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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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11/12/2010

Bordeaux-Pau: l’autoroute de toutes les polémiques sera-t-elle le déclic pour une coopération attendue?

Et cela continue, de façon ubuesque, avec cette histoire de panneaux de directions, couverts de toute urgence sur instruction ministérielle, misérable cache-sexe dans une société, si bizarrement gouvernée qu'elle est incapable d'assumer les choix qu'elle a faits !
La « Bordeaux Pau », à moins que ce ne soit la « Langon Pau »,cette A 65 qui rejoint, à Langon, l'A62 inaugurée cette semaine, s'arrêtera bien à Pau. Point final. Et les Aragonais qui s'obstinent avec leurs amis béarnais à vouloir traverser les Pyrénées par le Somport et la vallée d'Aspe ont tort. Exit Saragosse.
Il faut dire qu'elle avait mauvaise réputation cette autoroute, sans doute la dernière de cette envergure, depuis que le Grenelle de l'Environnement et feu son ministre, Jean-Louis Borloo, avaient entériné les aspirations des écologistes et annoncé que l'on n'en construirait plus. Mais elle était lancée et la Région, présidée par Alain Rousset, après les promesses d'un certain Edouard Balladur, avait montré l'exemple en payant la déviation hautement symbolique d'Aire sur l'Adour. La concession a fait le reste et nous propose une autoroute dont le niveau de péage est si élevé qu'il sera préférable de prendre le train pour aller passer un week-end dans la cité du bon roi Henri.
L'Aquitaine, elle, y trouvera t-elle son compte ? Poser la question c'est prendre le risque d'y répondre. Favorablement.
Prenons-le. Au nomde l'histoire d'abord; que nos lecteurs veuillent bien excuser ce rappel des morts si nombreux, confrères notamment, qui empruntaient la Route Nationale 134 dont la dangerosité ne cédait en rien à celle d'une Nationale 10, d'avant sa mise à deux fois deux voies. Au nom de l'invraisemblance ensuite, alors que, de Rennes ou Nantes, les Bretons pouvaient sans dommage et efficacement rejoindre (gratuitement !) Lorient ou Brest. Bordeaux et Pau éloignées par de vieilles querelles régionalistes, Aquitaine contre Pays de l'Adour, étaient entretenues dans ce surplace par une absence de route normalement équipée.
Maintenant qu'elles ne peuvent plus tout à fait se retrancher derrière cette anomalie vont-elles enfin partager le meilleur de leurs atouts ?
La vraie question est là. Et, elle a d'autant plus de sens que, d'une part la capitale régionale se prépare à devenir à l'horizon de vingt ans une cité millionnaire auprofil européen et, d'autre part, que Pau, « le Grand Pau » se lance dans un chantier urbain de grande envergure avec l'ambition de dynamiser son économie. Quand on considère le potentiel des deux universités, leurs domaines d'excellence, les centres de recherche, le patrimoine historique et culturel des deux villes, leur capacité d'attraction, touristique en particulier, on se dit que l'autoroute peut être le déclic, propice à une coopération porteuse d'avenir.

Joël Aubert

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