Pour Michel Prugue, la particularité du groupe, c’est «son modèle économique fondé sur l’équilibre entre l’amont et l’aval, et entre végétal et animal». Un équilibre parfait cette année, puisque chaque secteur pèse 50% du chiffre d’affaires du groupe. Selon le Président du Groupe, c’est bien ce modèle qui permet «une grande résistance dans un contexte économique difficile» cette année encore une croissance à deux chiffres. Si le chiffre d’affaires est conforme aux attentes des dirigeants, le résultat qui affiche de tout de même 12,3 M€, déçoit un peu. «Dans l’idéal on devrait approcher les 18 M€», souligne Thierry Blandinières. Un écart que le Directeur général vit cependant «sereinement» puisque «les 6M€ qui manquent sont dus à l’indexation des coûts de la filière de production animale». Un système qui protège les éleveurs de l’augmentation des céréales, mais que la grande distribution met environ 3 mois à répercuter sur le consommateur.
Bonne santé des métiers de l’amontUne hausse des cours que par ailleurs Michel Prugue, Président d’ «une coopérative polyvalente et dans laquelle la majorité des adhérents pratiquent la polyculture», ne trouve pas «choquante». Et pour cause, c’est cette hausse qui explique, en partie, la bonne santé des métiers de l’amont du groupe. Une bonne santé qui perdure grâce aussi aux relais de croissance mis en place. Thierry Blandinières cite en exemple l’installation il y a 2 ans d’une usine de semence en Ukraine. Déjà saturée, le groupe s’interroge sur un possible agrandissement.
Autre métier stratégique pour le groupe : l’aliment. Celui-ci fait l’objet d’une mutualisation des moyens de collecte avec d’autres coopératives. Cinq usines en font déjà partie pour une collecte totale de 650 000 t. Pour le directeur général, l’objectif de ce grand pôle est de réduire les coûts logistiques pour la collecte et le séchage du maïs, et limiter les trajets de liaison pour les agriculteurs. «Une manière de compenser en partie la volatilité des coûts. »
Gastronomie: la montée en gammeQuant à l’aval les relais de croissance sont eux aussi placés ou en prévision pour les années à venir. Delpeyrat, qui a gagné ses galons de référent de la gastronomie du Sud Ouest vise désormais la gastronomie française en s’ouvrant, pour l’heure, au saumon fumé et au caviar. Une manière aussi de «monter en gamme et de tirer vers le haut le Foie gras et le Jambon de Bayonne», souligne Thierry Blandinières, également PDG de Delpeyrat.
Autre projet en cours sur le foie gras : la création d’une salle blanche sur le site de transformation de Saint Pierre du Mont afin de conserver les volumes tout en fabriquant «un produit extra frais, avec des DLC de 18 mois voire 3 ans. Là encore c’est une montée en gamme» souligne Thierry Blandinières. Mise en route au second semestre 2013.
Capter les opportunitésRelais de croissance encore sur la volaille. Avec Fermiers du Sud Ouest là encore l’idée est de créer un grand pôle recentré sur le sud-ouest qui organise la filière de l’amont aux abattoirs tout en développant la marque Saint Sever auprès des consommateurs de la grande distibution. Dans ce cadre, Maïsadour s’est lancé dans la structuration de Fermiers du Périgord, avec la reprise, début 2012, d’une entreprise en grandes difficultés à Terrasson. Le projet de relance de la production, un peu ralenti par la crise, s’accompagnera de la création d’un abattoir d’ici 2015.
Enfin, le groupe qui promettait l’an dernier de «muscler l’international» vient de mettre en place une direction transversale spécifique, chargée « d’être les yeux et les oreilles» de la coopérative pour capter d’éventuelles opportunités sur les marchés étrangers, tant sur l’amont que sur l’aval. De l’Amérique du Nord à l’Europe de l’Est en passant par l’Afrique, le groupe coopératif continue de placer ses pions pour les années à venir.