Les papeteries de Condat sur de bons rails


Quinze mois après le lancement d'un plan de sauvetage, les papeteries de Condat vivent un vrai retournement de situation avec la transformation de la ligne 8.

La ligne 8 est destinée à fabriquer un papier pour étiquettes adhésivesClaude-Hélène Yvard | Aqui
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/05/2021 PAR Claude-Hélène Yvard

Grâce au virage pris en février 2020, les papeteries de Condat au Lardin-Saint-Lazare (24), sont en passe de redevenir un véritable atout économique pour le territoire. Ce site industriel qui emploie 420 personnes, après avoir été un temps menacé, est en passe d’être pérennisé grâce à de lourds investissements. Mercredi le préfet a pu se rendre compte de l’avancée du chantier de la ligne 8, complètement transformée, destinée à la nouvelle production de papier cristal pour les étiquettes adhésives. Cette diversification devrait permettre de gagner de nouveaux marchés.

Désormais, les papeteries de Condat, au Lardin Saint Lazare (24) regardent l’avenir avec une sérénité. Après de longs mois d’inquiétude, le site périgourdin qui emploie actuellement 420 personnes, connait un « véritable retournement », selon l’expression utilisée par le préfet Frédéric Périssat, en visite mercredi à l’usine.
Accompagné par Nadine Monteil, la sous-préfète de Sarlat, il est venu se rendre compte sur place de l’avancée du chantier de la ligne 8, destinée d’ici quelques semaines à une production de papier cristal pour étiquettes adhésives, appelé aussi glassine. Il y a un an et demi, le site était au bord du précipice et la crainte d’un séisme social était réel. Aujourd’hui, comme le précise Stéphane de Gelis à la tête de l’usine depuis 2018, « désormais, on va donner une partie de notre production en interne au sein du groupe. A terme, on va devenir une racine dans l’arbre Lecta. On va développer d’autres marchés. On ne s’interdit pas d’autres projets, bien au contraire. » Le groupe espagnol Lecta est leader dans la fabrication et la distribution de papiers spéciaux pour étiquettes et emballages souples. 

Pérennisation des emplois

Pour sortir de cette situation qui était jugée catastrophique par bon nombre d’observateurs, il a fallu concrétiser un plan d’investissement qui s’élève à 80 millions d’euros. La reconversion de la ligne 8, dont le chantier est en cours d’achèvement, implique un changement de process industriel, de la formation des personnels mais les équipes seront fin prêtes d’ici quelques jours.  » Notre produit traditionnel était le papier couché, qui subit une forte concurrence internationale. Il y a eu sur ce marché des fermetures de sites, dont celui de Bessé-sur Braye (72) en France et aussi en Europe  » . Le papier pour les étiquettes adhésives est un créneau plus porteur dans un marché en pleine expansion avec le colisage, précise Stéphane de Gelis. Rien n’aurait pu se faire sans le soutien de l’Etat et de la Région-Nouvelle Aquitaine.
La Région a apporté une aide de 20 millions d’euros sous la forme d’un prêt public à taux zéro et a accompagné l’entreprise dans la formation des collaborateurs au nouveau process. Quant au calendrier, il s’accélère.  » Sur la ligne 8, la phase de montage est quasi achevée, on va passer en équipes à partir du 31 mai. On débutera la calandre pour des phases de tests à partir de la mi-juillet et l’entrée en phase de production de la ligne 8 va se faire progressivement « , poursuit Stéphane de Gelis. Un des objectifs de ce plan était la pérennisation des emplois, car Condat, c’est 420 salariés et environ 1800 emplois induits. « Aujourd’hui avec 420 salariés, nous pouvons fonctionner, mais en raison de notre pyramide des âges, 150 personnes ont plus de 50 ans, nous recrutons une quinzaine de persones par an en contrat de qualification, pour remplacer les départs à la retraite ». 

Virage industriel

En moins de deux ans, le site périgourdin est parvenu à améliorer ses indicateurs opérationnels : sécurité, qualité, absentéisme et est parvenu à construire un nouveau projet économique et industriel. Le plan de relance de Condat s’accompagne aussi de la construction d’une nouvelle chaudière à combustibles solides de récupération (CSR) dont le coût avoisine les 40 millions d’euros. Elle va remplacer une partie des chaudières à gaz. Sur ce dossier, l’Etat apporte une aide de 14 millions d’euros via l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Ce qui va permettre  à l’usine de gagner en productivité et de réduire les émissions de dioxyde de carbone de l’ordre de 20 000 tonnes par an, soit un tiers au minimum. Il y a aussi un intérêt économique local car la matière première du combustible sera produite par des entreprises et des collectivités situées pour partie dans un rayon de moins de 50 kilomètres et très majoritairement dans un rayon de moins de 200 kilomètres. La nouvelle chaudière devrait être livrée dans un délai de 24 à 27 mois. Grâce à son virage industriel et à de lourds investissements, avec le soutien de l’Etat et de la Région, les papeteries de Condat veulent jouer un rôle de locomotive économique du territoire.

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