Nouvelle-Aquitaine et Vienne : courant porteur pour EDF


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Temps de lecture 10 min

Publication PUBLIÉ LE 31/01/2020 PAR Julien PRIVAT

Les débuts d’année sont devenus des rendez-vous traditionnels. Pour EDF, c’est l’occasion d’organiser un point médiatique afin de revenir sur leurs actualités régionales et départementales. Au niveau de l’emploi, l’entreprise fournisseuse et productrice d’électricité est le deuxième employeur privé de la région avec près de 9 000 salariés. Pour le département de la Vienne, il s’agit du premier, notamment autour du site de la centrale nucléaire de Civaux. A Poitiers, Martin Leÿs, délégué régional d’EDF Nouvelle-Aquitaine, Mickaël Gevrey, directeur de la CNPE (centre nucléaire de production d’électricité) de Civaux, Philippe Chadeyron, représentant territorial EDF à la Délégation Régionale Nouvelle-Aquitaine, Mathieu Favreau, directeur de l’agence commerciale Poitou-Charentes Dalkia (filiale d’EDF) sont donc venus faire un point sur les activités d’EDF. L’occasion aussi de faire un focus sur le département. 

 « Nous misons sur de la production d’électricité bas carbone en vue de l’urgence climatique. Notre priorité est le développement d’énergie renouvelable. Vous savez en France nous polluons 17 fois moins que la plupart des pays pour produire de l’électricité. Nous émettons moins de CO2 que les directives européennes », indique en introduction Martin Leÿs, le délégué régional d’EDF Nouvelle-Aquitaine. Selon les chiffres d’EDF, en France, la production d’électricité se fait à 97% sans émission de CO2. En région Nouvelle-Aquitaine, le mix de production bas carbone se traduit par le nucléaire avec les centrales de Blaye (Gironde) et de Civaux (Vienne), par l’hydraulique avec une production de 1200 MW (essentiellement dans le Limousin), par le photovoltaïque sur les parcs de Gabardan (Landes), du Fouilloux (Charente-Maritime), du Blayais (Gironde). EDF exploite également onze réseaux de chaleur sur l’ensemble du territoire régional. Le délégué régional ne cache pas les ambitions de son groupe : « L’objectif reste les émissions neutres à l’horizon 2050. Notre PPE (NDLR : programmation pluriannuelle de l’énergie) s’intéresse à la réglementation environnementale. Il nous permet d’avoir une vision sur l’avenir et nos projets jusqu’en 2028. En Nouvelle-Aquitaine, EDF accuse un retard sur l’éolien. Hormis deux parcs en Deux-Sèvres, le producteur et fournisseur d’électricité n’en a pas. « Si nous voulons descendre la part de production d’électricité par le nucléaire en-dessous des 50%, il va bien falloir développer l’éolien. Même si actuellement, il y a un rejet de la population envers cette manière de produire de l’électricité ». L’Etat a relancé en 2019 les parcs éoliens marins. EDF compte bien s’investir dans ces projets. Sur sept, qui ont été validés, l’entreprise en a remporté quatre. Elle espère aussi se positionner sur le futur parc au large de l’île de d’Oléron, en promettant de respecter le parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis. 

L’accélération de la transition énergétique et solidaire s’est traduite par la signature d’une convention entre la région et EDF. Alain Rousset, président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, et Jean-Bernard Levy, président-directeur général du Groupe EDF, l’ont signée le 21 juin dernier autour de thématiques comme les prospectives sue les efficacités énergétiques et le développement des énergies renouvelables, l’innovation, la décarbonation des usages (mobilités électrique et hydrogène), le développement territorial économique et environnemental, l’orientation, la formation et l’emploi. « Nous sommes le premier groupe énergétique à accompagner la transition énergétique en Nouvelle-Aquitaine », se targue Martin Leÿs. Dans la Vienne, il rappelle qu’il travaille en collaboration avec l’entreprise Forsee Power qui conçoit, fabrique des batteries pour les transports lourds, comme les bus et les camions entre autre. D’ici 2030, le délégué régional d’EDF Nouvelle-Aquitaine signale que 100% de leur flotte de véhicules de service seront électriques.  

Sur le territoire, EDF apporte son soutien dans de nombreux domaines comme l’économie, l’innovation, l’éducation, l’insertion, la culture, le sport et le handicap, la biodiversité. « Nous avons été mécène de l’exposition Traversées Kimsooj. Nous participons aussi actuellement à l’exposition Climat et océan au musée maritime de La Rochelle (NDLR jusqu’au 31 mars). Pour la biodiversité, nous sommes partenaires du Festival International du Film ornithologique de Ménigoutte. C’est important et essentiel pour nous de nous engager sur le territoire », explique-t-il.

La centrale nucléaire de Civaux (Vienne) est la dernière construite en France. Avec ses deux réacteurs, elle produit en électricité la moitié de la consommation de la Nouvelle-Aquitaine

Une année record pour la centrale nucléaire de Civaux

Ce rendez-vous était surtout l’occasion de faire un focus sur la Centrale nucléaire de Civaux (Vienne) avec son directeur Mickaël Gevrey. Cette centrale composée de 2 réacteurs, les deux derniers mis en service, ont aujourd’hui 20 ans. Pour le site, 2019 est une année faste en production d’énergie. « C’est la deuxième performance historique depuis 13 ans, au terme d’une année atypique avec un seul arrêt de maintenance programmé cet été », précise le directeur. Au total 22,14 milliards de kWh ont été produits à Civaux, soit 6% de la production électro-nucléaire de France (4% de l’électricité totale) ce qui correspond à la moitié de la consommation d’électricité de la Nouvelle-Aquitaine. A la centrale, ouverte 24h sur 24, et 7 jours sur 7, 1 200 personnes travaillent. 900 personnes d’EDF, 300 d’entreprises extérieures. Il s’agit du premier employeur de la Vienne. En 2019, à Civaux, il y a eu 14 nouvelles embauches, dont 8 ex-alternants. L’alternance, un domaine où EDF s’engage. Il y en avait 48 au total en décembre dernier, dont 25 avaient débuté à la rentrée 2019. Concernant la formation professionnelle, ce sont 10 millions d’euros qui ont été dépensés en 2019 pour 75 000 heures de formations, soit trois semaines pour chaque salarié de Civaux.

Pour l’année 2019, la centrale nucléaire de Civaux a connu quelques événements marquants. Tout d’abord la mise en service des diesels d’ultime secours. Une mesure post-Fukushima voulue par l’Agence de sûreté nucléaire (ASN). « Nous continuons en permanence à faire progresser ces enjeux de sûreté », précise le directeur qui souhaite une transparence la plus claire possible. Le 25 août dernier, il y a eu un arrêt automatique du réacteur. « sans incidence sur la sûreté », assure Mickaël Gevrey. Un bruit important s’est fait entendre par les riverains, un peu paniqués. « Cela peut arriver. Il s’agit du principe de la cocotte minute. La soupape de sécurité s’ouvre sauf que comme dans ce cas-là, elle pèse plusieurs tonnes, elle génère un bruit important. Je peux comprendre l’appréhension chez les riverains. D’autant plus que cet incident s’est passé à 4 heures du matin. Une fois que la vapeur s’est échappée, nous avons tout vérifié avant de faire repartir l’installation. » Autre point, le PPI (plan particulier d’intervention) mis en place avec la Préfecture de la Vienne a été élargi à 20 kilomètres. Une augmentation de 26 communes et de 30 000 habitants. En septembre dernier, une campagne de distribution de comprimés d’iode stable a été menée. 

Autre point avec lequel a dû fonctionner la centrale de Civaux, qui devient récurrent, la période d’étiage, c’est-à-dire de débit minimal d’un cours d’eau. « Tous les ans nous sommes confrontés à une période d’étiage importante de juin à octobre. Quand la centrale a été conçue, ce paramètre a été pris en compte. Elle est conçue par rapport à cela. Nous savions que nous ne pouvions pas l’exploiter sans interruption », confie Mickaël Gervey. Il n’y a pas eu d’incidence donc sur le fonctionnement des installations et la production d’électricité. La gestion de la ressource en eau de la Vienne a été optimisée par la centrale. 

Une centrale sous contrôle

Le site reste sous étroite surveillance. Celle de l’ASN qui a inspecté à 21 reprises la CNPE de Civaux. Il y a aussi eu des exercices de gestion de crise (10) ou incendie (33). Deux inspections majeures ont été menées. Elles ont souligné la qualité du travail réalisé. « Pendant trois semaines, des inspecteurs venant de partout dans le monde ont contrôlé les installations et tous les champs de sûreté. Ils nous ont transmis leurs remarques. Leur bilan est très positif », commente Mickaël Gevrey. 4 recommandations, 14 suggestions, 6 bonnes pratiques et 16 bonnes performances, voilà le bilan de cette évaluation internationale OSART pilotée par 15 experts de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) entre fin septembre et mi-octobre. 

En 2019, la centrale de Civaux a parrainé le dispositif « 100 chances, 100 emplois ». « Ce dispositif a été mis en place au niveau local en milieu rural. Nous avons coaché des personnes en marge du système pour les confronter au monde du travail et au monde économique », précise le directeur de la CNPE de Civaux. Douze jeunes ont été aidés au mois de novembre dernier. « C’est une expérience à renouveler. A mon avis, c’est positif pour les jeunes et pour le tissu économique local qui a parfois du mal à trouver de la main d’œuvre bien formée ».

Côté investissement, l’an dernier, ce sont 63,7 millions d’euros qui ont été investis par Civaux dont 27% au bénéficie de l’économie régionale. Une part qui tombe à 9% pour l’économie locale, soit 5,7 millions d’euros concentrés notamment sur la construction du deuxième bâtiment de la FARN (la Force d’Action Rapide du Nucléaire). Sans oublier les 70 millions d’euros d’impôts de taxes et de redevances, dont la moitié est reversée aux collectivités locales et territoriales. 

Perspectives de la centrale de Civaux

« 2020 sera une année différente pour nous. Il y aura une forte activité industrielle avec deux arrêts de maintenance entre mi-mars et juin et mi-septembre et décembre », indique le directeur de la centrale. Ces interruptions vont entraîner un nombre record de salariés présents sur le site.  « Nous en attendons de 2 à 3 000 en pic d’activité ». L’enveloppe investissements et dépenses sera plus conséquente, elle passe à plus de 100 millions d’euros pour 2020. Cette année, Civaux va avoir une inspection de grande ampleur fin juin. « Une inspection internationale de suivi des recommandations de la revue de pairs (Peer Review) », précise Mickaël Gevrey. Il y aura également un exercice de crise organisé avec les pouvoirs publics les 9 et 10 juin prochains. Civaux se prépare également aux visites décennales de 2021 et 2022. 

La centrale hydraulique de Châtellerault est composée d'un barrage et d'une usine hydroélectrique.

Point sur l’hydraulique 

Autre production essentielle pour EDF dans la Vienne, le barrage hydraulique de Châtellerault situé sur le site de la Manu. Un barrage en travaux pour garantir sa sûreté à long terme et produire plus d’énergie. Les travaux ont débuté en 2018 et devraient être terminés d’ici la fin de l’année 2020 ou le début de 2021. Sur le barrage donc deux des trois clapets ont été changés. « Ils pèsent plus de 20 tonnes chacun et mesurent 14 mètres de long pour 3 mètres et demi de haut », explique Philippe Chadeyron, représentant territorial EDF à la Délégation Régionale Nouvelle-Aquitaine. Ces clapets régulent automatiquement le niveau du plan d’eau grâce à une système de flotteurs et de contrepoids. La centrale hydroélectrique va être modernisée avec le remplacement du contrôle de commande et la régulation de tension et de vitesse. « Cela va permettre d’augmenter la productivité du site de 10%. 10% d’énergie renouvelable en plus », précise-t-il. Coût des travaux : 2,6 millions d’euros. Ce site attire l’attention. Le 15 septembre dernier, lors des 200 ans de la Manu et de l’événement 24 heures à la Manu, 280 visiteurs ont pu découvrir le rôle stratégique de ce barrage hydraulique de Châtellerault. Pour les visites, 15 salariés étaient mobilisés. Sur la Vienne, la rivière, les barrages hydrauliques ont un rôle capital, tout en respectant la faune et la flore ainsi que la qualité de l’eau. Le débit de la rivière est en moyenne de 203m3/seconde. « S’il n’y avait pas de barrage, le débit serait beaucoup plus bas, assure Philippe Chadeyron. Ils ont un rôle important pour l’équilibre de la biodiversité, la faune et la flore et participent aussi à l’activité économique et touristique. » A titre informatif, les vallées de la Vienne et de la Creuse recensent 25 centrales et 28 barrages qui produisent une électricité renouvelable et permettent d’alimenter en électricité près de 115 000 habitants chaque année.  

La chaufferie de paille du quartier du Dolmen à Poitiers devrait être terminée d'ici fin mars 2020. Elle va permettre de maintenir le taux d'énergies renouvelables à 70% pour le réseau de chaleur de Poitiers

Le réseau de chaleur de Poitiers s’agrandit 

Le réseau de chaleur de Poitiers est géré par la filiale du groupe EDF, Dalkia. Un réseau en pleine expansion. « Nous accompagnons nos clients dans leur transformation énergétique en valorisant les énergies renouvelables locales et les économies d’énergie. Sur Poitiers, par exemple, nous livrons de la chaleur », explique Mathieu Favreau, directeur de l’agence commerciale Poitou-Charentes Dalkia. Ce réseau faisait partie des plus anciens (il a été créé en 1967), il va devenir le plus important de la région passant de 14 à 32 kilomètres. Il pourra desservir de 11 à 12 000 foyers. L’autre objectif, c’est de maintenir le taux d’énergies renouvelables autour des 70%. C’est pour cette raison, qu’une chaufferie de paille a été construite dans le quartier du Dolmen. « Sa construction devrait être terminée fin mars », indique Mathieu Favreau. Quant à la paille, elle viendra de l’agriculture locale. Ce genre d’installation participe à l’objectif de 50% d’énergies renouvelables sur les réseaux de chaleur d’ici dix ans. Au total, ils en exploitent 350 sur l’ensemble de la France, dont 9 sur le territoire du Poitou-Charentes. 

Les perpectives du premier producteur et fournisseur d’électricité de France sont claires et précises. Sa Recherche et son Développement sont tournés vers les énergies renouvelables. Leur dilemme reste de maintenir le niveau de production d’électricité. EDF se penche sur l’hydrogène et sur des problématiques de stockage. Pourquoi pas un jour utiliser nos batteries (notamment celles des voitures) pour stocker cette énergie et la consommer à bon escient? En attendant, EDF suscite le curiosité et ouvre souvent ses portes pour qu’on puisse visiter, découvrir comment est produite l’électricité de nos jours. Plusieurs sites présents dans la région sont référencés et conseillés par Le Routard, visite d’entreprise en France. Chaque année, sur ces sites de Nouvelle-Aquitaine, EDF accueille tout de même plus de 30 000 personnes.

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