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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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08/08/2010

Choisissons notre lait de tous les jours

Une crise sans précédent a profondément marqué, l'an passé, le pays et mis en situation de faillite les producteurs de notre pays. Les français ont découvert que le lait, aliment nourricier par excellence, était vendu à perte et que des producteurs, désespérés, en étaient venus à le déverser dans les rues des villes pour se faire entendre. Spectacle, pour beaucoup, bien plus choquant que d'autres épisodes de même nature avec des fruits par exemple. Les industriels montrés du doigt et plus soucieux, à priori, du prix de vente d'ungrand produit d'appel, et du niveau de leurs marges, ouvraient les vannes d'une importation européenne. allemande ou hollandaise en premier lieu. Rien que de très normal après tout au sein d'une Europeet de son « grand marché ». A cette nuance près qui nous renvoie, ces jours-ci, de nouveau, à une réflexion sur les modèles de production et les enjeux socio-économiques du maintiend'une agriculture qui fait vivre les territoires. Car on ne produit pas du lait en France tout à fait de la même façonque chez nos voisins etleurs usines à lait. Une exploitation type de notre sud ouest, par exemple, malgré les efforts de productivité, la technicité mise en œuvre, compte souvent quatre à cinq fois moins de têtes de bétail; il n'est pas rare que les élevages continuent de produire sur de vastes prairies et selon unmodèle extensif. La participation de l'exploitation au maintien des terres agricoles et à l'équilibre social des pays est souvent décisive.

Ce constat, à l'heure où de nouvelles tensions apparaissent malgré un redressement indéniable des prix, ne peut laisser indifférents les consommateurs de lait et de fromages que nous sommes. A l'heure des marchés de pays, de la qualité, de l'identité d'origine qui rime avec proximité des producteurs, à l'heure de la prise de conscience des enjeux environnementaux et du gaspillage lié à l'itinéraire souvent loufoque des produits de grande consommation, sachons être attentifs aux initiatives. Celles des producteurs de lait aussi. Il existe, aujourd'hui, non seulement sur les places de village mais aussi dans la grande distribution, des produits qui répondent à une bien meilleure exigence sociétale et valorisent mieux le travail à la ferme que les packs anonymes. Choisir, quand nous le pouvons, c'est un geste d'une bien plus grande importance que nous ne le croyons.

Joël Aubert

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