Ski : le Grand Tourmalet prend ses aises


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 21/02/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

Des pistes larges, amusantes, accessibles à tous. Voilà ce que les vacanciers demandent  aujourd’hui. « Sur notre domaine, on trouvera de la facilité d’un bout à l’autre » dit Henri Mauhourat, le directeur du Grand Tourmalet. Avant de souligner l’engouement qu’éprouvent les familles pour des descentes qui épousent le relief, où l’on peut « se faire plaisir ensemble ». Ce qui n’empêche pas, bien sûr, des skieurs plus chevronnés de satisfaire  leur passion sur des itinéraires plus ardus.

Le site installé à cheval entre une station d’altitude (La Mongie)  et une station plus « village » (Barèges)  que sépare le col du Tourmalet, est tout à fait à même de répondre à ces attentes. Cerise sur le gâteau : il bénéficie également de la proximité du Pic du Midi de Bigorre où les adeptes du hors-piste côtoient les amateurs de panorama.

Pistes aménagées, nouveaux télésièges

La montée vers le col, côté La Mongie

Les travaux, entamés en 2014, sont programmés sur sept ans. Ils prévoient d’élargir des pistes, d’en créer de nouvelles, de remplacer les anciens équipements par des télésièges plus larges et confortables, de proposer des espaces d’apprentissage.

L’année dernière, le col séparant les deux stations a été aménagé et son franchissement élargi, tandis qu’une piste panoramique, de niveau bleu, était réalisée pour offrir un fantastique point de vue sur les cimes environnantes. La piste bleue du Tourmalet, qui descend vers Barèges, a également été travaillée. De nouveaux télésièges, avec tapis d’entrainement, seront installés à partir de 2016. D’autres étapes étant marquées par des travaux d’optimisation des pistes.

« Pas plus de monde, mais plus de services »Chaque année, le domaine enregistre 600 000 journées ski, avec une clientèle qu’il va chercher essentiellement dans le sud-ouest de la France et en Espagne. « Il ne s’agit pas de faire la course pour attirer plus de monde » dit Henri Mauhourat. « L’objectif est de proposer plus de services, un niveau qualitatif plus important, avec une fréquentation stable ».

Quant à la capacité en hébergement, elle n’évoluera pas. « Il faut plutôt améliorer et remplir ce qui existe ». Les lits commerciaux que le site possède sont occupés à 95%  pendant les vacances de février. Mais ils ne représentent que le tiers des places dont La Mongie et Barèges disposent. Car il faut également tenir compte des appartements occupés par leurs propriétaires, et des « lits froids » que cela génère lorsque ces derniers sont absents. Le réseau de stations de ski N’Py, auquel adhère le Grand Tourmalet, cherche aujourd’hui à réduire ce phénomène en incitant les propriétaires à rénover leurs logements, et à les louer.

Un lézard qui n’aime pas les engins

Le versant Barèges

Qui dit travaux, dit également émotion. Plusieurs critiques ont accompagné l’annonce du chantier lancé sur le Grand Tourmalet. Tandis qu’un collectif se créait pour dénoncer la manière dont le projet a été décidé, une action en justice a été engagée par l’association France Nature Environnement.

Celle-ci s’est inquiétée de l’impact que de tels aménagements sur l’habitat du lézard de Bonnal, une espèce protégée. Le jugement sur le fond n’a pas encore été rendu. Mais le chantier, un temps arrêté, a été autorisé à reprendre. « Et le projet a été modifié pour ne pas toucher la zone où se trouve le lézard » dit Henri Mauhourat.

L’appel aux banquesLe directeur du site souligne également la manière dont le projet a été monté financièrement. « On ne fait pas appel à des fonds publics. Les communes ne font aucune avance ». Le SIVU du Tourmalet,  qui regroupe la Communauté de communes de la Haute Bigorre ainsi que Barèges et Sers, a en effet contracté un premier emprunt de 20 millions auprès des banques. Cette somme sera remboursée par la redevance que la Régie chargée de gérer le domaine lui verse chaque année.

Une mauvaise saison touristique pourrait-elle perturber ce montage ? «On a connu un hiver sans neige du tout en 1989-1990. Mais aujourd’hui, ce type de risque est réduit » estime Henri Mauhourat. « Et ce sont des choses que les collectivités peuvent assumer. La charge étant lissée dans le temps. Par ailleurs, depuis que l’on dispose de la neige de culture, cet aléa existe moins ».

Enfin, ironise-t-il, « si le réchauffement climatique a pour conséquence de nous amener deux mètres de neige, comme c’est le cas en ce moment, ça nous va ».

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