Un Digital Lab pour Thalès à Châtellerault


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/01/2019 PAR Julien PRIVAT

Thalès et la ville de Châtellerault, c’est une longue histoire. Plus de 60 ans que ce groupe d’électronique spécialisé dans l’aérospatiale, la défense, la sécurité et le transport terrestre est présent dans la sous-préfecture de la Vienne. D’ailleurs le site de la Brelandière est l’un des leaders mondiaux de l’inertie et travaille sur les gyrolasers du futur. Depuis 1993, Thalès a ouvert un CSC (Centre Support Clients). Avec plus de 800 salariés sur ces deux sites, il s’agit du plus gros employeur de la ville. Au niveau du recrutement les voyants sont au vert puisque 61 personnes ont été recrutées en 2018 et cette année, ils devraient être une cinquantaine à grossir les rangs. 

Ce lundi 28 janvier, la presse, les élus, et le tissu industriel aéronautique de la région étaient présents pour l’inauguration d’un Digital Lab au sein de CSC. Le CSC s’occupe tout simplement de la maintenance et de la réparation d’équipements aéronautiques. « Nous sommes un centre d’excellence de Thalès », explique Eric Huber, directeur général des activités avioniques et services. Dans ces locaux, 500 collaborateurs travaillent : parmi eux 40% de femmes. Ils vont effectuer 33 500 réparations chaque année sur plus de 3 600 familles de produits (dans un catalogue qui  contient 65 000 références). « Nous ne travaillons pas souvent sur les mêmes pièces. Nous devons nous adapter », poursuit-il. Au total, ils s’occupent de la flotte de plus de 800 compagnies aériennes partout dans le monde, les principaux avionneurs ou hélicoptéristes. 40% de l’activité est dédiée à la distribution de rechanges et aux pièces détachées ; 60% à la réparation et la modernisation d’équipements aéronautiques.

Un lab pour davantage de performance

Depuis quelques temps, le digital est devenu important chez Thalès. Un domaine où le groupe a investi 7 milliards d’euros lors des quatre dernières années. « Pour nous l’objectif est de se différencier de nos concurrents sur le marché ». Dans cette dynamique, Thalès a, depuis 2017, ouvert plusieurs Digital Factories dans le monde : Paris, Montréal, Singapour, Bordeaux et Toulouse. Il s’agit d’une entité en charge des développements digitaux. À Châtellerault, le groupe a décidé d’ouvrir un Digital Lab. « Ce sera un espace collaboratif dédié aux start-up, PME (Petites et Moyennes Entreprises), ETI (Entreprises de taille intermédiaire) ainsi qu’aux équipes de nos clients et nos utilisateurs », précise Eric Huber. L’écosystème régional autour de l’aéronautique, supporté par l’Agence de Développement et de l’Innovation (ADI) de Nouvelle-Aquitaine et le SPN (les professionnels du numérique), a permis de développer ce « lab ». 

Après les discours, élus, partenaires et direction de Thalès ont pu couper le ruban et inaugurer officiellement ce Lab Digital. Fabienne Bonnet en est la responsable. « Les premiers membres du Lab sont installés depuis 6 mois », précise-t-elle. On y trouve aussi bien des ingénieurs que des développeurs de logiciel recrutés à la fois en interne et en externe. « Aujourd’hui, nous sommes 12 personnes, nous espérons atteindre une vingtaine de collaborateurs d’ici 2021. » L’objectif de ce lab reste de réduire les cycles et d’améliorer les processus en interne en intégrant de l’intelligence artificielle, en traitant de la data. « Nous voulons faire émerger de nouveaux projets », explique Fabienne Bonnet. 

Benjamin Angenot, responsable produit Part Edge, a présenté ce nouveau projet développé via le Digital Lab de Thalès

Une meilleure gestion des stocks

Parmi ces nouveaux projets, Part Edge. Un service d’accès en ligne sécurisé gratuit permettant d’accéder en temps réel aux stocks de pièces de Thalès. Benjamin Angenot, responsable du produit, est parti du constat que beaucoup de compagnies conservaient toutes les fiches de pièces en papier. « Vous voyez les informations sur les appareils sont stockées encore de cette manière », dit-il en désignant une photo à l’écran où des piles de documents sont classées les unes à côté des autres. « Nous avons proposé un mode de fonctionnement simple qui référence tous les équipements. Nous voyons directement si les pièces sont en stock, les délais de livraison, les échanges de pièces possibles. Comme ça, le client sait quand son avion pourra voler », explique-t-il. En quelques clics, il commande une pièce, confirme et signe un bon de commande. « Sur la chaîne les équipes visualisent  les commandes en temps réel. » Benjamin Angenot a rapidement déployé son projet, puisqu’il compte déjà 60 clients et plus de 300 utilisateurs en Europe et en Asie. « Nous allons bientôt le lancer aux Etats-Unis ». 

D’autres projets sont bien évidemment en train de mûrir au sein du Digital Lab de Châtellerault. « Nous sommes au début de quelque chose que nous avons créé de A à Z. Nous utilisons une technologie, le digital pour un rendu plus efficace des opérations manufacturières. Cela ne remplacera pas une activité, ça va la renforcer, la rendre plus performante et de meilleure qualité », assure Eric Huber, directeur général des activités avioniques et services à Thalès.

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