Salons viticoles : Vinexposium veut être leader… et rester à Bordeaux


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/09/2020 PAR Romain Béteille

« Il est hors de question de laisser Vinexpo Bordeaux mourir ». Ce lundi 14 septembre, le directeur de la nouvelle société Vinexposium, Rodolphe Lameyse, s’est voulu rassurant au moment de signer le « contrat de mariage ». Née d’un rapprochement entre la branche vins et spiritueux de Comexposium (entreprise d’évènementiel filiale de la Chambre de Commerce et d’Industries de la région Île-de-France et du fonds Crédit Agricole Assurances) et le bordelais Vinexpo Holding, le rapprochement « n’est pas un rachat ni une absorption car nos actifs sont à 50-50 ». Au moment de citer les actifs de Vinexposium, en revanche, les responsables ont un trou de mémoire, on sait juste que le chiffre d’affaires global est estimé à 25 millions d’euros. 

Offre élargie

« L’idée est de lancer un nouveau leader mondial bleu blanc rouge. Il y a un an et demi, nous étions concurrents au sein de l’interprofession. Or, aujourd’hui, la concurrence est mondiale. Soit nous nous positionnions ensemble, en synergie, soit les autres prenaient la place », a souligné ce matin le président de la CCI Bordeaux Gironde, Patrick Seguin. La nouvelle société, qui compte une quarantaine de collaborateurs (à Bordeaux, Paris et Madrid), a tenu ce lundi son premier Conseil d’Administration présidé par l’ancien président de Vinexpo (et ancien président de Moët Henessy) Christophe Navarre, qui n’a pas hésité à parler d' »union sacrée » face à la concurrence internationale et aux bouleversements du marché. « On a constaté une augmentation de la consommation de vin à domicile et du commerce digital. La digitalisation du marché s’est accélérée ».

Comment Vinexposium compte se placer par rapport à la concurrence, dont le salon allemand ProWein fait office de figure de proue ? Le mot clé est clairement celui de la diversification en termes d’évènements. Même si on ignore le montant global de sa force de frappe, le nouveau consortium peut compter sur un portefeuille de salons internationaux : Hong-Kong, Shangaï, New York pour Vinexpo, Be Spirit dédié aux spiritueux (en 2021 en Asie), deux salons du vin en vrac (en Chine et à Amsterdam), une offre digitale via la plateforme T@sting, les Wow Meetings (World of Organic Wines, rendez-vous d’affaires dédié aux vins bio) et Vinexposium Connect, des rencontres conjoncturelles et digitales dont la première s’est tenue en juillet dernier au sujet de la crise sanitaire.

Paris-Bordeaux 

Le salon Wine Paris, qui s’est tenu en février dernier, fait toujours office de première bataille frontale pour Vinexposium. Jusqu’à quel point ? Quelle stratégie d’expansion pour la star du renouveau de Vinexpo ? « Le danger, ce serait d’atteindre une taille telle qu’on perd en flexibilité et en capacité d’obtenir une grande valeur en termes de business. Il faudra trouver cet équilibre, mais on est en phase de croissance. Pour l’an prochain, on a déjà 5% d’exposants en plus par rapport à la première édition », a précisé Rodolphe Lameyse. « Notre but est aussi d’offrir plusieurs alternatives parce que certains producteurs et négociants ne se retrouvent pas dans les grands salons et cherchent des évènements plus intimiste. C’est là qu’on va faire jouer cette différence ». Vinexposium espère pouvoir organiser une seconde édition du 15 au 17 février 2021. 

Y compris, donc, à Bordeaux, dont la nouvelle formule de Vinexpo commence un peu à se dessiner. « C’est gravé dans le marbre dans nos accords : Vinexpo Bordeaux continuera », a précisé Patrick Seguin avant d’évoquer prudemment une annualisation de l’évènement comme une volonté conjointe. Elle pourrait se faire sous réserve bien sûr d’un accord avec la nouvelle majorité écologiste de la mairie de Bordeaux, que le président de la CCI doit rencontrer cette semaine pour évoquer le sujet. L’édition 2021 serait renouvelée par rapport au salon traditionnel organisé depuis 1981 et dont la dernière édition s’est tenue en mai 2019 avec un bilan en demi-teinte et une forte diminution de son visitorat et de son nombre d’exposants.

Les porte-paroles de Vinexposium ont dressé les premières pistes d’un « salon très orienté business, avant tout pour aider les professionnels à vendre », qui quitterait le Parc des Expositions pour revenir en cœur de ville (au Hangar 14 et à la Cité du Vin) et viendrait une semaine marathon pour la filière, suivie par Bordeaux Fête le Vin, au mois de juin 2021. « Il devra être complémentaire de l’offre que l’on a à Paris afin d’apporter une valeur business très forte et être aussi un évènement fédérateur sur la ville », a souligné le président de Vinexposium. Même si le choix de la gare n’est pas encore arrêté, le train est donc bien en marche. Et il passera par Bordeaux.

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