Les drones prennent leur envol à Pau


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/03/2016 PAR Jean-Jacques Nicomette

Pour les « start-up », les drones représentent un nouvel El Dorado. « Notre pays a été l’un des premiers au monde à se doter d’une règlementation spécifique permettant l’usage d’appareils civils à des fins commerciales et industrielles » rappelle-t-on au ministère de l’Ecologie et du développement durable.

Une initiative qui a porté ses fruits. Fin 2012, une cinquantaine d’entreprises s’étaient positionnées en France sur ce créneau. Trois ans plus tard, elles étaient plus de 2 300, le plus souvent de petite taille. C’est-à-dire de moins de dix salariés.
Par contre, elles mettaient en oeuvre plus de 4 200 types de drones et fournissaient du travail à 6 500 personnes. Tout cela pour un chiffre d’affaires estimé à 85 millions d’euros. Les choses ne font que commencer. A l’horizon 2020, ce secteur pourrait représenter 10 000 à 15 000 emplois.

Torchères, méthaniers et sites sensiblesDans la majorité des cas, les appareils mis en service au-dessus de nos têtes sont utilisés pour des activités de prise de vues. Que ce soit par les médias, pour les besoins du cinéma ou encore à des fins publicitaires.
Mais d’autres usages se développent : 20% des drones en service servent par exemple à inspecter des infrastructures et des chantiers. Les appareils réalisés par Xamen Technologies en fournissent un exemple à Pau.

« De grands groupes comme Total, Engie, ou l’armateur danois Maersk utilisent déjà notre technologie pour des missions diverses telles que l’inspection de torchères, de cuves et de réservoirs ou des surveillances de pollution (identification et concentration de gaz) »  indique Philippe Barthomeuf, le fondateur de l’entreprise. Tout évoquant le test réalisé dernièrement par Maersk pour livrer un colis sur un navire méthanier à l’aide d’un drone capable de voler dans un environnement difficile.

Un essai particulièrement intéressant lorsque l’on sait que l’affrètement d’une barge utilisée pour livrer par exemple des pièces détachées à bord d’un bateau se trouvant en mer coûte au bas mot entre 1 000 et 3 000 dollar. Et que, mises bout à bout, ces économies peuvent s’avérer conséquentes.

Pour une règlementation « intelligente »D’autres exemples de taches pouvant être réalisées rapidement et en toutes sécurité dans des zones difficiles d’accès sont évoqués par la PME paloise. Comme le recours aux drones pour réaliser un diagnostic thermique de bâtiments de grande taille : hôpitaux, groupes scolaires, lotissements etc. Ou encore l’inspection de panneaux solaires.Plus de 2 300 entreprises opérateurs de drones existent aujourd'hui en France

Alors que les drones sont également utilisés dans notre pays pour surveiller des carrières et qu’ils commencent modestement à être employés pour des usages  agricoles (5% des cas), les pistes sont en fait nombreuses. Même si bien des interlocuteurs sont encore à convaincre, en particulier chez les grands donneurs d’ordre industriels. C’est ce qu’a rappelé à Pau à Alain Vidalies l’un des représentants de la Fédération professionnelle du drone civil.
Un point de vue qui n’empêche pas le Secrétaire d’Etat de souligner les progrès accomplis dans notre pays, ni le souhait des pouvoirs publics de mettre en place une règlementation « tolérante et intelligente ».

Cette volonté s’exprime notamment par la mise en place depuis juin 2015 d’un Conseil pour les drones civils dans lequel on retrouve aussi bien les constructeurs et les exploitants, que les industriels, les gestionnaires de réseaux et divers utilisateurs aux côtés des services de l’Etat. Son but étant de repérer les « verrous » qui s’opposent à l’usage des drones, examiner l’ensemble des questions liées à la sécurité de ces appareils, et promouvoir la filière.

Le défi des longues distancesCar les chantiers ne manquent pas. « La filière doit répondre aujourd’hui à un besoin identifié, commun chez les grands donneurs d’ordre tels que la SNCF, ERDF, RTE, GRTgaz, ou encore Engie  » expliquent ainsi les pouvoirs publics. «  Il s’agit de la capacité à surveiller sur de grandes distance des réseaux linéaires, telles des lignes à haute tension ou des voies ferrées. Cet enjeu présente une complexité jamais abordée jusqu’alors : survol de zones peuplées, maintien du contrôle à distance, besoin de vol autonome, insertion dans les basses couches du transport aérien etc. »

Dans le même temps, depuis décembre 2015, deux arrêtés ont assoupli la règlementation s’appliquant aux drones professionnels civils, en particulier en ce qui concerne le survol des zones peuplées.
Enfin, une campagne vient tout juste d’être lancée sur les réseaux sociaux pour sensibiliser le grand public aux règles d’usage des drones de loisir : « Je ne survole pas les autres personnes… Je ne perds jamais mon drone de vue et je ne l’utilise pas la nuit… Je ne survole pas de site sensible ou protégé… Je n’utilise pas mon drone à proximité d’un aéroport… ».

De simples questions de bon sens. Comme la route, le ciel se partage.

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