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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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28/12/2008

2009 sera pire! Rendons la meilleure

 Songeons à la sidérurgie lorraine qui, non seulement, avait survécu au grand chambardement des années 80 mais avait réussi à redevenir performante et profitable et que le capitalisme financier est en train de mettre à bas. Entre la City et l’Inde, au nom d’un théorème implacable pour le personnel: dégraissons, aujourd’hui, pour continuer à servir nos actionnaires, en attendant le meilleur de la reprise. Demain.
Songeons au désespoir de ces ouvriers qualifiés qui voient leur univers professionnel anéanti, vidé de sens par des décisions que le fameux impératif de la mondialisation impose contre toute évidence. Avec cette question adjacente: devront-ils adopter le niveau de vie de l’ouvrier indien pour survivre ?
Ce genre de questions a au moins le mérite de nous obliger, nous européens, à refonder et partager un modèle de société qui place, toujours, l’homme au cœur de l’évolution et qui ne jette pas aux orties un siècle de progrès social. Saurons-nous y parvenir ? Ou serons-nous emportés par la lame de fond du cynisme financier ?
En réalité les citoyens, chaque citoyen se doit de réagir, de résister aux idées reçues, à l’emprise d’une consommation souvent dénuée de sens, dispendieuse en énergie et donc néfaste à l’équilibre environnemental de notre planète. Pour prendre un exemple emprunté à l’univers du goût et certes un peu caricatural, pourrons-nous vivre, au cœur de l’hiver, en nous passant des cerises importées du Chili? Comprendre le rythme des saisons, la valeur d’un fruit cueilli à l’automne et dont la durée de vie naturelle est très supérieure au fruit importé, enseigner les gestes économes dont nous n’avons pas idée de l’impact bénéfique, réapprendre la solidarité autrement que le temps d’un Téléthon de bonne conscience. C’est à dire s’entraider et rompre l’individualisme forcené.

Voilà quelques enjeux de l’année qui s’annonce et c’est justement parce que 2009 promet d’être terrible qu’il faut saisir l’occasion de vivre mieux en possédant moins. Un thème que beaucoup de nos concitoyens sont prêts à entendre et que nos gouvernants se doivent d’illustrer en donnant l’exemple plutôt qu’en menant grand train.

Joël Aubert
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