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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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13/03/2016

Demain le printemps… La nature nous console

Les agriculteurs, eux, qui n'aiment guère que les saisons deviennent à ce point imprévisibles, ne voient pas que d'un bon œil l'état des sols au lendemain de ces grandes pluies ; les viticulteurs notamment, à qui l'on promet l'arrivée, en rangs serrés, de compagnies d'escargots qui n'aiment rien tant, dès que les premières feuilles s'étalent, que de monter à l'assaut de ces jeunes pousses encore si tendres. Ces viticulteurs qui savent, déjà, qu'un hiver aussi doux et finalement pluvieux, prédispose la vigne à une attaque précoce de mildiou, ce champigon dévastateur qu'il faut combattre en pesant chaque geste et en observant de près son environnement.

Mais consolons-nous à l'observation, la simple observation de la nature qui nous entoure et nous ceint. Que nous dit-elle ?

Que l'année a été une année de gui qui a profité au maximum de la pluie et de la douceur pour prospérer. Le gui, grand fabricant de chlorophylle, avec ses grosses boules vertes qui ornent peupliers et pommiers, au point qu'il faut trouver le moyen de s'en débarrasser, lui qui adore sucer la sève de l'arbre porteur. Une manière de crève cœur car, merci les Druides, chacun d'entre nous nourrit le songe d'un baiser sous un toit de gui…

Oui, la nature, redécouverte avec modestie et curiosité, nous console de l'air du temps. De l'échec de la grande politique dont les acteurs ne semblent si souvent mus que par le souci d'êtres élus, promus, réélus et dont le spectacle qu'il nous offre, ces temps-ci, atteint quand même une manière de sommet. Ce jugement, sévère, d'un long observateur de la vie politique nationale vaut pour toutes les familles. La gauche, écartelée et qui se lance à contre temps dans des réformes à géométrie variable ; la droite qui nous prépare des primaires, en manière de trop plein, entre un ancien président dont les lapsus témoignent de l'aggravation de ses névroses, un ancien patron de l'UMP qui nous assure qu'avec lui nous serons enfin gouvernés, un ancien ministre de l'agriculture qui nous fait accroire que la jeunesse est la seule réponse à la situation du pays, un ancien premier ministre dont on se demande si le moteur de l'engagement n'est pas la vengeance à l'égard d'un ex-président qui, pendant cinq ans, ne manquait pas de lui rappeler sans cesse son état de "simple collaborateur", un maire, lui aussi ancien premier ministre, que sa popularité ne saurait distraire du combat qui l'attend au sein de sa propre famille politique... Arrêtons-là la liste est encore longue et il n'est pas sûr que la démocratie y trouve vraiment son compte.

Attendons le printemps avec confiance, en croisant les doigts pour que les manifs des jeunes, cette semaine, ne donnent pas lieu à débordements toujours très dangereux en ces temps de divorce entre le pouvoir et le peuple.

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