La nouvelle donne territoriale figurait en toile de fond à ce rendez vous et l’on sait qu’elle va consacrer la prééminence de la Métropole dans le paysage institutionnel français, revu et corrigé par la réforme en cours d’élaboration. L’objectif poursuivi, selon les termes mêmes du communiqué et de la déclaration commune est « d’affirmer la volonté d’une véritable « alliance métropolitaine ». L’enjeu est considérable dans une France qui doit refonder les bases d’une économie dynamique : accélérer la capacité d’innovation, et permettre un « développement harmonieux et solidaire des territoires ». Derrière ces mots, de bon aloi, le partenariat qui se dessine met en évidence une volonté de contractualiser les moyens au service des territoires. En quelque sorte, pour les CCI métropolitaines, d’apporter leur capacité d’expertise au bénéfice de ces lieux de pouvoir renforcés que sont les grandes agglomérations. A cet égard Pierre Goguet n’a pas manqué de rappeler que la CCI de Bordeaux, en 2012, avait signé une convention cadre avec la CUB, la Communauté Urbaine de Bordeaux pour lui apporter des compétences, de l’expertise. Le modèle bordelais a semble-t-il séduit ce nouveau cénacle métropolitain puisque une équipe va se pencher sur une série de sujets d’intérêt commun.
Une déclaration commune politiques-élus consulairesParmi les cinq points constitutifs de la déclaration commune on note l’ambition, ce qui n’est pas rien, « d’instaurer une gouvernance partagée sur les grandes orientations économiques entre les acteurs clés du territoire métropolitain », de contribuer pleinement à la définition des stratégies territoriales dans le cadre des nouveaux contrats de plan Etat Région, de contribuer au débat sur la délimitation des régions afin que soient pris en compte les relations économiques existantes, de renforcer, par cette alliance entre futures Métropoles et CCI Métropolitaines, leur positionnement et leur compétitivité sur l’échiquier européen… »
La présence de la plupart des numéros 1 des métropoles à cette réunion Alain Juppé, Gérard Collomb (Grand Lyon) Johanna Rolland (Nantes Métropole) Jean-Luc Moudenc (Toulouse Métropole), Robert Herrmann (CU de Strasbourg), Emmanuel Couet (Rennes Métropole), Frédéric Sanchez (Rouen métropole) entre autres témoigne, au-delà des étiquettes politiques, des fortes convergences de ces décideurs métropolitains pour affirmer leur poids spécifique, notamment face aux Régions, à un moment où le pouvoir central se prépare à renforcer leurs prérogatives.