Technowest veut encore grandir


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 04/07/2018 PAR Romain Béteille

@qui.fr – Vous avez organisé ce mercredi un évènement un peu particulier au sein du bâtiment de Bordeaux Métropole. Baptisé « Bordeaux Tech’Day« , il se déroule sur une demi-journée et invite 55 start-ups liées à Technowest à échanger autour de l’innovation. Pourquoi ce choix de la métropole ? Est-ce lié à la réflexion autour de Bordeaux 2050 ?

François Baffou, directeur de Bordeaux Technowest – D’habitude, on faisait trois évènements, un sur chaque site (Blanquefort, Mérignac et Bègles). Cette année, on a voulu réunir tout le monde, faire un « one-shot. Même si on organise des rencontres sur les cinq sites, je pense que ce n’est pas encore suffisant. Il faut que ça se connecte encore plus, d’autant que certains bossent déjà ensembles. 55 sociétés, c’est environ 300 emplois, des développeurs, ingénieurs, doctorants…

Andréa Kiss, maire du Haillan et présidente de l’association Bordeaux Technowest – C’est une concentration de matière grise au mètre carré intéressante. Le brassage peut-être positif. Spontanément, on ne pense pas forcément que plusieurs entreprises peuvent travailler ensemble, mais elles se découvrent des points communs un peu comme sur l’Aéroparc ou des entreprises spécialisées dans le médical se sont mises à travailler avec des technologies issues de l’aéronautique. On veut susciter des choses.

Quand on regarde un peu les domaines d’activité des start-ups qui sont suivies par Bordeaux Technowest, beaucoup intéressent les élus et les citoyens puisqu’elles sont spécialisées dans la ville et le bâtiment intelligent, l’écologie urbaine, la mobilité… autant de thématiques qui sont au coeur des préocuppations d’une métropole comme Bordeaux.

F.B – On peut citer Mobalib pour les personnes à mobilité réduite, Mobigis, Qcit qui travaille sur tout la disponibilité des VCub et des places de parking, ou encore Parking Facile. En tout, on a environ une demi-douzaine d’entreprises sur cette thématique.

@qui.fr – Technowest a ouvert en décembre dernier un nouvel incubateur en plein coeur de Bordeaux, baptisé La Source. Six mois après, comment ça se passe pour les jeunes pousses qui y sont implantées ?

F.B – Ca se passe plutôt bien. En six mois, on a déjà intégré dix nouvelles start-ups, on avait fixé un objectif d’une douzaine pour la première année, on sera plutôt à quinze. Elles sont forcément dans une de nos quatre thématiques, un cadre qui nous permet d’avoir des partenaires industriels : spatial/aéronautique et défense sur l’Aéroparc de Mérignac, éco-activités à Blanquefort, Smart-Cities à Bègles et le bâtiment intelligent à Saint-Médard-en-Jalles. Au sein de La Source, on retrouve des profils de personnes plutôt jeunes qui ne viennent pas que de Bordeaux (on a des Nantais, par exemple), plutôt des urbains et des gens qui sortent des études. L’objectif, c’était comme un piège à souris : on s’est rendu compte que beaucoup de jeunes créateurs étaient des profils urbains. Comme on était plutôt historiquement périphériques industriels, on a voulu sourcer les projets en centre-ville pour que lorsqu’ils passent en phase de développement, on puisse les rebasculer en fonction de leurs thématiques sur nos sites historiques.

@qui.fr – Lors de ce Tech’Day, vous avez aussi signé plusieurs partenariats, dont un avec le Crédit Mutuel, sous la forme d’un prêt un peu particulier. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

F.B – C’est un dispositif qui s’appelle La Bourse Incubée, elle est d’un montant de 150 000 euros sur trois ans. Dans le principe, c’est comme une bourse étudiante. En 2005 déjà, on s’était demandé pourquoi il ne pourrait pas y avoir de bourses pour les gens qui veulent créer leur boîte et pour lesquels les parents ont souvent déjà financé les études et ne peuvent pas faire plus. Là-dessus, on prend le relais, on leur donne 1 000 euros par mois. Avec ça ils se nourissent, se logent, se déplacent et montent leur projet. On leur enlève tous les besoins matériels et la peur du lendemain pendant six à douze mois, à la suite de quoi ils remboursent cet argent quand ils commencent à en gagner avec leur société avec deux ans de délais. On avait monté ça avec un financement sans remboursement parce que c’était de l’argent « public » ou de PSE. Aujourd’hui, on a trouvé une banque qui a suivi pour continuer ça avec le volet remboursement en plus. Le principe de base a permis de créer plus d’une vingtaine de sociétés. L’objectif, c’est d’aider entre quinze et vingt sociétés par an, mais on ne met pas beaucoup d’argent par raport au nombre d’emplois créés, il y a un ratio intéressant, c’est pour ça que la banque a suivi d’ailleurs.

@qui.fr – Technowest est encore en pleine expansion et multiplie les projets d’implantation, même hors métropole. Ce développement exponentiel va-t-il continuer ?

F.B – On va démarrer l’an prochain une implantation sur Le Bouscat autour de la thématique du e-commerce, en sachant que ce secteur utilise beaucoup de technologies du spatial ou de la smart-city, on retrouvera des technologies de nos autres sites. On est aussi en train de monter un nouvau pôle innovation à Libourne à la demande du maire de la ville Phillippe Buisson. On est en train de terminer tout le concept. Ce sera assez différent de ce que l’on fait actuellement étant donné que Libourne est une ville où il y aura forcément moins de projets innovants dans la FoodTech (Fermentalg ou Entomofarm font figure de têtes de pont locales dans ce domaine). Par contre, on va créer un concept avec de l’innovation, des ateliers, des zones de préparations et des zones commerciales en relation avec la ville et la population, de la formation et de la restauration notamment. On va toucher tout ce qui va être technologie autour de la nourriture de demain, sans doute aussi la nourriture animale. Il y a un business important derrière, et il sera intégré dans un site multi-fonctionnel. Tout ça devrait voir le jour en 2019. On devrait aussi être l’opérateur pour la métropole de la Cité Numérique. Ca ne sera pas de l’accompagnement, on va gérer les mètres carrés, ce sera un site lié aux start-ups pour de l’évènementiel. Il nous manquait deux ou trois pôles importants à avoir pour bénéficier d’un maillage territorial fort, c’est ce qu’on aura. Ensuite, on développera peut-être autre chose, mais différemment.

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