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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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28/08/2011

A La Rochelle l’unité du parti socialiste est toujours un combat

S'il fallait en douter, il aurait suffi d'entendre, force envolées, François Hollande perdre progressivement ses cordes vocales pour montrer, lui aussi, à ses camarades qu'il avait du souffle. Et, que si par hypothèse il devenait le candidat socialiste à la présidentielle, dans un mois et demi, Nicolas Sarkozy n'aurait pas la partie facile.

Martine Aubry, elle, avait fait donner les bataillons militants sur l'air de « Martine présidente » ce qui d'une certaine façon est significatif de l'une des interrogations au sujet des primaires prochaines. Le camp Aubry a le plus grand intérêt à mobiliser l'appareil du PS pour donner toutes les chances à sa candidate face à un François Hollande que les sondages placent encore en tête... ce qui n'augure pas forcément du résultat final, le 16 octobre. Ces primaires, voulues par le PS et par l'un des élus les plus décapants de la nouvelle génération, Arnaud Montebourg, sont en effet beaucoup plus incertaines que les sondages ne le donnent à penser. Hormis les militants, qui ira  vraiment voter parmi ces sympathisants de gauche ? Détails pratiques mis à part, ils auront du mal à distinguer, vraiment, les propositions d'une Martine Aubry et  celles d'un François Hollande, pour ne parler que d'eux ? Interrogation d'autant plus vive que le parti s'est officiellement donné un projet commun...

Evidemment, on a compris que le jeu des personnalités ferait la différence et précisément qu'à ce jeu-là le président du conseil général de la Corrèze n'a pas forcément les meilleures chances. Une autre ligne de partage à laquelle on ne prête guère attention tient à l'éternelle division interne au PS autour de la ligne politique... Pour ne prendre qu'un exemple, puisé en Aquitaine, entre deux grands élus, le président du Conseil général des Landes Henri Emmanuelli et le président du Conseil régional Alain Rousset, on ne s'étonne pas de trouver le premier derrière Martine Aubry et le second en soutien de François Hollande. Un fort parfum « social démocrate » ne fait pas nécessairement un bon candidat aux yeux des gardiens du temple. Et lorsqu'on mesure les tensions persistantes que ne parviennent pas à dissimuler les embrassades publiques on s'interroge sur le climat du lendemain des primaires.

Ainsi va ce parti qui s'offre le luxe de divisions idéologiques, certes plus feutrées que d'ordinaire, mais toujours présentes alors que le pays retient son souffle et entrevoit une alternance possible au printemps 2012.

Joël Aubert

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