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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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02/03/2014

Ce rugby qui fait recette à Chaban-Delmas

Une double question qui paraîtra dépassée, dès lors que Bordeaux, justement, pour accueillir le championnat d'Europe des nations en 2016, a fait le choix de ce stade destiné à héberger les matchs de l'équipe de football des Girondins mais aussi des rencontres de rugby. Le débat a agité, à plusieurs reprises, les séances du conseil municipal de Bordeaux, la famille écologiste mais pas seulement, prenant argument des résultats moyens de l'équipe de foot qui fait actuellement bien moins recette que l'équipe de rugby, pour remettre en question l'investissement du grand stade. Mais "Chaban", ce bel édifice Arts-Déco qui est aussi un marqueur du patrimoine de la ville, pourquoi "Chaban" ne serait-il pas désormais associé à l'existence d'une grande équipe de rugby, à Bordeaux? La ferveur populaire est en tout cas impressionnante et elle est, aussi, un gage de moyens nouveaux pour l'UBB à l'heure où le rugby a délaissé les rivages d'un amateurisme de bon aloi et gentiment paternaliste, pour épouser le temps des gros budgets et des gros bras body-buildés. Certes, dira t-on mais, au grand stade, le rugby ne fera pas moins recette.

Acceptons-en l'augure mais l'ambiance singulière, le climat d'un lieu ne sont pas pour rien dans la réussite d'une équipe. Et puis pourquoi n'évoquerait-on pas le lien particulier et très fort qui unissait naguère le Club Athlétique Béglais et Jacques Chaban-Delmas lui-même. Ce général de brigade, ce fringant trois quart aile de l'équipe du maillot à damiers que la famille Moga accueillit à la Libération quand, sur ordre du général, il débarqua à Bordeaux. C'était l'époque héroîque, celle où la tribu des Moga s'illustrait sur son terrain de Musard, sur tous les terrains de France et de Navarre et jusque dans les îles britanniques...Ils s'appelaient Alban, Alphonse, André inspiraient le respect sur les terrains, comme dans les allées du marché des Capucins. Evoquer ce passé chargé d'histoire, y compris politique, lorsque les Moga formaient la garde rapprochée de Chaban dans les meetings brûlants de l'après-guerre, c'est faire une place à la mémoire collective. Qui peut dire si elle ne participe pas de l'attrait d'une ville et de ses alentours pour une équipe fanion?... Dans l'immédiat, le maire de Bègles, Noël mamère a trouvé la solution. Il ne veut qu'une chose: l'agrandissement du terrain de Musard devenu stade André Moga, le lieu des exploits de l'équipe championne de France en 1969 et 1991. Quant à l'UBB elle a reçu l'assurance de pouvoir jouer à "Chaban" jusqu'en 2017. Mais après?...

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