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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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02/04/2013

Cahuzac, le mensonge et les rudes vérités

Mais cette fois la crise sociale qui se double d'une crise morale est, au risque de se répéter, d'une gravité exceptionnelle, le fruit amer d'une incapacité de nos gouvernements successifs à dire la vérité aux Français et à engager des réformes qu'ils tentent de mettre en œuvre, aujourd'hui, dans les plus mauvaises conditions. Et dans une Europe au bord du chaos, où le populisme risque d'emporter les digues démocratiques. Songeons à ce qui se passe en Italie où les élections ont conduit à une impasse quasi totale et où des décisions, urgentes à prendre, sont à la merci d'illusionnistes; songeons au discrédit qui frappe la gauche au pouvoir, aux surenchères qui fleurissent sur sa gauche, à l'irresponsabilité d'une partie de la droite républicaine dont on dirait qu'elle est prête à jouer la crise institutionnelle mais qui serait pourtant bien incapable, du jour au lendemain, de faire mieux que la gauche pour redonner moral et confiance au pays.

Jérôme Cahuzac a récité son acte de contrition; c'est entendu... Mais comment ne pas rapprocher cet épisode lamentable des atermoiements de l'équipe au pouvoir sur tout le pan des réformes où, justement, elle avait l'occasion de tenir ses engagements. Et de montrer que le changement des mœurs et des pratiques politiques était en marche. Prenons l'exemple du cumul des mandats défendu par le PS, façon Martine Aubry. Il est renvoyé aux calendes, ou plus exactement à la fin du quinquennat, alors qu'il était possible de le mettre en oeuvre, au moins de façon significative, sans attendre. Et voici que l'un des autres grands chantiers annoncés, celui de la décentralisation, est découpé en trois phases sous la pression d'un Sénat qui retourne à ses vieux démons, tandis que la ministre en charge du projet de loi, Marylise Lebranchu, est en quelque sorte désavouée par le premier ministre. Là où il semblait possible d'insuffler une dynamique politique, de renouveler le personnel politique et d'expliquer aux Français les enjeux de cette nouvelle donne, le gouvernement n'avance qu'à pas comptés.

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