Forum 33: Les entreprises coopératives, le modèle de demain?


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/04/2013 PAR Solène MÉRIC

Les coopératives, c’est tout un monde. Cela dit qu’elles soient des coopératives d’entreprises comme le sont les coopératives agricoles, d’artisans ou de commerçants ou des coopératives de productions comme les SCOP (Sociétés Coopératives et Participatives), les SCIC (Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif) ou les SCAE (Sociétés Coopératives d’Activités et d’Emploi), elles ont toutes pour points communs les différenciant des autres entreprises, une gouvernance basée sur le principe démocratique: «une personne, une voix».
Autres particularités de ces entités relevées par Caroline Noett, secrétaire générale de Coop FR, «les coopératives permettent de répondre à un besoin collectif des coopérateurs», et sont conçues de par leur statut juridique dans «un esprit de pérennité de la structure grâce à l’obligation de la création de réserves impartageables». En d’autres termes les coopérateurs peuvent se succéder sans remettre en cause l’existence de l’entreprise coopérative elle-même.
Trois principes de base qui ont un certain succès puisque en France les entreprises coopératives ce sont 21000 entreprises représentant un million de salariés et près de 288 milliards d’euros de chiffre d’affaire cumulé.

« L’humain avant tout »Concernant plus précisément les sociétés de coopératives de production (les scop), leur spécificité demeure dans le fait «qu’elles sont majoritairement détenues par les salariés eux-mêmes, sans qu’aucun ne puisse être à lui seul actionnaire majoritaire», explique Patrick Lenancker, le Président de la Confédération générale des SCOP. En France, elles sont environ 2050 SA ou SARL à avoir opté pour une forme coopérative.
Parmi elles, plusieurs entrepreneurs girondins sont venus témoigner de leurs expériences et de leur choix d’opter pour le statut de SCOP, faisant ainsi leur entrée du côté social et solidaire de l’économie. De ces témoignages, ce sont des valeurs fortes qui ressortent: démocratie, transparence, participation, décision collective, échange. Bref « l’humain avant tout »… sans pour autant empêcher le développement de ces sociétés. La société Aquabio le démontre fort bien: devenue SCOP en 2004 avec huit salariés, elle en compte aujourd’hui une cinquantaine.

Pérénisation des entreprisesAutre atout des SCOP: même si elles ne sont pas épargnées par la crise, elles y sont statistiquement plus résistantes. Pour Patrick Lenancker, trois critères intrinsèques au statut de SCOP expliquent cette résilience. D’abord, «la confiance des salariés» du fait de l’existence d’un réel collectif au sein de l’entreprise; ensuite, une «transparence» de longue durée sur la situation de la société et enfin «la cohérence» des actions puisque décidées de manière stratégique collective et partagée.
Trois qualités auquelles il ajoute, également,  «l’obligation légale de réserves impartageables qui permet de mieux passer les moments difficiles». Et d’autant plus, que là où la loi impose une mise en réserve impartageable de 16% des résultats, la réalité démontre que les coopérateurs font en moyenne des réserves à hauteur de 40% de leur résultat.

Efficacité économique, exemplarité sociale, atout pour la pérennisation des entreprises sur le sol français, les SCOP et plus globalement les coopératives, collectionnent les bons points. De quoi justifier la prochaine proposition de loi sur l’Economie sociale et solidaire qui envisage de faciliter la reprise d’une entreprise saine en SCOP par ses salariés. Un enjeu de la transmission important au regard des 50 000 PME et PMI dont les dirigeants ont plus de 55 ans et sont sans certitude sur l’avenir de leur entreprise.

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