Salon ITS : les voitures du futur sont déjà en Aquitaine


RB
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 01/10/2015 PAR Romain Béteille

Blanche et moderne, design futuriste, matériaux et technologies issues de l’aéronautique, du ferroviaire et du high-tech et conduite autonome : c’est sûr, le prototype « Link & Go » à l’allure d’une voiture de demain. Sans aucun relais matériel entre le volant et les roues, elle se conduit elle-même à la destination choisie via un système embarqué et des roues totalement indépendantes du reste du véhicule. Pour autant, si elle peut faire rêver le conducteur fan de science-fiction, elle n’est pas destinée à être fabriquée à grande échelle. Ce qui intéresse plus la société AKKA Technologies, qui pilote le projet depuis son lancement en 2009, c’est de vendre chaque pièce séparément, essentiellement aux constructeurs ou aux entreprises dans le secteur des transports. « Cet outil de démonstration n’est pas destiné à être vendu en l’état. On veut plutôt des briques technologiques à des industriels pour qu’ils fabriquent leurs propres véhicules ».

Le budget de l’ensemble du projet serait d’environ un million d’euros, dont 379 285 € financés par la région Aquitaine dès 2014. Le Link & Go, s’il est plutôt un rêve à désassembler qu’une voiture à conduire, a aussi servi de plateforme à un projet de recherche et développement collaboratif, Link-In-City, sorte d’« Assistant de mobilité intelligent », développé en collaboration avec des entreprises régionales : Héliléo (basée à Dax) qui a fourni un système de géolocalisation avancé et Cogniteev (Pessac), spécialiste de l’open et du big-data pour utiliser des données servant à alimenter les outils de la « voiture ».

Une voiture en kitPendant que la Link & Go se gare toute seule, une autre carrosserie, plus artisanale, tente de montrer des chromes un peu moins lustrés. Elle, c’est l’Ampool, la voiture « open source »… en kit ! Projet régional collaboratif développé avec de nombreuses entreprises ou partenaires, celle qui ressemble à une petite citadine (pour l’instant dénuée de capot) a également été fabriquée avec des matériaux composites issus de l’aéronautique. Comme le confirme Gaël Lavaud, PDG de la société GazelleTech (qui a conçu la voiture), ce projet est sans doute le plus concret des deux. « Nous comptons développer un écosystème autour de la voiture, mais le prototype est déjà presque terminé. Elle utilise dix pièces (contre 200 en moyenne pour une voiture classique) issues de la technologie aéronautique, pour en simplifier la conception. Aujourd’hui, il faut deux heures pour assembler les pièces de l’Ampool. Elle est deux fois plus légère et elle consomme 2,5 litres au 100 ».

L’arrivée de l’Ampool sur le marché n’est pas prévue avant 2017, mais les sociétés qui ont contribué au projet comptent bien sur le salon ITS pour démarcher et parler de leur projet à l’international. Son prix de lancement n’est pour l’instant qu’un objectif : on parle de 20 000 euros pour une production en petite série, et 15 000 euros à terme La phase de conception a coûté environ 80 000 euros à ce collectif d’entreprises, qui ont élaboré et conçu la voiture en à peine cinq mois. Les deux prototypes compteront sans doute parmi les stars du salon ITS. En attendant, tout semble déjà bien rouler pour elles. 

Une forte ambitionPour Alain Rousset, président de la région Aquitaine, ces deux prototypes prouvent que « l’Aquitaine est en avance sur une mobilité douce, propre, écologique et sécurisée. Le système électrique présent dans les roues du “Link & Go” sera présent demain dans nos avions. On prépare clairement l’emploi et les industries du futur. Il ne nous reste plus qu’à être encore plus innovants, et pourquoi pas à créer un living-lab pour faire en sorte que ces technologies d’avenir s’irriguent mutuellement ».  

Justement, dès le 7 octobre, différentes institutions vont profiter du salon ITS pour signer un protocole d’accord pour la création d’un nouveau « living-lab » régional, qui aura pour tâche la recherche avancée dans le domaine des « systèmes de transport intelligent ». Ce laboratoire de recherche commun devrait notamment être ouvert aux projets à dimension européenne. Les deux prototypes montrés à l’Hôtel de région, eux, feront sans nul doute partie des incontournables de cette 22e édition du Congrés mondial des systèmes de service de transports intelligents. En attendant, tout semble déjà bien rouler pour les véhicules de demain en Aquitaine, et les allées du salon compteront pas moins de… 33 entreprises implantées dans la région. 

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles