Projet Transline : beau projet ou chimère ferroviaire ?


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/02/2013 PAR Solène MÉRIC

Equiper le massif central de lignes ferroviaires de jonction entre l’ouest et l’est de la France, et donc permettre ainsi une plus grande fluidité nationale et européenne du fret et des personnes, tel est rapidement décrit, le projet Transline porté par l’association Altro. Un projet plus qu’alléchant pour ceux qui ont déjà vécu les plaisirs d’une traversée de la France à « l’horizontale ». L’idée de la Transline : une branche Bordeaux-Lyon, envisagée via Clermont-Ferrand et Limoges avec raccordement à la LGV Sud Europe Atlantique au niveau d’Angoulême, une liaison Lyon-Nantes ainsi qu’une branche Bordeaux-Nantes via Angoulême et Poitiers par l’emprunt de la LGV SEA entre Bordeaux et Poitiers. La Transline ou un Y aplati sur le centre de la France…

« S’inscrire dans un noeud ferroviaire européen »Un projet qui a su séduire un grand nombre de collectivités désormais membres de l’association, en ce qu’il pose le rail comme structure et support de l’aménagement du territoire pour un massif central aujourd’hui déserté et qui pourrait ainsi retrouver un peu de vigueur démographique et industrielle. Mais aussi, à plus large échelle, cette Transline permettrait selon ses concepteurs d’ouvrir de nouvelles perspectives au fret et ainsi, par exemple, soutenir une relance des ports de la façade atlantiques ou encore inscrire le réseau ferroviaire français (fret et voyageur) dans une logique de liaisons ferroviaires européennes.
Concernant l’agglomération bordelaise, la CUB soutient ce projet, et fait partie des 38 membres de l’association. Pour Michel Héritié, ce soutien au projet s’explique par « la volonté de l’agglo à la fois de s’inscrire dans un nœud ferroviaire européen déjà en partie portée par le GPSO et de jouer un rôle centrale par rapport à l’arc Atlantique, en développant notamment des rapports encore plus renforcés avec la Bretagne. » D’une manière plus globale pour lui, « on ne peut pas imaginer dans les prochaines décennies que toutes ces grandes métropoles ne puissent pas bénéficier d’un réseau de communication ferroviaire entre elles ».

« Une ambition qui doit être phasable »Pour autant, si le projet paraît idyllique sur le papier, reste d’une part la question de la motivation des responsables politiques « parisiens » à se lancer dans un tel pari, les transports transversaux étant souvent considérés dans les Ministères comme «manquant de potentiel» et d’autre part, plus délicate encore, la question du financement, surtout en temps de crise. Si certains des morceaux de cette Transline, sont certes inscrits au Schéma national, le SNIT, mais sans réelle certitude pour certains des dates de réalisation effective, d’autres n’y sont tout simplement pas, comme la liaison entre Angoulême et Montluçon, pourtant indispensable, par exemple, à une liaison Bordeaux-Lyon.
Le coût total serait de 20 à 22 Mds € en incluant les projets inscrits au SNIT, soit 7 à 10 Mds €, si on ne les prend pas en compte…  Autant dire de sacrés financements. Mais l’association Altro veut rester optimiste. Considérant que les projets «se nourrissent entre eux», «il ne faut pas renoncer à l’ambition d’un aménagement équilibré du territoire ». « Les finances publiques étant ce qu’elles sont, cette ambition doit juste être phasable; se rabattre sur des petits projets c’est céder à l’illusion d’économies pour de plus grandes dépenses ultérieures», soutient Michel Caignaux.

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