« Nous nous bagarrons comme des fous pour placer nos jeunes » Yohan David, président délégué de la Mission locale de Bordeaux


Mathieu Begaud
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 01/06/2020 PAR Sybille Rousseau

16 488. C’est le nombre de contacts pris par les conseillers de la mission locale de Bordeaux entre le 17 mars et le 11 mai auprès de 1 766 jeunes dont 263 issus des Quartiers Prioritaires de la Ville. « A l’annonce des mesures du gouvernement pour lutter contre la pandémie du Covid-19, nous avons immédiatement réagi, souligne Yohan David, président déléguée de la Mission locale de Bordeaux. En effet, nos 60 conseillers ont, du jour au lendemain, travaillé de chez eux et en deux jours de temps ils étaient quasiment tous opérationnels. » Cette réactivité était indispensable pour ne laisser aucun jeune au bord de la route. « Notre accompagnement est un accompagnement global. Certes, nous les aidons à trouver leur voie professionnelle mais nous répondons également à des besoins et des demandes liés à la santé, au logement… », détaille l’adjoint au maire en charge de l’emploi et de l’insertion professionnelle.

« Une énorme surprise »
Pendant toute la durée du confinement, 400 entretiens par semaine ont pu être réalisés. « La Direccte nous a donné son accord pour effectuer des entretiens téléphoniques. A partir de ce moment-là, nos conseillers n’ont pas cessé de faire preuve de bienveillance à l’égard de nos jeunes et de les accompagner au mieux ». En effet, à coup de SMS, e-mail, appels téléphoniques le lien entre conseiller et jeune n’a pas été rompu. « Bien au contraire. Nous avons pu joindre quasiment 100 % de nos jeunes ce qui est une énorme surprise ». Il faut dire également que pendant ces huit semaines confinées, la Mission locale était le seul contact institutionnel pour eux. « Nous sentions à leur voix qu’ils étaient contents de notre appel. » Ces entretiens ont été réalisés par téléphone car « nous ne voulions pas utiliser tout leur réseau internet. Et oui nous avons su nous adapter afin de répondre au mieux à leurs besoins. Idem pour les SMS, nous avons fait en sorte d’envoyer des fichiers légers connaissant, pour certains d’entre eux, leur faible réseau internet. »

Des acteurs du territoire en appui
Pendant cette période, la Mission locale n’a pas travaillé seule. « Nous nous sommes, encore plus que d’habitude, appuyés sur un réseau local d’acteurs du territoire. Par exemple, pour les colis alimentaires avec des associations de terrain ou encore pour les aides financières les jeunes pouvaient se rendre physiquement au CCAS pour les retirer ». Mi-mars, la première crainte des jeunes était l’arrêt des aides financières. « Ils étaient inquiets. Surtout ceux qui étaient entrés dans un dispositif et ceux en apprentissage avec une période en entreprise annulée. » Plus de 300 000 euros ont ainsi été débloqués et versés sous la forme d’allocations entre le 17 mars et le 30 avril. 
Aujourd’hui, la question qui brûle les lèvres de tous ces conseillers est « de quelle manière nous allons retrouver nos jeunes physiquement dans nos murs ? » En effet, pour l’heure, même si le confinement a été levé, les mesures d’accueil des Missions locales n’ont pas encore été établies. Donc l’interrogation demeure encore aujourd’hui, même si d’ores et déjà Yohan David a bien l’intention de rouvrir le cyberespace emploi. Et autre question, comment attirer de nouveaux jeunes ? « En Ile de France, nos homologues ont inséré dans les quittances de loyer des bailleurs sociaux un flyer en plusieurs langues présentant les opérations emploi de la Mission locale. Une initiative que nous souhaitons mettre en place chez nous ». Pendant le confinement, accueillir de nouveaux jeunes était bien entendu compliqué. Toutefois, « nous avons réussi à en inscrire 135 nouveaux, grâce aux bouches à oreilles, c’était vraiment inespéré ! »

Retour à l’emploi, la réactivité de mise
Après cette parenthèse inédite, l’heure est au retour à l’emploi pour tous ces jeunes accompagnés. « Et la consigne du maire est claire, assure Yohan David. Il ne faut rater aucun emploi à la veille d’une période de licenciements massifs ! D’où mes entretiens quotidiens actuellement avec les DRH des entreprises et les acteurs économiques du territoire ». Et les 60 conseillers vont devoir s’adapter à une autre période inédite qui couve. Habituellement, les jobs d’été sont pourvus en mars-avril, mais à cause du confinement aucune offre n’a été proposée. « Les sites touristiques, l’hôtellerie-restauration, les secteurs qui recrutent pour l’été étaient en stand-by. Là, ils vont de nouveau être opérationnels et vont déposer leur offre pour accueillir un salarié quasiment le jour-même. Il va falloir être hyper réactif. L’enjeu est colossal pour limiter l’impact négatif de ce confinement. » Ainsi, du 16 au 19 juin prochain, la Maison de l’Emploi organise son 13ème Salon du Recrutement en Alternance 100 % en ligne. Afin de bénéficier d’entretiens téléphoniques avec de potentiels recruteurs, il est indispensable de s’inscrire avant le 15 juin. Aussi, pour faciliter l’insertion dans l’emploi, la mairie de Bordeaux a décidé de mettre la main à la poche pour aider financièrement les jeunes à payer leur BAFA pour prétendre à un poste d’animateur pour l’été. « Vraiment, aujourd’hui, nous nous bagarrons comme des fous pour tenter de placer nos jeunes, qu’ils n’hésitent à venir ou revenir vers nous, nous les accompagnerons avec bienveillance », conclut l’élu.

Plus d’infos : Mission locale de Bordeaux – contact@missionlocalebordeaux.fr – 05 56 79 97 20 – https://www.emploi-bordeaux.fr/partenaires/mission-locale-de-bordeaux/https://www.facebook.com/missionlocale.bordeaux/

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