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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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22/03/2015

Départementales: un premier vote riche d’enseignements à commencer par l’Aquitaine

Sur le fond, le rapport des forces politiques qui en témoigne au niveau national l'est déjà. Cette élection départementale qui rompait avec le schéma classique de renouvellement partiel, jusque là en usage au sein des conseils généraux, a évidemment pris, jusqu'à la caricature, sa dimension nationale.

Ainsi en est-il, non seulement de l'échec relatif du FN mais surtout de la stratégie d'union de l'UMP, de l'UDI et du Modem qui a fonctionné au mieux dès le premier tour. Rien d'étonnant à ce que Nicolas Sarkozy ait couru devant les micros pour s'en réjouir, lui qui a tout intérêt avec ces départementales d'abord, avec les Régionales ensuite, en décembre, à montrer qu'il est bien le chef de la droite, celui qui peut la faire gagner en 2017. Mais à ce jeu-là Alain Juppé ne sera pas en reste lui qui n' a jamais fait siffler le nom de François Bayrou et bénéficie d'une popularité au sommet.

Quant au PS qui était au plus mal, à l'issue de municipales et européennes catastrophiques, il se redresse quelque peu avec ses alliés divers gauche, mais il va devoir beaucoup compter sur une manière d'union de la gauche, à l'ancienne, au second tour, pour éviter de trop perdre de départements. La stratégie très offensive de Manuel Valls à l'égard du FN a sans doute contribué au réveil d'un électorat déçu par les résultats de l'équipe au pouvoir.

A droite, comme à gauche, le vrai défi porte un nom, plus que jamais : mobilisation générale. La dernière ligne droite sera très serrée dans beaucoup de cantons. Et en particulier en Aquitaine. On pense au Lot-et-Garonne avec de nombreuses triangulaires, aux Landes où Henri Emmanuelli, réélu dès le premier tour dans son canton, ne peut que mesurer l'arrivée d'un FN dans cette terre de gauche et s'interroger sur l'attitude de ses électeurs. On pense à la Gironde où la gauche conserve toutes ses chances et se place déjà en situation de combat avec un Philippe Madrelle qui croit à la victoire; à la Dordogne bien sûr, où la gauche fait mieux que résister et même aux Pyrénées-Atlantiques où la partie sera plus serrée qu'on aurait pu le penser. Dans une semaine l'état des lieux, national et régional, déjouera bien des pronostics et sondages ; c'est le privilège du citoyen d'en décider, en allant voter. Il a fait mieux qu'on ne pensait ; il peut faire mieux encore.

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