A la Région, Sandrine Derville, ne fait pas de tourisme


F.D.
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/06/2017 PAR Felix Dufour

@qui! : Depuis un an et demi, nommée vice-président de la Région chargée du tourisme comment vivez-vous ces nouvelles responsabilités?
Sandrine Derville – Avec un peu de fatigue car la région est vaste, mais avec  enthousiasme. Non seulement j’ai une délégation au tourisme mais, au-delà, j’ai la chance de faire partie d’un petit gouvernement de 15 vice-présidents qui travaillent avec Alain Rousset. Tous les matins, je me réveille en me disant que j’ai de la chance. »
@qui! : Quels rapports avez-vous avec le président de la Nouvelle région?
 S D – On ne se voit pas très souvent, mais il s’inquiète de savoir régulièrement si tout se passe bien. Il est quelqu’un de très bienveillant; a une capacité de travail énorme et connait tous les dossiers.
@qui! : Avant tout, quelle a été votre premier ressenti?
S D – Le privilège de rencontrer tous les acteurs du tourisme et à ce jour, j’ai déja largement dépassé le cap des 60 000 kilomètres. Priorité à été donnée à mes homologues des départements; quelque communautés de communes – il y en a quelques 250 – des gestionnaires de sites, car on a des poids lourds en Nouvelle Aquitaine: le Futuroscope, deuxième parc le plus visité en France, l’aquarium de La Rochelle ou le Petit train de la Rhûne, le plus fréquenté des Pyrénées Atlantiques. Je peux aussi évoquer la cité de la tapisserie d’Aubusson. Nous sommes une quinzaine de collaborateurs à travailler à la direction du tourisme, répartis sur les trois sites: Bordeaux, Limoges et Poitiers.

« On ne le dit pas assez, le tourisme est la deuxième activité de la Région »
@qui! : En matière de politique touristique, quelle est votre priorité après un an et demi de fonction?
S D – Actuellement mon gros chantier est le schéma régional du développement touristique. Il consiste en l’élaboration de la stratégie régionale touristique; les grands objectifs, le plan d’action mais surtout son élaboration partagée avec tous les acteurs. En plusieurs étapes. Là, en mai, on a organisé six réunions en Nouvelle Aquitaine afin de faire un état des lieux avant de dégager les priorités. Par exemple de gros enjeux sur l’emploi avec le souci de le maintenir et de le faire progresser. Car le tourisme en Nouvelle Aquitaine, c’est quand même 103 000 emplois avec une particularité: une forte part de saisonniers; une catégorie qu’il faut accompagner de manière spécifique dans la recherche d’emplois, la formation, le logement, la mobilité et la santé. Il y aura d’ailleurs un plan spécifique pour cette catégorie; c’est une priorité. Autre enjeu très fort, la qualité de l’offre des hébergements. Celle-ci est très variée: campings, hôtels, etc… Maintenant, il faut les accompagner dans leurs projets de modernisation, d’aggrandissements dans leur montée en gamme pour répondre aux attentes des clients. Accompagner la compétitivité des entreprises et, évidemment, par la même occasion, les recettes liées au tourisme en Nouvelle Aquitaine. On ne le dit pas assez, c’est le deuxième secteur d’activités dans la région derrière l’agro-alimentaire. Il précède l’aéronautique. Cela représente 12 milliards et demi d’euros de recettes et 8% du PIB de la Région. Notre préoccupation n’est pas exclusivement guidée par les lieux têtes d’affiche, mais que ceux-ci irriguent le reste de la région.
@qui! : Y a til des recettes dans certains lieux?
S D – Je pense qu’une des conditions indispensables pour développer le tourisme est de le faire dans le cadre d’un aménagement global du territoire, en prenant en compte les enjeux des protections environnementales. Sur les littoraux basque, landais et girondin on travaille beaucoup avec le Groupement (GIP Littoral) pour réaménager nos stations en prenant en compte le trait de côte et l’érosion. Là encore il n’y a pas de solution miracle; parfois il faut reculer certaines activités, construire des ouvrages de protection. Le but n’est pas d’arriver à un littoral avec zéro urbanisation et de retirer toute activité….
@qui! : Alors on fait comment?
 S D – Par exemple, lundi, a été inauguré un poste mobile construit en pin des Landes accompagné par le GIP littoral, c’est à dire la Région. Déplaçable. Le premier a été construit à Biscarosse. On le met près de la plage l’été; l’hiver, chaque commune peut l’utiliser pour d’autres activités. C’est une solution que l’on doit pouvoir élargir afin de faciliter des autorisations de l’Etat pour des activités nécessaires sur le littoral; postes de secours, local de guides de bain, handi surf ou activités de restauration estivale. Mais que ce soit déplaçable et, à l’inverse, penser à relocaliser des activités qui peuvent l’être  et qui permettraient de retrouver un littoral plus naturel.
@qui! : Pendant cette année et demie, dans quelles dispositions avez vous trouvé les pros du tourisme?
S D – C’est ce qui a été très positif; il y a une vraie volonté de travailler ensemble, de développer des activités en partenariat, un vraie attente aussi de cette nouvelle région notamment dans la zones rurales, une fois passée la crainte de on va se faire « bouffer » par Bordeaux. N’y est pas étranger le fait que je vive au Pays basque. C’est un atout car ils en connaissent le visage authentique. Qui a su préserver son identité, au sein de la Région Aquitaine tout en se développant. L’objectif n’est évidemment pas de gommer les identités en Nouvelle Aquitaine. Cette année, je pense que la saison va être bonne et que le tourisme intérieur va être important avec les Néo-Aquitains qui vont découvrir les pépites de cette Nouvelle Aquitaine; en fait leur nouvelle région.

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