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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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17/03/2013

D’une rive à l’autre un pont symbole d’un désir d’urbanité nouvelle

François Hollande a saisi l'occasion de cette inauguration incroyablement populaire, non seulement pour avoir quelques apartés remarqués avec Alain Juppé qui a porté ce pont sur les fonts baptismaux mais aussi pour affirmer que la décentralisation allait consacrer le rôle majeur des grandes agglomérations. Bordeaux qui, depuis bientôt vingt ans, a changé de visage, entraînant dans son sillage l'ensemble de l'agglomération, devient en quelque sorte l'une de ces capitales régionales qui sont les laboratoires de la « métropolisation » à la française. En l'occurrence, il ne s'agit pas seulement de dessiner les nouveaux contours d'une carte urbaine conçue pour accueillir un million d'habitants mais de réussir ce que le président de la Communauté urbaine nomme avec délice « l'Eden (EHDN) métropolitain » et ses quatre piliers l'Emploi, l'Habitat, les Déplacements, la Nature. Un défi considérable pour ne prendre que l'exemple de l'emploi quand on estime qu'il faudra en créer 75.000 dans cette cité à venir. Encore faudra-t-il imaginer ce développement urbain aspirateur de moyens financiers que l'Etat n'aura plus, sans abandonner les territoires ruraux. A cet égard aussi, le département de la Gironde, le plus étendu de France, représente une manière de laboratoire où la Région, comme dans les quatre autres d'Aquitaine, est appelée à jouer un rôle central en faveur du développement économique.

L'inauguration d'un pont à laquelle on est venu assister, parfois de fort loin, autorise donc une véritable réflexion sur cette nouvelle urbanité qui ne se résume pas à définir les lieux de vie, de travail, de culture, l'aménagement du territoire. Elle est, sans, qu'on en aperçoive immédiatement le sens profond, comme l'esquisse d'une aspiration au vivre ensemble, différemment. A se réjouir de ce qui est beau au coeur d'une ville qui a oublié ses cargos amarrés le long des hangars mais attend le premier paquebot de croisière avec impatience. A traverser le fleuve à la rencontre de l'autre rive, à moins qu'il ne s'agisse de l'autre, tout court. A découvrir, à pied et à vélo, les coteaux des Hauts de Garonne, le chapelet des parcs qui de Bassens à Floirac, via Lormont et Cenon, constitue un formidable poumon vert, le refuge des citoyens en quête de fraîcheur et l'été venu de nuits étoilées.. Pour cette rive gauche de Bordeaux qui l'a si longtemps ignorée, à fréquenter et rencontrer cette rive droite qui a tellement changé, où les enfants originaires du monde qui sont aussi nos enfants illustrent la diversité bruyante en quête d'avenir.

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