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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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19/01/2007

Démographie: le cocorico, oui mais…

Regardez une carte de France de la démographie et ces flèches épaisses qui, se tournant vers le sud, autorisent, à priori, tous les espoirs. Fini le grand et sempiternel exode de nos régions oubliées de la révolution industrielle et condamnées à voir leurs enfants rejoindre la capitale pour y devenir fonctionnaires? Si c'était aussi simple on pourrait céder à un peu d'autosatisfaction. Mais attention! Les apparences sont trompeuses.

En effet, le dernier état du recensement est plein de contrastes. Quand on le rapporte à la nature de la croissance de la population, par exemple en Aquitaine, on a tôt fait d'avoir confirmation d'une évolution qui semble irrésistible. Si nous accueillons toujours autant " d'immigrants" qu'attirent la douceur de notre climat, la qualité de l'environnement et sa diversité, la population continue de vieillir. Et ce de façon d'autant plus irréversible, qu'à la différence de ce qui se passe en France, le solde naturel -naissances contre décès- est à peine positif: 0,07%. Seule la Gironde concourt à ce résultat; tous les autres départements, et spécialement la Dordogne, les Landes et le Lot-et-Garonne ne renouvellent pas leurs générations. Et c'est bien là que le bât blesse; leur dynamisme démographique est importé et si les Anglais de Dordogne participent à la vie en entretenant le patrimoine rural, souvent de magnifique façon, ils n'y créent guère d'activités...Au contraire, arrivant avec la puissance de leur pouvoir d'achat, ils participent à la spéculation foncière, synonyme pour nombre de jeunes d'incapacité à se loger et "vivre au pays."

Aujourd'hui, plus que jamais, il est impératif de créer les conditions suffisantes pour, d'une part former ceux qui ne le sont pas, d'autre part conserver le maximum de diplômés. Or, un tiers des plus de quinze ans est pratiquement sans diplôme tandis que les plus diplômés quittent la région, notamment pour gagner l'île de France... Et même s'il n'y pas lieu de s'enfermer dans une vision endogène de l'avenir de nos régions on ne peut pas se réjouir, non plus, de cette tendance. Au contraire une politique de développement digne de ce nom doit se fixer pour objectif de mettre fin à l'autre exode: celui des cerveaux.

Joël Aubert.

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