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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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03/07/2011

A propos de l’affaire DSK: la justice made in USA en question…

S'il devait se confirmer que les accusations d'agression sexuelle n'ont rien à voir avec ce qu'il s'est passé, et que DSK s'est fait piéger on imagine le discrédit qui frapperait la pratique judiciaire du procureur Vance. Non seulement parce qu'elle a été, sans sourciller, à charge, mais singulièrement à cause de l'exposition médiatique immédiatement appliquée à un homme dont il semblait évident qu'il payait au prix fort le pouvoir qui était le sien.

Le contexte social entourant la plaignante, relayé sans la moindre distance par des images accusatrices d'une corporation en colère, celle des femmes de chambres, a alourdi le climat déjà totalement accusatoire autour de Dominique Strauss-Kahn.

Pareille situation n'aurait pas été possible en France. Non pas parce qu'il se serait agi de protéger un puissant - la justice quoique toujours sous haute surveillance du pouvoir politique s'affranchit, ici et là, et résiste comme le procureur général Nadal l'a démontré - mais parce qu'existe la présomption d'innocence et que les images menottées d'un prévenu sont interdites.

Le respect de la vie privée, également inscrit dans note code civil, n'est pas un  paravent absolu contre les dérives médiatiques mais il joue un rôle dissuasif non négligeable. Il faut s'en souvenir dans cette société où l'image, en boucle, gouverne l'information plus qu'elle ne sert la recherche de la vérité.

Joël Aubert

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