Startups : « Comerso », bilan de parcours


Yoan Denéchau
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 21/05/2019 PAR Yoan DENECHAU

@qui! : Depuis 6 ans vous êtes sur le créneau de la solidarité. Comerso continue donc sans changer de modèle ?

François Vallée : La ligne directrice ne change pas, mais les solutions se sont grandement étendues. Au départ nous étions sur le gaspillage alimentaire, nous nous sommes juste décalés sur la ligne du gaspillage global. Par exemple, un peu plus tôt, une grande marque de vêtements était présente sur notre stand, et demain nous sommes capables de leur adresser des solutions pour pallier le gaspillage qui touche également le monde du textile. Il y a encore énormément de choses à faire sur le gaspillage alimentaire, la problématique est loin d’être réglée. A côté de ça, nous avons aussi la volonté d’avancer sur d’autres secteurs, le textile en fait partie. La loi d’économie circulaire fait partie de textes qui vont nous aider à nous développer.

@qui! : La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) prend de plus en plus de place en ce moment, comparé à votre lancement en 2013, comment l’expliquez-vous ?

FV : La RSE devient plus importante au sein des entreprises parce que selon elles c’est un vecteur d’amélioration économique. Nous le constatons : les boîtes avec qui nous travaillons, il ne faut pas se voiler la face, elles se disent ‘je vais travailler ma RSE pour des questions sociales, environnementales, mais aussi pour des questions économiques. Si ce lien-là, n’est pas fait, les choses n’avancent pas. Quand une entreprise dit ‘la RSE c’est pour les hippies’, vous vous doutez bien que ça ne bouge pas à la même vitesse.

@qui! : La marge de manœuvre n’est-elle pas d’autant plus grande tant que l’État ne s’intéresse pas au RSE plus en profondeur ?

FV : C’est toujours un peu facile de dire que l’État ne fait pas suffisamment. Pourtant, quand on regarde à l’échelle mondiale la loi Garot [11 février 2016, ndlr] sur le gaspillage et demain la loi sur l’économie circulaire, la France est le seul pays au monde à se doter d’un cadre légal aussi puissant. C’est déjà énorme, mais en même temps on peut toujours aller plus loin.

@qui! : Vous existez depuis 6 ans, ce qui est rare pour une startup : combien s’effondrent pour une qui tient… à quoi est-ce dû selon vous ?

FV : Une raison : nous avons trouvé notre modèle économique. Nos fondateurs sont partis avec une envie, et une mission : remédier au gaspillage. En même temps, ils se sont dit ‘si nous voulons durer, on doit avoir un modèle économique robuste’. Notre business modèle, c’est la location d’outils numériques. Comme quand vous louez votre téléphone. Nous nous rémunérons également à l’occasion des dons aux associations : quand une entreprise fait un don, elle va récupérer une économie, et c’est sur cette économie que nous nous rémunérons. Nous avons plusieurs sources de revenu, et l’autre avantage que nous avons c’est que nous ne sommes pas très nombreux. Pour l’heure nous continuons de nous développer. Nous commençons également à regarder un peu vers l’international, que ce soit l’Europe ou plus loin. Récemment, nos fondateurs sont partis aux États-Unis pour tâter le terrain, dans la mesure où nous pensons avoir des solutions applicables

@qui! : N’est-ce pas quand même un peu paradoxal de lier numérique et environnement ? Prenez par exemple l’impact des serveurs internet sous-marins sur ce qui les entoure, même si vous servez la cause de l’environnement, parallèlement vous polluez un peu…

FV :  Sur le constat je rejoins votre question. Nous, humains, ne sommes pas bien avancés dans les mentalités sur cet aspect là. Il va falloir se donner des règles de bonne conduite sur le numérique. Par exemple, par le passé on imprimait nos feuilles de papier, aujourd’hui on est de l’autre côté en se demandant à chaque fois « ai-je besoin d’imprimer ? », demain sur l’utilisation du numérique ce sera la même chose. C’est un concept encore trop immature. Il faut que les géants prennent conscience que l’utilisation du numérique a un impact sur l’environnement. Pour nous, chez Comerso, c’est la balance : l’impact du gaspillage alimentaire ou global est absolument catastrophique. En comparant avec notre utilisation des nouvelles technologies, quel est le bilan au fond ? C’est une question qu’il faudra nous poser dans les mois ou années à venir.


Pour en savoir plus sur Comerso, vous pouvez lire l’article paru sur Aqui! en octobre 2016.

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