Cet hiver qui n’en est pas un …

Sur cette grande douceur qui n'est d'ailleurs pas l'apanage de l'Aquitaine et du Sud Ouest, de ce mimosa qui fleurissait ce week-end à Rivedoux,  île de Ré, des roses trémières abritées du vent du nord et qui ne veulent pas mourir, des pêchers dont les bourgeons s'affolent dans la vallée de la Garonne, de ce pommier qui a entrepris une seconde fructification après avoir refleuri en septembre, de la vigne qui pleure sous la taille comme si nous étions en mars et qu'elle sentait l'arrivée du printemps, des prairies vert tendre, des pommiers du Japon et des ajoncs en fleurs....En un mot d'un hiver quasiment absent, pour l'instant, du calendrier des saisons, exception faite de deux misérables petites gelées blanches convoquées par le Père Noël pour faire illusion.

Certes on peut toujours se dire que sur la lancée de 2011, année record car chaude et sèche s'il en fût, dame nature ouvre le ban de 2012 avec le souci de ne pas être en reste. Et que février - n'est-ce pas les plus âgés ? - mettra tout le monde d'accord avec son mètre de neige en plaine, comme en 1956. N'empêche; quelque chose de l'ordre de la troublante inconnue étreint notre planète fondante. Les saisons se font un malin plaisir à dériver, en même temps que fondent les glaciers et que se multiplient les dépressions porteuses de douceur et de précipitations. Des pluies au demeurant insuffisantes si l'on considère le niveau de l'eau dans moult rivières secondaires qui peinent à retrouver un débit de ...saison.  

Ce constat alarmera, d'abord, ceux qui croient que le réchauffement climatique est la source de tous ces dérèglements, dont l'analyse est de plus en plus significative. Réchauffement dont les émissions des gaz à effet de serre sont la cause principale, comme le chercheur bordelais Hervé le Treut  et les travaux du GIEC l'ont mis en évidence. Il justifie, en tout cas les initiatives contenues dans les plans climats et les recherches qui s'engagent sur l'impact des changements en cours sur les productions, agricoles notamment,  au moment où la question de la ressource en eau se pose avec de plus en plus d'acuité.

Joël Aubert