l’Assemblée nationale pour réclamer des mesures urgentes et Patrick Liébus, président national sera reçu par le Président de la République début février.

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