Semaine de l’Industrie : l’opération séduction d’un secteur


Journées portes ouvertes, forums des métiers, visites scolaires, conférences, débats... La semaine de l'industrie dans les Pyrénées-Atlantiques veut séduire... pour recruter.

La présentation de la Semaine de l’industrie, mercredi 10 novembre au sein du campus de TotalÉnergies à Pau. L'occasion de revenir sur le manque d'attractivité du secteur.Aqui.fr
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 15/11/2021 PAR Solène MÉRIC

La Semaine de l’Industrie, manifestation nationale, se tient du 22 au 28 novembre prochains. Mais dans les Pyrénées-Atlantiques, département industriel s’il en est, de la chimie à l’aéronautique en passant par les énergies, les industriels et leurs partenaires de l’Education nationale et de l’Emploi, ont imaginé un calendrier bien plus large, démarrant dés ce 15 novembre jusqu’au 10 décembre 2021. Il faut dire qu’en cette période de reprise économique, les difficultés de recrutement de l’industrie, déjà chronique avant la crise, sont d’autant plus importantes. Or, c’est bien là l’ambition de la Semaine de l’Industrie : promouvoir le secteur afin de recruter de nouveaux talents et à tous les niveaux de formation.

Symbolique de la présence de l’Industrie dans le département, c’est au sein de l’imposant et prestigieux campus TotalEnergies à Pau, que les partenaires de la Semaine de l’Industrie ont lancé cette opération séduction sur leur secteur d’activité, en mettant en lumière ses enjeux et nombreuses opportunités d’emploi. Sur les enjeux, Thierry Renard, directeur du site TotalEnergies de Pau, n’y va pas par quatre chemins : « l’industrie doit trouver les solutions des défis qui se posent à nous. En matière de déplacements, de santé, d’énergie, d’alimentation… Avoir une industrie forte, c’est un gage pour l’avenir du pays. C’est une richesse et aussi une diversité de métiers ».

« Arrêtons de dire que nous ne sommes pas bons! »
Mais si les métiers sont nombreux, ils manquent encore cruellement de candidats pour justement parvenir à relever de manière durable les défis listés par Thierry Renard. Les besoins en personnel des entreprises industrielles sont en effet estimés entre 120 000 et 150 000 personnes par an d’ici 2025, selon l’UIMM (fédération patronale de la métallurgie). L’objectif avec la Semaine de l’Industrie est donc de mettre « un coup de projecteur » sur le secteur, selon l’expression de Jean-Marc Roy, Président du Medef Béarn et Soule.

Un coup de projecteur d’autant plus nécessaire, comme l’ont souligné l’ensemble des partenaires, que l’industrie souffre dans sa globalité d’une mauvaise image de marque. « On l’imagine vieillissante, pas propre et peu attractive alors que c’est là que l’on trouve un maximum d’innovations, de numérisation, de robotisation », plaide Thierry Haure-Mirande, président de l’UIMM Adour Atlantique. «Innovation, créativité, intelligence artificielle… Arrêtons de dire que nous ne sommes pas bons ! Collectivement, on fait des choses incroyables, il faut que l’industrie fasse rêver ! » s’enthousiasme-t-il.

« Il faut amener les jeunes dans nos industries »
A cela Thierry Renard, ajoute : « il faut aussi ouvrir notre potentiel de recrutement. Il est essentiel d’attirer des femmes, il nous faut aussi être en capacité d’employer des jeunes porteurs de handicap mais également de développer de nouvelles approches pédagogiques, telles que les projets actuels d’écoles de production qui misent sur la pratique », illustre-t-il. Un discours que valide notamment Didier Laporte pour la CCI ou Jean-Marc Roy pour le Medef appuyant que « pour faire face à notre mauvaise image, il faut amener les jeunes dans nos industries ».

Un point en total cohérence avec la prise de parole de François-Xavier Pestel, Inspecteur d’Académie et Directeur Académique des Services de l’Education Nationale, qui souligne que sur le sujet de l’ouverture de l’école vers l’entreprise, « l’Education nationale a vraiment fait des progrès », citant notamment la mise en place d’un CLEE (Comité local Ecole Entreprise, piloté par un chef d’établissement et un chef d’entreprise) sur le Bassin des Gaves qui sera bientôt suivi de deux autres à Pau et à Bayonne « permettant ainsi que l’ensemble du département soit couvert ». En écho au poids du secteur industriel sur le département, il souligne l’importance de l’offre scolaire en la matière « avec de nombreuses formations d’excellence », et un apprentissage toujours en progression, chiffrant à « environ 1000 apprentis » déployés dans les entreprises du 64 pour ce qui est des formations publiques.

1100 offres d’emplois disponibles dans le département
Une offre scolaire qui a elle seule pourtant ne suffit pas à combler les manques des quelque 1800 entreprises industrielles du département. David Vialat, Directeur territorial Pôle Emploi rappelle en effet que sur les 10 000 offres d’emplois proposées par la structure sur le département 11% concerne le secteur industriel. « 1100 offres disponibles, c’est énorme ; avec, dans 2 cas sur 3, des offres durables, en CDI ou CDD longues durée », souligne-t-il. Mais de son point de vue, le diagnostic est le même , « il y a un problème d’attractivité de ces métiers ; il faut que les industriels et les demandeurs d’emplois se rencontrent, pour faire évoluer les représentations ».

Si c’est bien là la vertu de l’opération « Semaine de l’Industrie », elle permettra aussi aux conseillers Pôle emploi de visiter des entreprises et découvrir les outils de production « pour pouvoir parler de la réalité de l’emploi industriel aux demandeurs d’emploi qu’ils ont face à eux ». Autres de ses « conseils » : continuer à développer l’alternance scolaire mais aussi en formation professionnelle pour « qualifier les personnes et mettre en parfaite cohérence des compétences et des besoins locaux ».

Pour le représentant France Chimie Nouvelle-Aquitaine et Président Lacq Plus Pierre Moreau, qui dresse le même constat de manque de personnel, l’alternance est en effet une des voies à privilégier. « Il nous faudra, dans les 5 ans à venir, 5 800 alternants au sein de nos industries de la chimie. Pour cela nous avons besoin de nous faire connaître et de promouvoir nos métiers auprès des jeunes et de l’Education national », appuie-t-il à son tour. Concrètement, dans le cadre de la Semaine de l’industrie, l’entreprise Toyal accueillera des professeurs pour visiter l’entreprise et échanger avec les salariés et les prestataires de services qui interviennent chez eux, signale t-il.

Programme chargé
C’est bien pour répondre à cet objectif de faire découvrir le monde de l’industrie à ces multiples publics ( familles et scolaires, enseignants, demandeurs d’empois, professionnels de l’emploi…) que le programme est chargé dans le département. Il démarre notamment dès ce 16 novembre par un job dating emploi ( pour tous les profils) à la Tour des Halles à Pau, pour s’achever les 9 et 10 décembre à Bidart (campus ESTIA) par les «  24h de l’innovation pour la planète ». Durant cette opération 500 étudiants, ONG et Universités se mobiliseront pour concevoir les solutions de la transition écologiques et sociales.

Entre ces deux dates, plus d’une trentaine d’entreprises auront ouvert leurs portes pour présenter leurs activités et les métiers qui y sont associés, le Pôle formation Adour aura animé une semaine de l’apprentissage dans l’industrie, ou bien encore, le 25 novembre, aura mis à l’honneur des parcours de femmes qui réussissent dans l’industrie, lors d’une soirée intitulée « industri’elles ».

Pour connaître l’ensemble des initiatives mis en œuvre dans le département : www.semaine-industrie.gouv.fr et www.formation-industrie-adour.fr

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